Le 19 février, nous quittons la petite ville de Mindo pour aller voir la mer, à Mompiche. C’est facile se dit-on, c’est tout droit par là, vers l’ouest ! Mouais, mouais mouais…


En fait, pour y arriver on a dû :

- prendre un taxi de Mindo à San Miguel de los santos (30 minutes, 8 $) - on aurait pu prendre le bus mais ça voulait dire être dehors de l’hostel à 6h30 et on n’avait pas envie – on aurait aussi pu prendre le taxi seulement jusqu’à la route principale et de là chopper n’importe quel bus dans le bon sens, mais bon, quitte à prendre un taxi…) :

- prendre le bus de San Miguel à Santo Dominguo : (on nous avait dit qu’il fallait prendre un bus Mercedes… Oui, mais si c’est un chevrolet alors ?? Bon, on n’a vraiment compris qu’en regardant la carte...et en voyant le nom de la compagnie de bus... à vous de faire l’exercice à présent), dont le coût est de 2,5 $ et temps de trajet +- 2h – temps d’attente pour la correspondance 2 min 30 ;

- à Santo Dominguo, prendre un autre bus vers Chamanga (7$ et 4h30 de trajet) – temps de correspondance : 15 minutes – Mais 4 minutes entre le moment où on s’est décidé et le moment du départ du bus : c’est qu’on nous avait dit qu’il y avait des bus directs pour Mompiche depuis Santo Domingo, alors quand un rabatteur de la gare de bus nous a amené à un guichet où on nous vendait un ticket pour Chamanga, on n’a pas trop eu confiance et on a refait notre petite enquête...qui nous a ramené chaque fois vers le même guichet où l’on est donc revenu pas trop fier.

A Pedernales, le bus s’arrête, tout le monde descend, on ne sait pas trop quoi faire … on comprend par la suite que c’est 30 min de pause « alumerzo ».

- A Chamanga, reprendre encore un bus vers Mompiche (enfin, jusqu’à la route qui mène à Mompiche). 1,50 $ pour 30 minutes (on s’est fait « arnaquer », pour le coup…on aurait dû discuter mais à ce moment là, on n’avait plus le courage). Pour la petite anecdote, vous connaissez l’histoire de « Plaf le sac de Pierre » ? Non ? Alors, à Chamanga, il avait plu...et à Chamanga, quand il pleut, c’est boueux (sol en terre battue), et pas de bol, le bus était un peu de travers quand il s’est arrêté… l’accompagnateur ouvre la soute et « Plaf le sac de Pierre » dans la boue, cote bretelle évidement, … et on avait encore du trajet à faire...(Clara est contente de voir son sac toujours tout propre …). Mais Pierre garde le moral… il en faut bien un …

- et puis un taxi pour arriver au centre « ville » (1$ par personne).


Bref, vous l’aurez compris, le trajet fut très long, environ 8h, encore plus quand on est fatigué de deux nuits sans sommeil (cf article précédent ;-) ). Et ce fut aussi notre plus cher : 32$ pour tous les deux. Sinon, on a aussi pu voir la plaine entre la cordillère des Andes et l’Océan : Et bien ce n’est pas une plaine mais une suite continuelle de collines abruptes et verdoyantes : c’est très joli !


Bref, on finit pas arriver à Mompiche, à la mer !!!


On trouve facilement notre hostel, « La Casa », qui est bien situé. 8$/nuit/personne en dortoir avec vue sur la mer. Signalons, car il faut le signaler, que le dortoir a la particularité de proposer des lits doubles. Si on est tout seul, on a un grand lit, et si on est deux, ben on a une petite partie de lit (on vous a déjà parlé de taille standard des lits doubles équatoriens non ?). On l’avait réservé via AirBnB durant notre trajet. Il y a avec nous dans la chambre une péruvienne sympathique qui parle français.


On découvre la « ville », ou plutôt le petit village de pêcheurs et de touristes. Il n’y a que quelques rues, une seule asphaltée, les autres de sable, il fait chaud ... très chaud, on doit être dans les 30 – 35°. Et les mouettes ont été remplacées par des vautours. (C’est vous dire si le soleil est dangereux...)


Il y 3 « choses » à faire à Mompiche : la plage de sable noir, l’île de Portete et du surf. On voit d’ailleurs beaucoup de gens se baladant avec une planche sous le bras… mais peu dans l’eau (un effet de style ?). Il y d’ailleurs pas mal d’écoles de surf dans le coin et l’idée de prendre un cours commence tout doucement à faire son chemin…


Il y a beaucoup de touristes, tant européens que latinos (pas mal d’argentins). On rencontre facilement les gens .. qu’on recroise 20 fois par jour : « Hola qué tal, todo bien ? Si todo bien, buon dia ! » (en se retenant de rajouter : « comme il y a 30 minutes » ;-))


Le premier jour, on part se balader avec notre maillot. Le soleil tape bien fort et évidemment, on n’a ni crème solaire, ni eau : on était censé aller faire un petit tour, trouver un coin sympa pour nager et revenir. Mais bon, notre esprit aventurier en a décidé autrement. On se dirige vers l’avant-poste de terre avancé dans la mer (la pointe quoi) et on aperçoit un petit chemin : pourrait-on faire le tour de la pointe ? Se dit-on... On décide de tenter notre chance. On a trouvé des chevaux et un cimetière... mais le chemin s’arrêtait à ce dernier. Clara est prête a rester au cimetière : trop chaud, trop de soleil. (Les vautours sont déjà là). Mais il faut continuer ! On rebrousse chemin et on prend une autre bifurcation un peu avant le village. On l’avoue, on suivait discrètement un groupe de jeunes, ils avaient l’air de savoir où ils allaient… Et en fait, oui, nous voilà à la plage de sable noir. Une très grande et belle plage .. sans beaucoup d’ombre (en fait, sans ombre du tout). Mais cette fois, Pierre ne fera plus marcher Clara, on va nager ! On se dit super, l’eau ça va rafraîchir … L’eau, et ben, elle est chaude aussi .. facilement 28°. Mais il y a des grosses vagues alors c’est amusant !

Ensuite, on se sèche au soleil et on rentre. On découvre alors nos beaux coups de soleil qui nous feront souffrir les jours suivant :-D

La plupart des gens viennent à Mompiche (et à la cote) pour surfer. Du coup, on s’est dit qu’on était bien obligés de rentrer dans le rang et de prendre un cours de surf. On fait le tour des écoles de surfs pour avoir une idée des prix (25 $)...mais aucune ne nous semble sortir du lot. Du coup, on bloque pour le lendemain 11h à l’école la plus proche de notre hostel. En bons belges, à 11h pile on est à l’école. Le gars nous dit : « j’reviens… ». Il revient effectivement 15 minutes plus tard et nous dit que les vagues ne sont pas top et que c’est mieux de revenir le soir, avec la marée montante, à l’embouchure du rio d’à côté, ça devrait être bien. On reviendra donc pour 16h pour un cours de 2h. Carlos sera notre instructeur (Carlos qui ne semblait pas être là à 11h, a posteriori, on se demandera si telle n’était pas la raison du report de notre cours). La première difficulté est de trouvé un lycra à notre taille (= t-shirt pour ne pas brûler sous le soleil.. c’est un peu tard pour nous mais bon)… On vous a déjà dit que les équatoriens ne sont pas très grands ? … bref, Pierre doit se contenter d’un t-shirt normal un peu flottant...


N.B. : Ce problème de taille de vêtements est un problème récurrent pour nous car, s’il y a bien plein de vêtements pas chers, si on veut trouver quelque chose dans lequel on rentre, on est obligés d’aller dans ceux de marque (un poil plus chers) pour trouver notre taille .. même plus chers qu’en Belgique.. c’est qu’il n’y a pas de Decatlhon ici:-) ).


Nous voilà parti avec Carlos et deux planches immenses. En route pour un coin de plage pour nous échauffer (ou plutôt nous étirer…est-ce que la tendance maintenant n’est pas dire qu’il vaut mieux s’étirer après le sport, voire pas du tout, plutôt qu’à froid ?) pendant longtemps … (on regarde notre montre et on se dit mert’ le temps passe et on est toujours pas dans l’eau !). L’aspect théorique du cours est limité à « pour se lever, il faut sauter et se mettre les pieds bien parallèles ». Nous voilà donc à nous exercer sur une planche dessinée dans le sable à faire des « pompes sautées » (au poulet ?). Après quelques essais plutôt pas trop concluants Carlos abandonne et nous amène à l’eau.


Une fois dans l’eau, on s’attache la planche au pied et nous voilà parti à l’assaut des vagues qui, effectivement, ont l’air assez grosses (est-ce vraiment le mieux pour apprendre ?). On avance une bonne partie du temps en marchant à côté de la planche, en la faisant sauter avec nous (et en sautant avec elle bien sûr)...Un manque de synchronisation avec ces planches faites pour bien flotter peut vite résulter en un speed-dating douloureux « planche-menton » (les planches de pro, elles, se laissent assez vite couler une fois qu’on se met dessus, et du coup, on peut facilement passer sous les vagues). Une fois sur la planche, on peut « nager » vers le large et les bonnes vagues, en se prenant souvent les vagues dans la figure et en voyant parfois notre planche s’échapper en chandelle devant nous.


Au bon endroit, on peut tenter de prendre les vagues (ou plutôt, espérer que les vagues nous prennent), c’est à dire se mettre perpendiculairement à elles et « pagayer » avec nos mains pour prendre un peu de la vitesse et espérer qu’au moment où la vague passe en-dessous de nous, on ait suffisamment de vitesse pour être emporter par elle. Si oui, tout roule et on ne doit plus se tracasser : si on ne bouge pas, on ira jusqu’à la plage...Si non, ben, on attend la suivante…. Accessoirement, le moment où la vague nous prend est le moment où on doit tenter de se lever (et pas rester bêtement coucher sur sa planche en se disant « c’est diiinnnnggguuuue, on avance tout seul, t’as vu » ???).


Pour cette première leçon, on se contentera de deux-trois vagues « prises » couchés, de boire quelques tasses...et de bien se muscler les bras…


Mais on a fait du surf sur le Pacifique au couché du soleil et ça, c’est cool ! 


Plus tard, on apprendra, grâce à un prof de surf français rencontré à Canoa (voir infra), que la leçon qu’on a eue, c’était du grand n’importe quoi : on n’avait pas eu le minimum de base théorique et franchement, commencer avec des grosses vagues désordonnées, c’était pas top ! En d’autres termes, les bases à savoir qu’on n’avait pas eues : la planche, quand on prend la vague, doit être le plus horizontale possible (nous, on se mettait comme il nous semblait et on ne nous a jamais rien dit) ; pour se lever, il faut regarder l’horizon (sinon c’est foutu) et ne surtout pas mettre ses pieds parallèles ! (un pied à 45° par rapport à l’autre). En suivant ces conseils oraux, Pierre a pu se lever plusieurs fois en une séance à Canoa (même si c’était pour tomber 2 secondes plus tard, ou couler avec sa planche car il s’était levé sur la fin de la vague : bloup bloup bloup...).


Le lendemain matin, nous décidons d’aller sur l’île de Portete, non loin de Mompiche (15 min de trajet). Pour ce faire, nous prenons un « tuk-tuk » (moto-tricycle avec une partie passager-1$ pp.) et puis un petit bateau (pour faire les 50 derniers mètres) : 0,50$ pp.. L’île est très belle, une immense plage, la mer, des cocotiers… des bars,… des restos, … de la musique. C’est le matin, mais le soleil tape déjà bien. On décide de se trouver un coin d’ombre pour faire une petite sieste (c’est qu’avec les chaleurs...). On se trouve quelques cocotiers mais en faisant bien attention à ne pas se coucher directement sous des noix de cocos qui risquent de tomber ! (On a tous en tête cette fameuse image du capitaine Haddock).


Vu qu’il faut bien manger, on se fait happer en bon touriste par un bonhomme qui nous emmène dans sa cabane/resto (fallait bien trouver un moyen pour choisir parmi ces petites cabanes et bon, pourquoi toujours être aussi méfiant, hein?). Pas bêtes, on connaît le truc et on prend 2 « almuerzos » à 3,5$ (le plat le moins cher est à 5$ et est une assiette de poisson/riz/salade ce qui est la même chose que l’almuerzo !) Généralement, il y a un jus de fruit compris, et le gars nous confirme que oui oui, c’est bien compris avec l’almuerzo. Donc, quand il vient nous demander « coco ou naranjilla», on dit coco sans se poser de questions. Il nous amène donc une noix de coco tranchée avec une paille (on vous a dit qu’on avait la vie dure?). Et voilà ti pas qu’au moment de payer il nous compte 1$ de plus que prévu ! On s’est fait avoir … enfin … ça va encore non ?


Mompiche est assez clame, il y a quelques restaurants et bars à cocktail qui sont sympa. Pour l’anecdote, deux fois, quand on a commandé un verre, on nous a fait goûter voir s’il y avait assez d’alcool (Jamais!!) et si non, ils en remettent !


Pour notre dernier soir, on décide de se faire, plaisir : un bonne pizza et un verre de du vin. C’est parfait, il y a tout cela sur la carte d’un resto à deux pas de notre hostel. On commande, mais le bonhomme nous dit qu’il n’y a pas de vin… alors qu’il y a pleins de bouteilles (certes, vides) derrière lui. On lui demande et il s’empresse de nous dire que si si, il y a des bouteilles ! (il pensait qu’on allait boire qu’un verre ou quoi ??). Il nous montre 3 bouteilles de vin (vides) au prix allant de 15 à 18$. On choisit une bouteille (et une pizza à partager, c’est qu’il faut quand même manger avec ça). On voit le serveur partir sur son vélo, puis revenir...les mains vides et le patron repartir … on n’est pas rassurés.

Le patron revient 10 min plus tard avec 3 autres bouteilles de vin (pleines).. à 15-19 et 21$. Apparemment, il n’y avait plus les autres au magasin. On finit par choisir celle à 15$ .. on a eu peur de ne pas l’avoir notre bouteille ! (Qui était très bonne au final:-)).


Les derniers jours à Mompiche ont été marqués par un questionnement/stress intense (vous imaginez bien!) : Où allons nous aller pour notre prochaine destination ? Il nous reste environ une semaine avant de devoir rejoindre l’Amazonie pour notre 2e WorkAway...du coup :

- rester sur la côte, et si oui, où ça ? (Pas à Mompiche, ça c’est sûr). Aller vers les plages de Los frailes (on nous en a dit beaucoup de bien, mais c’est loin loin au sud et après il faudra tout remonter), aller à Canoa ? (vu par satellite, ça n’a pas l’air extra extra) ;

- (commencer à) traverser déjà le pays ? Aller à Quevedo (ville de bananes) ? Aller à Banos ?

Le soir avant de devoir partir on change encore plusieurs fois d’avis. On se dit pour finir qu’on va aller à Pedernales (la grosse station de bus du coin, au sud de Mompiche) et on voit quel bus il y a. Puis on a recroisé un de nos voisins qui nous a dit que Canoa c’était top et qu’il fallait aller là. Nous voilà donc parti pour Canoa le lendemain...


Clapi à Canoa/ Clapi a encore plus la vie dure


Canoa, c’est donc une autre ville de la côte un peu plus au sud. C’est un peu plus grand que Mompiche. Pour y arriver, il faut prendre un taxi jusqu’à la grande route de Momiche. De là, on attend un bus qui va vers Chamanga, de là un autre bus vers Canoa. Il faut dire qu’on a pas le temps de dire ouf ou d’attendre les bus pour les changements. Une fois qu’on a mis un pied dans l’engrenage du mouvement, tout roule comme sur des roulettes.


On arrive à Canoa vers 13h. On a décidé de ne pas réserver d’hostel à l’avance. Il y a en a beaucoup donc on fait le tour et on voit celui qu’on préfère au meilleur prix. On s’arrête au 3e qui nous propose, une chambre double avec salle de bains privative pour 20$ la nuit. Plus une superbe vue sur la mer :-)


A Canoa, il y a du surf, et du surf. Il fait toujours très chaud, on atteint facilement les 35°. Presque trop, on est obligé de faire la sieste de 11h à 16h mais du coup ça nous laisse l’occasion de louer une planche de surf vers 17h et de « surfer » jusqu’au coucher du soleil… la classe :-)

Bon surfer, c’est vite dit. Pour Pierre, le tenace, il réussira à se mettre debout plusieurs fois (voir plus haut). Clara.. elle se laisse aller. On se rend compte aussi qu’une planche de surf n’est pas l’autre. Avec certaines, ça glisse tout seul, et avec d’autres ça coule plus vite !

Niveau culinaire, on a enfin goûté un « vrai » ceviche. C’est comme le cevichocho mais avec du poisson (pour ceux qui ne se souviennent pas, c’est une soupe de froide à base de jus de citron, oignon et tomate). On a aussi goûté les bolones de verde. C’est le petit déjeuner traditionnel : des boules de bananes plantains avec des morceaux de lardons. C’est pas mauvais du tout.

On a toujours, nos « problèmes » de sous. On a retiré de l’argent à Mindo mais il n’y a pas de distributeur dans les petites villes de la cote ! On s’est donc « rationnés » pour les derniers jours histoire de ne pas avoir de blague.



Le 26 février, il est temps de quitter la côte pour nous rendre « tranquillement » à notre prochain workaway. Sur le chemin, nous nous arrêterons deux nuits à Banos. C’est une ville de la montagne (pas loin de Quito) qui est connue pour ses activités de sports « extrêmes » et ses chutes d’eau et ses thermes.


Mais pas si vite, traverser les 3/4 du pays en bus… ça n’est pas si simple et cette fois ci, on sait plus ou moins à quoi s’attendre (en tout cas, on se prépare au fait que ça soit un peu galère)... D’abord, on demande un peu à tout le monde comment on peut faire mais quand on a autant de réponses différentes qu’on a d’interlocuteurs, ça n’aide pas ! On se décide à suivre les indications d’un vieux bonhomme : départ à 6h40 pour un bus direct pour Quevedo. On se dit qu’au pire, à cette heure là, on aura de toute façon le temps de se retourner.


(La suite au prochain numéro...)