P. S. (quoi, jamais entendu parler des Pré scriptum ? Pas de ma faute si ce sont les mêmes lettres – il y a un mot pour ça mais je ne le retrouve pas) : Alors, en prélude... on travaillait, nous ! Au moins 3 heures par jour ! Du coup, impossible de prendre des notes pour le blog, et encore moins de commencer à écrire (hum). Bref, autant dire qu'on a bien foiré pour ce coup et que, peut-être pour le plus grand plaisir de certains, ça risque d'être un épisode "réduit" et éventuellement… un peu décousu :-D


Nous arrivons à Ttio, le 13 mai, pour notre workaway ... Comment ça, vous ne savez pas où c'est ? Bon ok, cette fois, pas sûr que Google pourra vous aider ! C'est un petit village à 1h30 de Cusco en bus, en direction du sud-est. On est également à 15 min de Urcos. En gros, on est dans la vallée sacrée, sur la route entre Puno et Cusco, plus du coté de Cusco :-D. Il y a une vallée, deux rivières et des montagnes. C’est joli.



Nous arrivons dans l'hacienda de la famille Murillo. Une hacienda de plus de 250 ans qui a été abandonnée par la famille pendant 11 ans, avant que Luis (le petit fils de 25 ans) décide de venir y vivre il y a 2 ans et de reconstruire un peu tout à l’aide de volontaires. L'hacienda est composée d'un bâtiment principal (dans lequel se trouvent aujourd’hui les chambres des volontaires ainsi qu'une salle commune et un local à outils), d'une cuisine extérieure (nouvelle), d'un poulailler transformé en chambre pour Luis, d'un grand potager, d'une chapelle et de petites dépendances pas encore vraiment aménagées aujourd’hui.


Il y a également une douche/ toilette extérieure : un bâtiment en pierres et en bois...tout entouré de fenêtres : on prend donc notre douche avec vue sur la montagne ! (pour les plus voyeurs d'entre vous, déception ! Ce sont des vitres teintées : on peut voir dehors mais on ne peut normalement pas voir à l'intérieur depuis l'extérieur. Bon, sauf parfois le soir quand la lumière est allumée ;)).

Nous arrivons dans l'hacienda donc. Il est 17h30 (pour rappel, on était parti à la bourre pour voir le match du standard...). Le soir commence à tomber. On est accueillis par les chiens du coin : Bull, Pékèt (sérieux ! Mais ça s'écrit peut-être pas vraiment comme ça ;-)) et Lila, ainsi que, plus paresseusement, par le chat : Otto. On arrive dans le coin cuisine (extérieur, pour rappel) où tout le monde est là, à jouer aux échecs, aux cartes, à lire. Il y a là un couple suisse-allemand, une australienne, une américaine et un couple de philippins américains. Tout le monde est bien sympas et notre entrée dans les lieux se fait tranquilo, le temps pour Pierre de gagner 3 parties d'échecs :)

On a une chambre pour nous, avec un lit artisanal et une fenêtre avec vue sur jardin. On n'est pas si mal. On a même des couvertures (mais pas d'oreiller). C'est là qu'on est super content d'avoir avec nous une taie d'oreiller à remplir avec nos pulls !

Au niveau du travail, il y a de la place pour environ 11 volontaires en même temps. On travaille de 8h30 à 12h30 environ.

On travaille au potager (surtout arracher les mauvaises herbes et arroser), réparer des meubles, les poncer et les vernir. On a également repeint la pièce commune ainsi que fait des dessins dans les chambres des volontaires. Pierre a fait un toit pour abriter les chiens la nuit ou du soleil le jour. Il fallait également démolir et démonter un mur en blocs d'adobe, en essayant de conserver lesdits blocs : lourd et pas facile à faire quand les blocs se rompent dans tes bras pourtant aimant ! Clara a fait de la peinture à base de terre et a repeint un mur extérieur.

C'est bien évidemment Luis le maître d’ouvrage et qui répartit les tâches, parfois à l'avance, parfois en retard. La phrase du lieu est "todos es possible, nada es seguro". Il y a des moments, on ne le cache pas, on se sentait un peu comme des étudiants ne voyant pas leur prof arriver et qui se mettent à rêver d’une heure de fourche ! :-)


Mais bon, on ne se tue pas à la tâche quand même et Luis est un chef assez cool.


Point de vue météo, les premiers jours, le temps était en notre faveur. Dès 7H30, il y avait un beau et grand soleil qui nous réchauffait jusqu’à 15-16h. Le soir, la température diminuait doucement (si pas carrément brutalement) et la nuit, il pouvait geler. Du coup le soir, c'est pas toujours super cool de cuisiner dehors mais bon, on a des pulls!


Mais les deux dernières semaines, il a commencé à faire plus froid et il a même plu (dingue on vous dit ! Y a plus de saison...) ! Du coup c'était moins comique...


Les jours où il fait trop froid ou qu'on a simplement pas envie de cuisiner, on a deux options : la première, aller à Urcos (15 min de bus à 1,5 soles), c'est un village un peu plus loin où il y a un peu de tout : enfin des restos de poulet et un chiffa et du poulet dans la rue, des glaces 4 boules à 1 sol ! (il y a aussi un lac, avec pédalos et tout, pour les jours où on veut faire un pique-nique).

Ou la seconde : aller dans le « centre » de Ttio (c’est à dire un peu plus loin sur la route principale) manger un poulet frit dans la rue à 5 soles (il s'agit d une assiette de poulet, riz, nouille arrosé de sauces).

Pour cuisiner, il y a une petite tienda à 50m de l'hacienda. On y trouve un peu de tout. Enfin, il y a des légumes et des fruits : carottes, oignons, tomates, concombres, parfois des avocats, quelques épices, de la sauce soja, de la sauce tomate (mais qui est super chère ici), des nouilles instantanées, des pâtes, .. un peu de tout, de la bière, du vin (degueu mais bon) du rhum, ....on ne vous fait pas la liste de tout :-D. Par contre, il n’y avait pas de viande .. enfin si mais elle n’arrive que tous les 10 jours... et on ne sait pas toujours quand elle est arrivée. Mais bon, vu qu’il y a toujours bien un végétarien dans le groupe, ça ne nous perturbe pas de trop.


Du potager, on a de la menthe, du persil, des bettes, parfois des choux, des pommes de terre, des poires et de petites pommes.

En général, on partage la bouffe et on cuisine et on mange ensemble à midi et le soir. On en avait au final souvent pour moins de 10 soles pour nous deux pour les 3 repas de la journée.

Dans la cuisine super équipée, nous avions une cuisinière à gaz avec un bec qui fonctionnait, un évier (ça sert), une table de travail, un four un pizza !!, un feu pour deux casseroles et un frigo.


Avec cela, les lundis, pour l’accueil des nouveaux volontaires, c'est généralement soirée pizzas, réalisées par Luis. Enfin, il donne les ordres et on fait .. Pour les accompagner, on profite du four en réalisant des pains à l'ail et un cake à la banane. En effet, le four on ne s'en sert pas tous les jours (de même que les plaques avec le feu). C’est qu’il faut un bon feu et donc s'y prendre une bonne heure (1h 30) à l'avance.

A ce propos, après le départ du couple suisse-allemand, et une bonbonne de gaz vide aidant, Pierre a pu recouvrer son statut d’ « homme du feu ».

On s'est aussi amusé à faire des crêpes qui n’étaient pas mauvaises du tout :-)

Clara a cuisiné des boulets à la sauce liégeoise grâce à un pot de sirop apporter par ses parents (d’ailleurs si quelqu'un a une recette pour faire des boulets à la liégeoises sans sirop de Liège... on est preneur) et Pierre a fait les frites. Les autres volontaires ont dit que c'était super bon, pour l'un c'était même son meilleur repas (enfin c'est le même dont le plat préféré sont les hamburgers de fastfood…, mais on prend quand même :-)).


Le plat régulier qu'on a mangé était les chauffas: spaghettis aux légumes avec beaucoup d'ail et de gingembre et de la sauce soya à manger avec du jus de citron et de la coriandre/persil. Le seul problème est qu’il n’y en avait jamais assez !! Une tuerie de réalisation philippienne !


Un autre détail important, l'eau du robinet n'est pas tout à faire potable. Afin de ne pas aller acheter des bouteilles d'eau tous les jours ou de faire bouillir de l'eau en permanence (on n’avait qu'une bouilloire à mettre sur le gaz pour 10 personnes), on a commencé à utiliser en permanence notre paille filtre (on l'avait avant mais on ne sait pas pourquoi on ne l'utilisait pas, on se disait que c’était plus pour les urgence). Enfin bon, on a une paille "care plus" que Stany et Linsay (MERCI!) nous ont offert et que, depuis, on l'utilise en permanence. En gros, elle permet de boire l'eau de n’importe où. L'avantage de celle-ci est quelle peut se visser directement sur une bouteille. C'est encore plus pratique ! Si vous partez en voyage c'est l'outil indispensable. Plus besoin de se stresser pour l'eau et on utilise moins de plastique (sinon on est vite à 2-3 bouteilles par jour!)...et ça fait des économies...;)


Au niveau des volontaires, au début, on a déjà dit qu'il y avait un couple suisse (Dominique et Noëlle), une américaine (Callie) et une australienne (Nikky), ceux-ci ne resteront avec nous qu'une semaine. Le couple de philippin-américains (André et Anita), eux, resteront quasiment tout le temps de notre séjour. On croisera aussi une française Louise, une brésilienne Marina et une espagnole Irène. Irène qui d’ailleurs coupera les cheveux de Clara (et oui...nouvelle tête pour la p'tite).



La tchèque Marqueta et la polonaise Paulina seront également de la partie. Certaines resteront seulement une semaine mais Louise restera les 2 semaines et demi avec nous. La dernière semaine, nous serons seul! L’ambiance était donc beaucoup plus calme!

Niveau ambiance, on jouera beaucoup aux cartes (3 arriba 3 abajo.. en fait, on ne connaissait pas le nom du coup on l'appelait comme ça mais apparemment ça s'appelle aussi la bataille jamaïcaine). Et aussi aux échecs. Pierre battra encore une fois tout le monde et Clara apprendra même à jouer. On en profitera aussi pour lire nos livres et ceux des autres. (comment ça, au lieu de faire tout ça on aurait pu mettre à jour le blog et prendre des notes??). Autre chose qu’on a dans nos valises, c’est une liseuse, c’est assez pratique surtout qu’on trouve facilement des livres sur Internet, et on peut donc régulièrement renouveler nos romans.


Le 15 mai, juste après notre arrivée, nous partons faire une excursion avec Nikky et Callie : en route vers la montagne des 7 couleurs. On avait vu le tour depuis Cusco mais ça nous semblait être l'attrape touriste. Là, les filles avaient besoins de personnes en plus pour diminuer le coût, du coup on y est allés direc’.


Départ à 6h30 avec Enero, un taximan/guide. Après un petit arrêt pour s'acheter un dîner, nous montons en voiture jusqu'au point de départ. Il y a deux accès à cette montagne, celui où tous les tours de Cusco arrivent (facilement 1000 personnes par jour) et l'autre où il n’y a personne. Nous on était de celui où il n’y a personne.


Nous commençons notre ascension. Le chemin est facile, il ne monte pas beaucoup mais nous sommes à 4800 m pour arriver à 5000 (on a entendu certains guides dire 5200 m mais on pense que c’était pô vrai d’abord -enfin, c’est quand même plus haut que le Mont Blanc :-)). Du coup c'est dur ! Après 1h30 de marche, nous arrivons au sommet, avant la plupart des autres touristes. La vue sur la montagne et sur les autres .. est juste à couper le souffle (au figuré et un sens propre avec la montée), c'est certainement le plus beau paysage que l'on a vu de notre vie!


Ensuite, Pierre et les deux filles iront avec le guide voir la vallée rouge. pour cela il faut encore remonter mais cette fois sur un chemin plus difficile. Clara choisira de profiter de la vue et de redescende très tranquillement au point de rendez-vous.

Si vous avez l’occasion de passer par là.... allez y, même par le tour touristique, ça vaut vraiment la peine!



Du 31 mai au 2 juin (oui oui on vous avait dit qu’on allait avancer un peu plus vite:-)), c’était la fête de Ttio ! Les premiers jours, c’est une foire aux bétails, on a pu assister à la vente aux enchères de taureaux (dans les 4000 soles pour les plus cher!). La fête finale du week-end est le « concours de danse international de Ttio »(sic) ! Les différents groupes folkloriques du coin (une dizaine de groupes) s’y affrontent, chacun a son chanteur (bon et moins bon), ses couleurs etc. Ils ont 7 min minimum et 10 maximum pour convaincre le jury. Certains étaient bons, d’autres vraiment moins bons, certains étaient comiques d’autre moins mais c’était chouette à voir !


Pour la dernière semaine, il faisait aussi très froid du coup, c'était vraiment moins fun. C'est aussi là qu'on s'est décidé. Au départ, on voulait continuer vers la Bolivie, l’Argentine et le Chili mais qui dit descendre, dit plus de froid et là..on voulait juste avoir chaud, du coup on a pris un billet d'avion pour Lima (5jours) et puis pour Bogotá, Colombie. On a trouvé un billet à 170 € par personne pour les deux vols avec bagages et donc escale de 5 jours à Lima.


Et notre carte N 26 nous direz vous!? Nous avons suivi au jour le jour le trajet de notre carte par UPS, elle a autant voyagé que nous en passant par l’Allemagne, les Etats-Unis, le Panama. À la fin, on voit que Roger de Lima la réceptionnée ... QUOI ? ROGER DE LIMA ? Mais elle devait arrivé à Cusco !!! Bon en fait c'était une blague de l'application.. elle était bien chez le consul de Cusco... ouf. Pierre a donc fait une petite excursion vers Cusco pour la récupérer. Et ouf, tout fonctionne, tout est bien qui fini bien! (Plus tard, lors de nos mésaventures aéronautiques, on rencontra d'autres gens avec cette carte et tous la trouvent trop fragile, certain l'ont aussi cassée et fissurée ... (A revoir donc, N26, à revoir !).


Le samedi 9 juin, il est l’heure de partir. Nous partirons le matin. Enfin, le matin c'est ce qu'on voulait, mais Luis était parti la veille (comme souvent les vendredis soir) faire la fête à Cusco. On voulait quand même lui dire au revoir ... Le problème c'est qu'il n’arrivait pas .. Les deux nouveaux volontaires du jour, eux, par contre, étaient là. On a eu le temps de leur expliquer tout le fonctionnent quand Luis est arrivé. Pour la petite histoire, il avait eu des ennuis de bus : il s'est endormi dedans en oubliant de sortir... deux fois ! du coup il a fait 3h de trajet en plus!


Au final, nous partons vers 11h de l'hacienda après presque un mois. A Cusco, nous avons réservé un hostel proche du terminal de bus et de l'aéroport. On avait normalement une petite chambre avec douche commune mais on a été upgradés pour une chambre 2 lits (un double et un simple) et une immense salle de bain privée :-D.

Après une bonne douche, on part vers le marché de San Pedro pour faire réparer la chaussure de Clara, qui est bien déchirée entre le tissus et la semelle. C'est chose faite en 20 min et pur 7 soles!

Ensuite nous allons dire bonjour à Matéo un ami qui est à Cusco rencontré quelques mois plutôt à Rhiannon (vous vous rappelez ?). Ensuite, on rejoint Louise et son amie qu'on ne connaissait pas encore et qui voyage avec elle… où ça ? à la crêperie évidement! (Mais horreur, les prix ont augmenté!). En allant vers un bar pour boire un dernier verre, on tombe sur des défilés très festifs sur la grand place, beaucoup de musiques et de danses!


Le lendemain, nous partirons après un super petit déjeuner à l'hôtel servi en chambre, vers l'aéroport (taxi de l'hôtel .. chambre petit dej et taxi pour 45sols!!). Une journée qui commençait bien, mais qui ne sera au final pas de tout repos...mais ça, c'est une autre histoire...