Le 16 mars, nous partons tranquillement de notre cabane de Daabantayan pour l’île de Malapascua. Pour ce faire, nous allons en « trike » jusqu’à la « vraie ville » de Danbantayan puis en jeepney jusqu’à Maya et de là nous prenons un bateau vers Malapascua. Tout ça ne coûte pas grand-chose, mais ce n’est pas très rapide.

 

Malapascua, donc, est une petite île au nord de l’île de Cebu, très réputée auprès des plongeurs et donc très touristique.

 

Le bateau c’est cool. C’est un genre de trimaran en bois, avec quelques endroits où poser ses fesses au sec, et d’autres où poser ses fesses moins au sec. Nous on reste plus ou moins au sec, les sacs sont un peu plus humides. Si pour embarquer, on a eu droit à une planche en bois, point de planche en bois à l’arrivée, mais un petit bateau qui fait des allers-retours jusqu’à la plage. Petit bateau qui vient bien sûr en supplément du prix déjà payé. Certes, on pourrait nager, certes...ou pas.

 

Arrivés sur le sable, les pieds séchés, on cherche après des « trikes » pour nous emmener jusqu’à notre hostel, de l’autre côté de l’île. Sauf que des trikes, il n’y en a pas. Il n’y a d’ailleurs pas vraiment de routes. Quelques chemins de terre plus ou moins entretenus qui grimpent et qui chutent en fonction des collines qu’ils rencontrent.

 

On se met en route à pieds, sous un soleil de plomb, avant qu’une moto ne nous accoste et nous persuade, après quelques discussions que c’est quand même loin et qu’on ferait bien de venir avec lui. Il trouve un comparse et nous voilà donc chevauchant fièrement nos fiers destriers ferrés. Bon, fièrement, on essaye juste de rester plus ou moins droit avec nos sacs au dos et de ne pas déséquilibrer la moto. Clara n’est pas très fan...

 

Nous avons réservé dans une auberge qui a de très bons commentaires. Il s’agit de tentes et de huttes pas trop loin de la mer. C’est aussi un peu une communauté de cool avec des volontaires, des toilettes sèches et des douches artisanales. Des cools qui n’ont quand même pas trop le sens de l’accueil dans un premier temps. On dirait qu’on arrive un peu comme un cheveu dans la soupe, sans que personne ne sache trop qui on est ni, surtout, où on doit nous caser. On finit par nous désigner notre tente. Ben...c’est une tente (assez grande) et on a un ventilo ! Sinon, c’est assez spartiate (ben oui, c’est une tente^^)

 

Fatigués, on ira assez vite à la mer pour voir un peu le coin (5-10 minutes de marche). On découvre un bar sympa (ben tiens;))

 

Le lendemain, on décide d’aller explorer l’île : le nord pour commencer. Après une petite baignade « snorkeling », on constate qu’ici aussi on a pêché à la dynamite : il reste des algues, des étoiles de mer, des oursins...et des coraux en miettes un peu partout. Ne reste plus qu’à voir ce que la terre nous réserve. On s’en va ainsi vers l’inconnu par un petit chemin. On tombe sur différentes plages (souvent assez sales) et des petits « villages ». Tout est jonché de déchets, il y a des feux un peu partout qui servent d’incinérateur pour les déchets qui peuvent l’être (incinérés). Beaucoup de coqs également, attachées et sous de petits abris. Y aurait-il donc des combats de coqs dans les environs ? En tout cas au lever du jour, ça fait du bruit !  

 

Disons qu’après deux petites heures de marche, on en arrive à cette conclusion : ce n’est pas ça qui va nous mettre des paillettes dans nos vies !

 

De l’autre côté de l’île, vers le sud, c’est la côte d’azur de l’île. Il y a de plus gros hôtels qui donnent sur une belle plage. Écoles de plongées et bars à cocktails s’alternent avec une belle régularité. La différence entre ces hôtels (et ce coin de l’île en général) et le reste de l’île est immense. Malheureusement, on aura encore souvent l’occasion de voir cela aux Philippines.

 

Nous n’avons réservé que 2 nuits dans notre hostel mais, même si cette première journée n’a pas été des plus convaincantes, on décide de donner encore une chance à cette île et on se met donc en recherche d’un autre logement (c’est que notre tente avec fourmis et cafards n’est pas super à notre goût). Cela dit, ce n’était pas non plus l’enfer et les gens y étaient quand même globalement sympas. Et certes, on a passé sur l’excursion en bateau sur une île voisine avec tous les gosses de la communauté, mais pas sur la soirée karaoké arrosée à la cruche de whisky-coca qui fait mal à la tête (on vous a dit, à propos, que les Philippins étaient fan de Karaoke ? Genre vraiment fans (en privé, dans les bars, dans la rue) et qu’en plus, ils ne nous mettent pas la honte car franchement, même Renaud chante plus juste qu’eux…et nous aussi faux qu’eux :-D).

 

On finit par trouver un autre hotel/hostel (justement dans le coin au sud de l’île dont on vous parlait juste avant) qui nous fera un super prix pour deux nuits et un tour de l’île en bateau pour aller aux différents endroits « hypes » de snorkeling.

 

Nous voilà donc de nouveau sur une moto avec nos sacs pour retourner dans le sud de l’île. Il ne fait pas très beau, mais quand même chaud et ça tombe bien, on est à présent dans une chambre avec airco et piscine (tout ça pour 50 pesos de plus que notre tente avec fourmis et cafards (mais dans une communauté de « cools »)).

 

Vers 15h, on part pour faire ce fameux tour de l’île en bateau. On a naïvement pensé que le gars savait où nous emmener, mais en fait non...il commence par vouloir faire tout le tour de l’île sans trop s’arrêter…

 

Au bout d’un temps, on lui pose quand même la question : c’est qu’on veut faire du snorkeling nous…Il finit quand même par comprendre que bon, on veut regarder dans l’eau. Il fera 4 arrêts.

Près du phare, il y a une épave d’un bateau japonais (ça fait pirate comme ça, mais en fait, bah, c’est juste des morceaux de ferraille). Ensuite, le « corail garden » qui est une zone protégée et qui recèle encore toujours des coraux bien jolis et en quantité. Les deux derniers arrêts se feront près de rochers.

 

Au final, on n’a vraiment pas trouvé le snorkeling extraordinaire. Mais attention hein, c’est beau quand même et on est peut-être un peu difficile. De plus, l’île est réputée pour faire de la plongée, pas pour barboter dans l’eau. Nous, on ne voit pas trop l’intérêt car on a vu pas mal de groupes près de nous quand on barbotait (avec bonbonnes et tout le tralala) pour, au final, voir la même chose (mais en un peu plus profond). Allez, on médit un peu mais le vrai hic, c’est que de la plongée, Clara n’en a pour ainsi dire jamais fait et pour Pierre, avec ses lunettes, c’est un peu compliqué. Et il doit y avoir d’autres spots que ceux qu’on a fait car on a rencontré pas mal de plongeurs qui revenaient ravis.

 

Le soir, on a pris l’habitude de manger au « marché », un lieu avec pas mal de restaurants pas cher. On y mangera cette voir un « bbq » : on choisit le poisson qu’on veut et ils nous le font griller. C’était pas mal, mais au final beaucoup plus cher que le reste (on s’entend, très cher aux Philippines c’est de l’ordre de 5€ pp). On partagera ce repas avec des espagnoles bien sympathiques rencontrés à l’autre hostel (ce qui nous permet de revoir un peu notre espagnol qui commençait un peu à se rouiller).

 

Nous passerons tranquillement notre dernière journée sur l’île avant de la quitter le 20 mars tôt le matin.

 

Nous reprenons le bateau à 7h du matin. Le prix normal pour la traversée est de 100php. Mais si le gars n’a pas assez de monde, il réclame plus. Du coup, soit il faut attendre d’autres gens soit payer. 6H50, il n’y a pas grand monde, le gars vient près des 5 touristes qui attendent et nous dit qu’on doit payer plus. Nous ça nous embête et on dit qu’on va attendre, il n’est pas encore l’heure. D’autres sont plus prompt à dire ok… Il nous tanne un peu et on finit par dire ok à 150php. Ce qui est bien, c’est qu’une fois que les touristes ont payé et sont en chemin vers la plage, il y a plein de philippins qui débarquent. Là-dessus, il faut encore payer le gars qui nous emmène en barque (et là, on vient de trouver l’étymologie du mot « embarquer ») vers le bateau (20 php pp - oui vers ce même bateau qui pourrait venir nous chercher sans problème sur la plage vu qu’ils sont fait pour ça).

 

Ce n’est pas vraiment une question de prix hein. Si ça avait été 200 php dès le départ, il n’y a pas de souci. On concevrait même tout-à-fait un prix pour les touristes et un prix pour les philippins. Ce qui nous embête, c’est juste la façon d’être pris pour des imbéciles en permanence (et le fait, finalement, de toujours devoir être un peu sur ses gardes pour ne pas se faire « trop » arnaquer).

 

Arrivés à Maya, on prend un bus non climatisé jusqu’à Cebu (5h à 170php). Bon la clim, on s’en fout hein, car les fenêtres sont ouvertes. Mais ce qu’il faut savoir (ce qu’on ne savait pas avant), c’est que « non climatisé » veut aussi dire « fait plein de détours et s’arrête tout le temps »).

 

A Cebu, on doit transiter du terminal nord au terminal sud, ce qu’on fera en taxi (150 php). Il y a des jeepney mais dans cette grosse ville avec les sacs, le taxi est quand même beaucoup plus simple.

Du terminal, on prend un autre bus vers Moalboal (150php pp) (climatisé, cette fois...)

 

Arrivés à Moalboal, qui est encore plus touristique que Malapascua, il faut rejoindre l’hostel à 4km de là. Les « trikes » nous demandent des prix exorbitants (genre 300php). On rigole et on décide de commencer à pied et surtout de s’éloigner de ce piège à touriste. Un peu plus loin, on embarque sur un « trike » pour (150php) ce qui est quand même cher (rappelez-vous on payait 15php pp pour 20 min au nord de l’île).

 

La journée se terminera avec un verre sur la plage, Pierre qui ne se sent pas bien et Clara qui profite de l’happy hour de l’hostel (2 rhums coca pour 50php, c’est traître!). Mais ça c’est une autre histoire !