Qui dit Mexique, dit fête des morts ! Celle-ci se passe évidement fin octobre/début novembre. Et « Ze place to be » pour la vivre (oh oh), c’est Oaxaca. Oaxaca, si vous avez suivi, on y est déjà allés. Mais pas de soucis, le 30 octobre, après notre workaway de San Cristobal, on y retourne donc via un bien long bus (12h) sans rien à raconter.


Petite astuce : si vous désirer un jour y aller (à la fête des morts de Oaxaca…) prévoyez le coup à l’avance (genre vraiment à l’avance). Nous avons réservé notre Airbnb facilement 3 semaines plus tôt et nous avons trouvé un petit bijou qui reste à ce jour le lieu le plus pourri où l’on a dormi (mais dans les moins cher, 8euro/nuit). Les autres logements disponibles étaient au alentour de 100euros/nuit (sans garantie d’être moins pourri). Ah oui, et aussi, d’une manière générale, les bus ADO, c’est aussi beaucoup moins cher quand on les réserve à l’avance (jusqu’à 50 % quand même).


Et donc de nuit, au travers de ruelles sombres pleines de crasses et de chats, nous arrivons à la « Posada del Arbol »...même le taxi à eu un peu peur en nous y laissant. On est un peu en dehors du centre ville dans une mini ruelle. On frappe à la porte (sur laquelle sont notamment apposés les tarifs...horaires des chambres) personne...ah si quelqu’un vient, un gamin de 9-10 ans. Il finit par comprendre ce qu’on lui veut, passe les 15 minutes suivantes à chercher la clé, et nous amène à notre chambre. Il y a un lit (ouf) pas de première vie, des draps, qui ne semblent pas avoir vu une machine à laver depuis un temps, un (!) oreiller, une salle de bain privée (quand même hein) avec une douche crasseuse à souhait, évier et toilette dans le même état, le tout accompagné de poils et de cheveux un peu partout. La douche (froide bien entendu) coule doucement sur la peau...si doucement qu’il est quasi impossible de se laver sans un gobelet. Et enfin, nous avons vue sur la ruelle via une porte (oui, une porte vers le vide au 2eme étage).

Alors bon, on n’est pas super exigeants à la base, mais tout ça nous laisse quand même un peu perplexes, au point qu’on attend le papa du gamin pour voir si on ne peut pas aller dans la chambre d’à côté, qu’on a déjà pu un peu explorer un peu vu l’absence de verrou, qui ne paraît pas beaucoup mieux, mais qui ne dispose pas déjà d’un bain de pieds intégré sur le pas de la salle de bain. Ce dernier, très gentil, nous accueille avec un grand sourire, comprend tout-à-fait, nous amène même un deuxième oreiller (on n’en demandait pas tant…) et nous invite à lui communiquer le moindre souci qu’on pourrait avoir (mais là, on ne sait pas trop par où commencer et il a l’air tellement innocent comme ça, qu’on ne dit rien). Il nous rassure aussi en nous disant que tout le monde le connaît dans le quartier, que tout le monde sait déjà ou va vite savoir qu’on est chez lui et qu’on n’a du coup rien à craindre. Finalement, cet accueil nous remet un tout petit peu par rapport au lieu et bon, on est quand même un peu fatigués, après 12 heures de voyage et il est temps de s’écrouler sur le lit, peu importe l’odeur.


Et soyons honnêtes, on aura quand même bien dormi.


Le 31 octobre, il est temps d’aller un peu voir ce qu’il se passe dans la ville. A la recherche d’un desayuno, on tombe sur une parade d’enfants déguisés (version mortelle de notre carnaval). On va manger un bout au marché et puis faire la sieste (quel programme !). C’est que les différents spectacles et animations sont l’après-midi/soirée et qu’on a été un peu présomptueux en démarrant si tôt.

Nous repartons ensuite vers la place de la danse pour une fanfare assez déprimante. De là, on poussera jusqu’à un grand spectacle/ballet sur l’histoire de la fête des morts.


Et donc, oui, au fait, c’est quoi la fête des morts ??

Vous avez vu « Coco » ? Non ? Allez le regarder … Oui, c’est chou hein ? :-) La fête des morts ou « El Dia de los muertos », c’est le jour où les morts viennent dire bonjour aux vivants et manger un bout avec eux. Les mexicains se retrouvent dans les cimetières décorent les tombes de leurs êtres chers, apportent à manger et font un pique nique là, ou engagent des mariachis pour leur jouer leurs morceaux préférés.

Le rapport à la mort est donc assez différent de celui qu’on a de par chez nous. Une citation résume bien ce sentiment :


"Pour l’habitant de Paris, New York ou Londres, la mort est ce mot qu’on ne prononce jamais parce qu’il brûle les lèvres. Le Mexicain, en revanche, la fréquente, la raille, la brave, dort avec, la fête, c’est l’un de ses amusements favoris et son amour le plus fidèle", Octavio Paz dans Le labyrinthe de la solitude.


Cette fête et ce rapport à la mort prend racine chez les aztèques bien que l’invasion espagnole et le christianisme ont un peu influencer les rituels. Du coup, on ne sait pas ce qu’ils faisaient au temps des aztèques, mais maintenant les gens posent des autels avec les photos/images de leurs ancêtres et y mette du pain et du vin.


Le plat typique à apporter au cimetière et à manger lors de cette période est « le pain des morts ». On a goûté, on n’est pas fan : c’est un peu comme une brioche de trois jours.


L’image qu’on retient en Europe de cette fête sont les calaveras (personnages avec des têtes de morts). Cette image n’apparaît pourtant qu’au 19/20e siècle par le caricaturiste Manuel Manilla et a ensuite été repris par José Guadalupe Posada, lequel a représenté la société mexicaine sous forme de squelette avec un message : « Nous sommes tous égaux devant la mort ».


La popularité de la Catrina (La Calavera Garbancera, une jeune femme très bien habillée avec un chapeau et une tête de mort) découle quant à elle de Diego Rivera (s’inspirant des deux autres) dans « Sueño de una Tarde Dominical en la Alameda Central » terminée en 1947.

Après ce bref interlude culturel, revenons à nos pérégrinations.

C’est la fête des morts, autant aller les voir. Direction, donc, le cimetière le soir. Mais on n’y trouve pas grand-chose, à part des touristes (comme nous en fait, salauds !). C’est que les locaux ont fui la ville pour laisser la place aux touristes…

Nous allons donc faire un tour dans les bars avant de rentrer tranquillement.

Sur les quelques jours de fête, il y a des milliers de personnes dans la ville qui débarquent pour les différentes festivités. Il y a des concerts, des concours de poèmes, des spectacles de danse, des sons et lumières, des parades, des feux d’artifices, des concours de déclamations et de déguisements, des pique-niques dans les cimetières, des fêtes foraines, des vidéo mapping (pas terribles mais bon), et bien d’autres choses. La ville a pris une autre allure que lors de notre premier passage. La nuit, elle s’illumine de bougies et de lanternes et est tapissée par l’orange des fleurs.

En logeant dans ce quartier un peu reculé (on est quand même à 30 minutes de marche du Zocalo, le centre-ville), on peut voir certaines traditions plus locales, ce qui est finalement une chance. Un soir, notre gentil aubergiste nous emmène dans une parade de quartier qui va passer par là. On se retrouve pris dans une petite foule remplie de gens déguisés (certains vraiment fabuleusement) qui dansent et lancent des feux d’artifice très artisanaux (certains étant même portés à bout de bras, des roues de feu tournantes), en fanfare et trompettes. C’est une organisation de quartier, du coup les gens du coin passent dans la foule pour la désaltérer avec du mezcal ou la nourrir avec des petits pains garnis de frijoles et de fromages (miam !). La petite équipée s’engage doucement vers le Zocalo, que nous prendrons bien 2 bonnes heures à rejoindre, pour y retrouver les différents parades des autres coins de la ville.

Réellement, on est passé d’un coté à l’autre de la ville, d’un événement à un autre, mais c’est surtout l’atmosphère de la ville qu’on retient. Un grand festival et une grande fête pendant une semaine. Il y a en a pour tous les âges. Et au final, on ne regrette pas trop notre « Posada del Arbol » qui nous a permis de vivre la fête dans un quartier moins touristique à certains moments. En plus, il y avait un vendeur d’hamburgers bien gras, bien gros et pas chers juste à côté !


Sinon, on n’a pas fait que la fête des morts non plus, on a quand même visité l’un ou l’autre marché. Le Marché du 20 novembre, pour manger un bout (toujours des tlayudas pour Clara) et celui des Abastos, qui, au final, sera l’un des plus grands marchés qu’on a fait.


Le 3 novembre, nous reprenons la route avec un bus ADO vers Mexico City (7h). Nous y trouverons un autre logement pas terrible, avant de nous envoler, après un souper méga burger, pour Cancún le lendemain 4 novembre.