Nos aventures au Japon commencent le 8 avril, lorsque nous arrivons le soir à Fukuoka. Nous venons en avion de Manille. Notre vol ayant un peu de retard, c’est foutu pour le ticket de métro pas cher :-/ Mais, il y tout de même des métros pour nous conduire à notre hostel. On est dans un hostel excentré du centre-ville, tout est très calme : les rue sont désertes à part l’un ou l’autre cycliste et il n’y a pas grand-chose autour. On a une petite présentation de l’hostel, qui a l’air tout aussi calme. L’anglais risque de s’avérer un peu plus compliqué ici… et Pierre va pouvoir réapprécier le café en poudre.

 

Le quartier de notre hostel est un peu perdu, mais il n’en reste pas moins que Fukuoka, avec ses 3 millions d’habitants, son port, son aéroport et sa gare « TGV » est la plus grand ville de la région. Et, comme de juste, les transports sont bien organisés.

 

Le premier jour, nous nous rendons donc dans le centre-ville en métro. Dans le métro, les gens sont super bien habillés (genre tous en costumes cravates) et ne parlent pas ! C’est assez impressionnant. D’ailleurs, on n’ose pas parler non plus.

 

Le centre-ville est tout aussi calme en fait. Il y a bien quelques voitures et vélos mais tout est très paisible. On se retrouve à se balader près d’un temple avec nos premiers cerisiers du Japon en fleurs. On est à la fin de la période.

 

On tâtonne un peu dans la ville en se promenant au hasard. On ira à « canal city » un centre commercial super chic avec une fontaine et une « water musical animation » avec des jets d’eau. On passera aussi au marché couvert qui est bien propre. A midi, on dîne au 7-eleven du coin. C’est pas mauvais pour un 7-eleven.

On ira visiter aussi le quartier hipster de la ville : Tenjin, un quartiers avec des galerie d’art et des crêpes et des smoothies. On prend une crêpe à manger sur place (bien bonne), dans les cafés les gens peuvent fumer, c’est assez bizarre pour nous mais très courant ici.

 

On ira aussi activer notre Japan Rail Pass, JR Pass pour les intimes. Nous l’avons acheté à Manille (c’est uniquement pour les touristes donc on doit les acheter hors du Japon). Nous l’avons pris pour 3 semaines, c’est bien bien cher mais comparé aux prix des trains sur place.. c’est rien du tout ! Il nous permet d’utiliser quasiment tous les trains que l’on veut, avec ou sans réservation. (Sans réservation, il y a des compartiments spécifiques donc on peut se retrouver debout). On peut prendre aussi les Shinkansen qui sont les trains rapides qui traversent tout le Japon (quasi).

 

On finit la journée par explorer un château fortifié, avec plein de cerisiers (du Japon) et par un petit tour autour d’un lac avec pleins de joggeurs. C’est toujours très très calme et paisible, même s’il y a beaucoup de monde !

Le soir on tente de trouver des ramens conseillées dans un quartier spécifique, mais on n’a pas trouvé…On a été baladés à gauche à droite, on est sûrs qu’on n’est pas passés loin, mais on s’est rabattu sur un autre restaurant qui était bon quand même. Et pour la première fois, on a été confronté à un mode de commande bien particulier et typique au Japon (et en Corée) : à l’entrée, il y a une machine avec des boutons qui représentent chacun un plat (heureusement, il y a des photos) ; on choisit, on paye, on reçoit nos tickets de commande, on les tend au serveur et on s’installe. 2 minutes 30 après, on est servis. Efficace. Et après on mange sa soupe de nouilles en faisant plein de bruit parce qu’on est poli et qu’on veut faire plaisir à Clara :-D

 

Le 10 avril, on part pour Nagasaki. Ce sera notre premier Shinkansen (les trains rapides). Notre train part tôt (vers 9h), ce qui implique que l’on doit prendre le métro avec nos sacs en pleine heure de pointe, mais tout se passe bien (et c’est un peu moins dangereux pour les téléphones que le métro de Mexico). On arrive vers 11h à notre hostel, proche de la gare.

 

On prépare un peu notre journée grâce aux conseils des gens de l’hostel. Mais on a faim ! On ira donc manger nos premier sashimis japonais ! Et ils seront très bons :-) (et très cher aussi…).

 

Ensuite, en avant pour le musée de la bombe atomique. Pour y aller, on prend le tram, qui sont de très beau trams au style ancien (130yen par trajet/p, +- 1 euro) !

 

Dans le musée, on pensait en apprendre un peu plus sur l’histoire de la deuxième guerre mondiale du point de vue japonais, mais en fait non. Le musée est très factuel sur les dégâts, le lancement, etc., mais n’aborde pas les questions du contexte du balancement de la bombe, ni sur les enjeux politiques, c’est assez dommage. Mais la réplique grandeur nature de la bombe est assez impressionnante.

 

Ensuite, on fait un petit tour au musée du folklore, très petit mais il y a de jolies choses comme des armures de samurai.

 

A Nagasaki, il y a un onsen (thermes avec de l’eau « volcanique » au Japon) populaire et réputé. Du coup, ben, on y va ! Une navette gratuite existe entre la gare et l’onsen c’est que c’est là-haut sur la colline ! On paye 2000yen par personne pour le onsen et le buffet à volonté (env 16€). Vu qu’on arrive à 18h30 et que le dernier car de retour est à 22h, c’est un peu court. Certes, on pourrait prendre le taxi pour rentrer, mais la navette gratuite, c’est quand même cool (n’oublions pas qu’on vient des Philippines… et la différence de prix est assez « trash » pour nous – surtout sur la base de notre budget théorique de 46 euros par jour pour nous deux et pour tout).

 

Les onsen, c’est tout un rituel. Mieux vaut s’y préparer avant, histoire de connaître les règles !

Les hommes et le femmes sont complètement séparés. On entre dans son vestiaire, on se déshabille complètement (les maillots ne sont pas autorisés), ensuite, il faut rentrer dans la partie « bain » en commençant par se laver : il y a des rangées de douches, il faut s’asseoir sur un tabouret en plastique devant une douche/miroir se doucher complètement corps/cheveux etc. Il faut être complètement propre pour rentrer dans l’eau (c’est de l’eau de la montagne sans chlore etc).

Ensuite, on peut profiter des différents bains à température différentes. Glacée, 25°, 40°, 45°. Dans des bassins, des baignoires, des bains à jets ou à bulles, … ici, il y a une partie intérieure et une extérieure avec vue sur toute la ville (ça donne pas mal du tout avec le coucher du soleil en fond).

Après deux bonnes heures dans l’eau, il est temps de sortir. Normalement, il ne faut pas se laver en sortant pour garder les bienfaits de l’eau sur le corps.

 

Ensuite, nous avons eu le buffet (ensemble et tout habillé :-) ), un très bon buffet avec vraiment de tout. Si vous passez par là ça vaut vraiment le coup.

Vous imaginez bien qu’on n’a pas pris des photos dans le onsen... mais voici le site web ou il y a pleins de photos : http://www.fukunoyu.com/nagasaki/. 

 

De retour vers 11h à l’hostel, on dormira comme des bébés dans notre dortoir.

 

Le lendemain, on part pour une petite ville dans la montage : Yufuin. Évidemment, on y va en train. On trouve une grande partie de nos itinéraires en trains et les horaires via un site très bien fait : http://www.hyperdia.com/ . On arrivera dans l’après-midi dans ce village thermal de montagne au bord du mont Yufu. C’est fort touristique, à la sortie de la gare on est directement devant pleins d’échoppe de souvenirs. Une fois n’est pas coutume on a réservé dans un « youth hostel ». Comme beaucoup, il est mal situé. Pour y aller on doit prendre un bus, qui ne part qu’une bonne heure 30 plus tard. On en profite pour se poser dans un café et faire quelques provisions au 7-eleven, car il n’y aura rien là-haut.

 

Arrivés vers 17h à l’hostel, il faut dire que l’accueil est assez moyen. On nous emmène dans notre chambre qui est une salle avec des tatamis, à nous de nous démerder, on n’aura pas les explications. Après une petite exploration, on trouve tout ce qu’il faut pour faire notre lit dans une armoire. On n’est pas sûrs d’avoir mis les bons draps du bon côté mais bon, on s’en sort.

Le super bon point de l’hostel, c’est qu’il y a plus ou moins un onsen intégré. En gros, les douches communes sont un onsen. Un sas pour se déshabiller, puis une pièce avec deux douches « assises » et un bassin d’eau chaude en pierres. C’est très agréable, surtout qu’il fait quand même beaucoup plus froid dans ces coins-ci.

 

Le soir on papotera avec une canadienne qui est volontaire là, on définira notre programme du lendemain : à l’assaut du mont Yufu, il paraît que c’est simple d’y monter en partant de l’hostel….

 

Le 12 avril vers 9h30, nous voilà en route pour ce fameux mont. On suit les conseils de la canadienne mais on ne trouve pas vraiment le chemin. On se perd un peu sur les flancs de la montagne mais pas de soucis, GPS en main, on sait vers où on doit monter. Au départ, il faut dire qu’il y a quand même de grands chemins. Ensuite, et bien, il n’y a plus de chemin mais on en voit un sur la carte un peu plus loin, du coup, on continue. Les flancs du mont sont de plus en plus abruptes et le sol est un sol volcanique, c’est-à-dire, beaucoup de pierrailles et de terre qui ne tient pas bien au sol. On glisse, on escalade les racines…puis, il faut se rendre à l’évidence : on n’arrivera jamais en haut par ce « chemin ». Mais on n’a pas envie de faire demi-tour non plus. On trouve sur la carte un autre chemin qui pourrait faire l’affaire et peut-être même nous emmener au sommet par l’autre côté du mont (qui sait ?). On tente mais on doit traverser des « ravins » et c’est quand même vachement pentu et casse-gueule.

 

On finit par se rendre à l’évidence, ce sommet on n’y arrivera pas. Il est temps de faire demi-tour mais vu qu’on est déjà passés par des endroits bien scabreux, on ne va pas rentrer par le même chemin. Du coup, on se met à suivre un ravin qui semble se diriger vers la route en contrebas. On va plus vite en descente mais c’est quand même assez dangereux. Il faut surtout faire des zig-zags mais, la terre glisse quand même pas mal. D’ailleurs, Clara finira pas s’étaler et glisser sur plusieurs mètres sans pouvoir se raccrocher à quoi que ce soit. Elle s’arrêtera à seulement quelques décimètres du bord d’une falaise. (Elle en fait toujours des cauchemars d’ailleurs…). Mais plus de peur que de mal, un peu mal aux fesses et un top un peu déchiré. Après une pause pour respirer un bon coup, on continue notre descente en faisant deux fois plus attention. Jambes un peu tremblantes, on finira par retrouver nos « grands » chemins vers 13h.

 

Après notre aventure matinale, on voulait aller se relaxer dans l’onsen de l’hostel mais celui-ci (l’hostel !) est fermé de 10h à 17h. Paf comme ça, en gros soit tu pars la journée soit on te met dehors la journée… Pas de bol... Pas trop le choix, on se met en route pour la ville, à 1h de marche de là (en se disant qu’on remontera en taxi). Mais ouf, après 200 mètres, on tombe sur un petit café avec des gens très sympathiques qui ont envie de parler anglais. On papote un peu, on apprend quelques mots de japonais, on nous fait goûter des pâtisseries locales et de l’alcool de riz pas mauvais J de quoi nous remettre de nos émotions et surtout, de nous réchauffer (oui, ça caille quand même un peu).

 

Vers 16h, on se dit « merde », on rentre dans l’hostel par une porte dérobée, on choppe nos sacs qui étaient prêt à l’entrée et en route vers le village et la gare à environ une heure de marche. On a un peu couru mais on a eu notre train (faut dire qu’il avait 4 minutes de retard ! Tiens..les trains japonais ne seraient-ils pas aussi ponctuels qu’on le dit… ?).

 

On quitte donc la jolie ville de Yufuin avec des sentiments très partagés pour aller vers Hiroshima (en passant par Hakata) où nous arrivons vers 19h.

Notre hostel n’est pas très loin de la gare en tram, et il est vraiment pas mal : c’est un dortoir avec des box bien fichus. On y rencontre un allemand le soir même avec qui on boira un petit verre avant d’aller se coucher après toutes les émotions de la journée.

 

Nous resterons 3 nuits à Hiroshima.

 

Comme vous le savez, Hiroshima est la 1ère ville a avoir fait l’expérience de la bombe atomique, le 6 août 1945. La bombe fera 75 000 victime instantanée et plus de 250 000 au total. Vous vous en doutez, il ne reste plus grand-chose de la ville originelle, mais elle a été superbement reconstruite. C’est une super ville où l’on se sent bien, assez étonnamment. Bon à savoir, le niveau de radioactivité des premières bombes était beaucoup moindre que celles d’aujourd’hui. Les dégâts ont principalement été causés par le souffle de l’explosion et les incendies qui ont suivi, ce qui explique pourquoi il a été possible de rebâtir assez vite.

 

Bon à savoir aussi, ils ont un super guide gratuit de la ville, un magazine qu’on trouve un peu partout qui explique vraiment bien les choses pour les européens que nous sommes (comment prendre le tram, la composition des plats typiques, comment se rendre aux principaux lieux touristiques etc).

 

Le premier jour, on se lève tranquillement pour un petit déjeuner au café de l’hostel. On prendra des toasts à l’avocat. C’est bon, mais ça ne risque pas de nous caler pour la journée.

On commence par se balader dans la ville. On peut circuler à pieds sans problème mais il y a aussi un bus circulaire gratuit qui fait le tour des points d’intérêt touristiques. On passera par dôme, qui symbolise un peu la ville et la bombe : situé juste au-dessous du point d’explosion de la bombe, c’est un des seuls bâtiments dont les murs sont restés debout après celle-ci (chercher « Hiroshima » sur internet et il apparaîtra dans les premières photos que vous trouverez). On sera à deux pas du musée de la bombe, mais on fera l’impasse ce jour-là...Il y a vraiment beaucoup de monde et Clara n’est pas plus intéressée que ça.

 

A la place, on ira visiter le château de la ville qui, bien entendu, est une reconstitution. Mais intéressant et joli quand même. On dînera avec des ramen et du riz au porc, dans le parc, au milieu des cerisiers en fleurs.

 

Après une petite sieste, c’est l’heure de l’apéro vin (oui, on en trouve toujours ;-)). Luther (l’Allemand), nous rejoindra et on ira goûter nos premiers Okonomiyaki pour souper : une crêpe de nouilles avec du chou, un œuf, du lard, une sauce, de la viande ou des fruits de mer etc,.. C’est la spécialité locale (mais on en retrouve partout au Japon) et c’est bien bon !

 

On repartegera une bouteille avec Luther avant de se mettre au lit, un petit peu pompette.

 

Le 14 avril, on ne se lèvera du coup pas trop tôt. Pierre ira au musée tout seul (vu que Clara s’en fout) et le trouvera très bien et très complet (même si il n’y a toujours pas d’info sur la vision japonaise de la guerre).

 

Une fois de retour, direction l’île de Miyajima où se trouve la « Itsukushima shrine ». Train et bateau, JR Pass...facile…

Et nous revoilà dans un quartier bien touristique à l’asiatique extrême oriental : des petites boutiques partout, des gens avec des chapeaux qui font des photos de tout et n’importe quoi et quelques touristes occidentaux comme nous. Le plus du coin, c’est qu’il y a des daims qui se baladent dans le quartier et essayent de racketter la bouffe des gens (et malheur à qui cède une première fois, c’est impossible de s’en débarrasser...aussi difficile que d’un âne avec une peau de banane dans la poche). On checkera la porte en bois rouge et puis on ira faire un tour dans les bois avant de reprendre le bateau et le train.

 

Le soir, on ira dans un nouveau restaurant « machine ». Avec la réflexion qu’on voit beaucoup de gens manger seul au restaurant, au contraire de chez nous.

 

Nous rentrons à l’hostel pour programmer nos prochaines aventures J