Après les vacances à la plage, il est temps de retourner bosser (un peu). Pour ce faire, direction San Cristobal de las Casas.


Nous y arrivons tôt le matin du 2 octobre. Nous avons exploré plusieurs pistes de workaway potentiels, avec quelques réponses positives. Cette fois-ci, nous voulions rester dans une ville (et non plus dans des bleds paumés) et, si possible, bosser dans un hostel. L’un deux nous avait plus ou moins proposé une place. Nous avons donc réservé là-bas nos deux premières nuits histoire de voir. Nous y arrivons et l’accueil est un peu bizarre : on sait qu’on est tôt le matin, mais c’est ce qu’on avait convenu et la personne présente est là sans trop savoir quoi faire, à part nous faire attendre pour le responsable qui doit arriver à 8h ou 8h30 ou 9h (non, c’est pas qu’il était si en retard que ça, c’est juste qu’on ne sait plus vraiment ce qu’il en était au juste...ça commence à remonter, toutes ces histoires). Une fois arrivé, on comprend un peu mieux pourquoi ça paraissait compliquer pour notre ouvreur de porte : le gars doit gérer les check-in (même à 8h du mat’, d’habitude, c’est quand même plus tard), les check-out, les cautions pour les essuies à rendre et à donner et, apparemment, les couilles du volontaire de la veille qui a foutu n’importe quoi. A la décharge du volontaire, on se rend vite compte que c’est une industrie cet hostel (avec ses avantages et ses inconvénients). Enfin, bref, on finit quand même par avoir nos lits en dortoirs pour une petite sieste matinale !


(pause sieste)


Donc, nous voici dans un hostel assez grand et bien fichu et complètement « grosse machine de guerre » : beaucoup beaucoup de lits (nous, on est dans un dortoir de...beaucoup...12 ? 16?) Bien djeun’s, avec tables de ping-pong, bar, et soirées tous les soirs (ou quasiment), des petit-déj’ cuisinés avec deux ou trois choix par jour. Ce soir là, c’est d’ailleurs soirée « pizza et mojito au coin du feu ». Très sympa tout ça, les gens aussi...tout sympa sauf la gueule de bois du lendemain..c’est qu’on n’a plus 20 ans, nous, contrairement à la majorité de la populace locale !


On soupçonne d’ailleurs ces soirées (gratuites) d’être le fonds de commerce de l’hostel : on y va pour passer une nuit, et puis on est tellement mal le matin qu’on ne fait rien (et il y a quand même pas mal de choses à faire), et...qu’il faut bien rester une nuit de plus...oh ben tiens, mince alors, c’est soirée rhum coca ce soir-là...et rebelote. Bref, on a croisé des gens qui essayait de faire le free walking tour de 10h du matin depuis 5 jours…


Tout ça pour donner une idée et dire que le lendemain de la soirée Mojito se passera...calmement : sieste et resto de tacos avec des gens rencontrés la veille. Pour ce qui concerne le volontariat, on essaye de prendre des renseignements, mais on nous remballe d’une personne à l’autre et la personne qui nous a répondu sur le site de workaway ne semble pas être la personne responsable non plus (ouais, venez venez, qu’il nous disait…). Et en fait, ils n’ont de la place que pour l’un de nous deux, et seulement pour quelques jours. Ça n’a pas l’air d’être super bien organisé non plus et on se dit qu’on est quand même un peu vieux (mais noonn, c’est dans la tête, diront certains...mais c’est dans le foie aussi, et lui, ça fait déjà 20 ans qu’il encaisse !).


On laisse donc tomber cet hostel sans regret, d’autant moins qu’on a un contact avec un autre hostel pas trop loin.


Là, les proprios sont d’accords de nous prendre pour 3 semaines... mais pas avant 5 jours. On choisira cette option-là. La « Casa Gaïa », pour ne pas la nommer, est un hostel beaucoup plus petit que le précédent (une vingtaine de lits maximum, contre plus d’une centaine à l’autre). Il n’y a que 4 volontaires à la fois, dont deux qui ne boivent pas...Notre foie est un peu rassuré.


On pourra rencontrer « Claire la propriétaire », histoire qu’elle nous explique un peu le fonctionnement, avant qu’elle ne parte avec Jonathan, son autre propriétaire de mari, à un festival de métal à Mexico,.


Ça ne nous empêche pas de profiter de notre dernière nuit dans le premier hostel (où on apprendra qu’un groupe s’est fait expulser la veille...apparemment, c’est pas super bien vu de discuter le prix de la coke dans le lobby de l’hostel) et nous découvrons un chouette café : « La vigna de bacchus », où l’on sert du vin avec des tapas (un euro le verre de vin et les tapas sont gratuites, c’est traître). Le vin n’est pas excellent mais à ce prix là, on ne va pas faire les difficiles non plus. On disait quoi, déjà, pour notre foie ?


Le lendemain, nous déménageons donc à la Casa Gaia (où on nous a fait un prix) pour profiter de nos derniers jours de congé avant de se mettre à travailler.


Nous allons rester un mois dans cette belle ville. Au niveau de l’hostel, nous avons des shifts de 24h chacun. Ils commencent à 23h. En fait, la nuit, il faut juste être de garde si des gens ont prévenus qu’ils allaient arriver ou s’il y a des excursions qui partent tôt. Sinon, on peut dormir tranquillement (bon, on dormira quand même rarement tranquillement).


Ensuite, il faut se lever (ben oui), nettoyer les deux douches et les toilettes (une femme de ménage, Mary, fait le ménage à fond le matin de 8h à 14h, nous on est là pour vérifier qu’il n’y a pas de problème quand elle n’est pas là). Puis préparer le petit déjeuner : couper deux sortes de fruits (ananas, papaye, pastèque,…selon le stock), faire le café, couper le pain, mettre les confitures et le beurre à table et préparer les œufs (enfin, chaque client a droit à 2 œufs qu’il peut cuisiner lui- même, selon son bon vouloir – la préparation se limite à les mettre dans le panier ad hoc). Tout cela doit être prêt à 8h. (On commence quand on veut suivant la rapidité de chacun).


Le petit déjeuner est de 8h à 11h. C’est le moment le plus actif de la journée ! Vérifier que tout se passe bien et qu’il y a de tout sur la table, faire la vaisselle, parler avec les gens et voir se qu’ils vont faire de la journée et les conseiller au besoin, et aussi faire les check-outs, dans l’hypothèse saugrenue où certains voudraient quitter notre charmante compagnie.


Après ça, on range la cuisine, on la nettoie, on fait l’inventaire pour les boss (qui font les courses), et il n’y a plus qu’a attendre 15h pour les check-in. Entre temps, on s’installe dans le salon avec un livre et on attend (on gère la réception quand même et les gens qui rentrent et sortent). Il faut quand même vérifier les sanitaires et la cuisine de temps en temps.


Mais en gros, c’est tout ce qu’il y a à faire sur la journée. C’est assez cool et un peu lassant mais ça va. Vu qu’on sera généralement 4 volontaires (au début, et puis 3), ça nous fait chacun un jour de boulot pour 3 jours de congé. C’est pas mal.

On a donc un peu de temps pour visiter San Cristobal et ses alentours. Parmi les choses à faire à San Cristobal :


-Nous avons testé (et approuvé) le « Free Walking Tour » qui nous emmène un peu partout dans la ville (à faire le premier jour sinon ça ne sert pas à grand-chose.. la ville n’étant pas très grande, on tourne vite dans les mêmes lieux). Mais, on peut en apprendre plus sur les zapatistes. On pourra voir les différents cinémas indépendants, les chouettes cafés et restaurants etc. C’est quand même une ville de « cools », du coup, selon le guide, il peut y avoir des arrêts « gâteaux magiques » sur le chemin.

-Il y a également un atelier de « contes locaux », racontés et expliqués autour d’une boisson traditionnelle. L’idée n’était vraiment pas mal, mais malheureusement la madame (très sympathique) est taïwanaise et son anglais est un peu dur à suivre. Ils font aussi des cours de cuisine traditionnelle, mais on n’a pas eu l’occasion de tester (et c’est pas faute d’avoir essayer).


-Aller au parc de l’Arcotete, qui est une forêt située à 20 minutes en colectivo (vous vous rappelez, ces petites « camionette-bus »?), parfait pour prendre un peu l’air. Il y a une belle grotte et un cours d’eau. On ira s’y promener une journée. On s’y perdra d’ailleurs (plus ou moins volontairement ---tsss, Clara qui croyait qu’on était perdus…). Bref, c’est une jolie forêt. Pour rentrer, on prend un taxi qui passait par là (et qui nous est revenu quasi au même prix que le collectivo). Et c’est à cette occasion que s’est passé le drame... Nous étions bien évidemment partis avec notre fidèle « Mompiche », notre bouteille d’eau fétiche qui nous accompagnait depuis Mompiche (bah oui), en Équateur. Après notre balade, on avait soif, on boit... Et on oublie lâchement notre compagne dans le taxi… Adieu Monpiche ! Puisse tu vivre encore de nouvelles aventures et ne pas te retrouver vidée au fond d’un caniveau...

-Aller au marché (qui est immense mais pas encore trop oppressant). On y trouve un peu de tout, et vu qu’on a une cuisine, on peut même se faire de bons petits plats ! Y a des coiffeurs pas cher ! Et des cordonniers ! (pas chers non plus)


Ah oui, et à propos de cuisine, vu que c’est également une ville bien « bobo », un peu comme Cusco, on peut trouver pas mal de produits différents, dont du vrai pain, du pain aux olives, du pain au fromage, des pains au chocolat….On trouve même des cornets de frites (flamandes, mais bon…, on ne peut pas tout avoir) !


-Aller à San Juan de Chamula, qui est un petit village resté habité par une communauté indigène typique du Chiapas qui fait plus ou moins ses propres lois et qui a sa propre police. On y vient surtout pour voir l’église de San Juan qui, bien qu’elle soit catholique, n’a plus de prêtre (le dernier a quitté le village en 1867) et où l’évêque n’a le doit de venir qu’une fois par an pour les baptêmes. C’est une église où est voué un culte syncrétique catholique/maya (Pierre : « si vous ne savez pas ce que veut dire « syncrétique », rassurez-vous, nous non plus, mais on l’écrit quand même parce que c’est wikipédia qui la dit… » Clara : « pour une fois que j’ai plus de vocabulaire que lui, il pense que ça vient de wikipedia... »).

On n’a pas de photo de l’intérieur de l’église car c’est strictement interdit. Alors on va vous raconter. Dans l’église, il y a seulement une faible lumière, l’ambiance est assez sombre car on y brûle des bougies en permanence et la fumée assombrit les murs. Sur tous les cotés, il y a différents autels pour les différents saints. Au centre, pas un seul banc mais des allées couvertes d’épines de pins qui représente la montagne (c’est là que priaient les mayas avant l’arrivée des espagnols). Un peu partout, des groupes de personnes sont assisses sur le sol, brûlent des bougies, boivent du proch (alcool local), de la chicha et... du coca, mangent de chips, papotent, prient (en dialecte local), font des rituels. Un des rituels consiste à transférer sa maladie à une poule (ou à un coq si on est un homme) via un guérisseur. A la fin, la poule est tuées pour tuer la maladie. Ensuite, la poule est déposée devant l’autel.


Il y a du coca partout ! Pour se purifier, il faut boire et roter pour extraire le mal… le coca est donc la boisson parfaite du coin ! On en trouve partout quasiment au même prix que l’eau.


-Faire une excursion au Canyon del Sumidero : c’est un canyon qui se trouve a un peu plus d’une heure de route de San Cristobal, vers Tuxtla. Pour y aller, on prend un tour organisé (et vendu dans notre hostel, du coup on a une réduction – les prix sont abordables). On vient nous chercher, on va faire un tour en bateau puis un tour des miradors en van et retour au bercail. La balade en bateau est très jolie, le canyon est vraiment impressionnant, il y a des crocodiles et tout et tout. L’eau est claire jusqu’à la moitie environ où ils ont faire un espèce de barrage pour ramasser les grasses (et il y en a un paquet!). Au bout du parcours, le conducteur arrête le bateau et demande un pourboire (ce qui est normalement interdit dans le canyon). La rapidité du retour est un fonction des grains reçus. Le tour des miradors donnent un autre point de vue sur le canyon...c’est pas mal non plus !

Il y a aussi plein de cafés sympas, des collines à grimper, des rivières à remonter, des boutiques d’artisanats zapatistes, des cinés club, etc.

Nous quittons la casa pour Oaxaca le 30 octobre, mais c’est une autre histoire plus morbide qui nous y attend !