(petit rappel de barème : 1000 pesos = 0,3 euros – le prix d’un « Almuerzo » basique : +- 8000 pesos)


De Palomino, nous nous rendons à Riohacha où nous allons retrouver Marc. Pour nous y rendre nous prenons le bus (bah ouais). On savait qu’il y en avait un toutes les heures mais pas moyen de savoir quand. Du coup, on se rend à « l’arrêt » (sur le bord de la route quoi) tranquillement, et là pouf il y a un bus qui passe, on court et pouf, un super bus Berlinas à 11h pour une arrivée vers 14h à notre hostel qui est super bien (mais super bien!). On nous l’avait conseillé (PuraGuajira Hostel, on vous le conseille aussi). On a une belle chambre lumineuse et ventilée (oui il fait bien 10° de plus qu’à Palomino, ou on dirait que). L’ambiance est bonne, le staff de l’accueil est très accueillant. Il y a un petit rooftop et des fruits pour le petit déj (ah oui, et ici, on retrouve notre eau et café gratuits :-)).

Que vient-on faire dans cette ville ? Visiter le désert de la Guajira pardi ! Et avec qui ? Avec Marcounet bien sûr ! (il nous retrouvera un peu plus tard). Pour le visiter (le désert, pas Marc hein), il y a deux solutions : la facile (mais la plus chère : entre 400.000 et 480.000 pesos) : le tour organisé, c’est-à-dire une jeep avec chauffeur qui vous emmène partout. Les logements et la nourriture, les boissons (une par repas) sont compris. On peut également mettre nos bouteilles d’eau (un bien rare dans le désert) dans la jeep et on n’a donc rien à porter... Ou alors, l’autre option, y aller en solo (moitié du prix plus ou moins pour ce qu’on en a entendu des autres personnes rencontrées), mais ça implique qu’il faut prendre un bus jusqu’à Uribia (une « grande » ville à l’entrée du désert), y chercher une jeep (et des gens pour vous accompagner pour répartir le prix) pour vous conduire jusqu’à « Cabo de la Vela », y manger, y chercher un hamac, retrouver un tour pour pousser jusqu’à Punta Gallina (beaucoup moins cher là-bas, certes) (et tout ça, en portant ses affaires et son eau, car dans le désert il faut compter 6000 pesos le 1/2 litre).


Une fois Marc arrivé et un peu de discussions, de oui de non, de pour et de contre, on décide tous les 3 (avec Marc) que, non, on n’a pas envie de s’embêter et on prend le tour ! Il faut donc réserver. Mais on n’est pas du tout à la bourre : genre 18h pour un départ le lendemain à 7h et une agence qui ferme à 18h30. Notre hostel appelle. On patiente. A 3, il manque 2 personnes pour remplir la jeep pour partir le lendemain matin. Par chance, deux personnes viennent de rentrer dans l’agence et sont en train de se poser la question « Y va-t-on ? N’y va-t-on pas? ». On est là, on patiente à côté du téléphone, pendu à lui...Ils ont finalement dit oui ! Ils ont dit oui !!


Nous voilà donc le 2 septembre, au matin, en route pour prendre nos deux futurs comparses à l’agence en compagnie de Winnie, notre chauffeur, et de sa fabuleuse jeep un peu pourrie. On rentre dans l’agence, on voit lesdits comparses, un couple, on se rend compte que ce sont des français (c’est bien notre veine...meuuuh non, on vous aime bien hein! On adôôôre les français :-D:-D et ils ne fument pas ceux là ! Fou fou fou !). On commence par dire bonjour. Et arrivés à la demoiselle, pas un bonjour, rien, juste un : « Mais je te connais toi ! Tu tiens un blog non ? T’es Pierre non ? ». Quoi ?? ça y est ?? On est célèbres ? Ben non mon fion : elle, c’est Blandine, une chouette fille que j’avais (Pierre) rencontrée à Glasgow, lors de mon Erasmus en...2008 ! Ça faisait un bail ! Et non, on n’était pas célèbres, je lui avais juste forwardé le lien du blog sur FB quand j’avais appris qu’elle allait faire un tour en Colombie… Comme quoi, de Glasgow à Riohacha, il n’y a qu’un pas ! (Mais il y a vachement plus de Soleil à Riohacha !)


Et lui c’est Ronan, son compagnon commissaire (vous connaissez la blague du commissaire?). Bien sympathique au demeurant également.


Et c’est parti pour l’aventure, on se case à 5 dans la jeep (et les places de derrières sont pas méga conforts) et en route pour Uribia où on achètera de l’eau (notamment des petits sachets d’eau pour donner aux barrages). Attention, on vous connaît, lecteur geek à l’esprit rotor ! NON, ce ne sont pas des petits sachets d’eau destinés à alimenter les barrages hydro-électriques de la région ! On sait que c’est un désert mais tout de même. Non, en réalité on va croiser sur la route beaucoup de « barrages » : c’est-à-dire des enfants, des adultes, des petits vieux, qui tendent un fil sur la route et qui promettent de le baisser en échange d’un petit quelque chose (de l’eau, des biscuits, …). C’est que les conditions de vie sont rudes dans le désert (mais pourquoi y vivent-ils vous demanderez-vous ? Ben nous aussi, on se le demande). On peut imaginer la manière sympa, arriver au barrage, sortir de la voiture, discuter avec les gens, distribuer l’eau etc. Mais il y a trop de barrages (il y en a vraiment beaucoup) et ça prendrait trop de temps. Alors, Winnie, il gère à sa façon : pour certains, il s’arrête, ouvre sa porte et donne l’eau. Pour d’autres, il balance les biscuits par la porte sans s’arrêter en espérant qu’ils auront baissé la corde assez vite (sinon tant pis pour le fil). Et sur la fin, quand il n’y a plus rien, il faut bien forcer le barrage. Bon, il a aussi ses préférés qui lui passent leurs commandes pour son prochain passage. Certain s’y mettent en famille, il y a alors 10 barrages en 100 m : le fils n°1, la fille n°2, la grand-mère, le tonton, … et le père à la fin qui vous poursuit à la machette si vous ne donner rien (en fait, on n’est sûr de rien : c’est Winnie qui raconte et vu qu’on ne comprend pas vraiment ce qu’il dit, il faut bien broder un peu). Cela dit, à certains barrages, on avait même l’opportunité d’acheter des crevettes (oui oui, au milieu du désert, pas juste le long de la mer).

Une fois ces achats effectués, direction Cabo de la Vela, une petite bourgade le long de la mer, déjà bien avancée dans le désert, en faisant un petit détour par Manaure pour y voir un complexe salinien (non, pas un goulag, vous avez mal lu. Plutôt des salines, c’est-à-dire des bassins remplis d’eau de mer qui, après évaporation, laissent le sel sur place prêt à être récolté). Malheureusement, on a peu d’explication de la part de notre guide (et quand il en donne, on ne comprend pas toujours ce qu’il dit, Marc non plus en fait (on vous rappelle que Marc, il est espagnol à la base)).


Vers midi, on se retrouve à Cabo de la Vela : ZE spot touristique de la région - toute proportion gardée bien sûr. Nous y mangeons un bon alumerzo avec une petite bière vénézuélienne (on est juste à coté du Venezuela ici). On a un peu le temps d’admirer les kitesurfs (et les kitesurfeurs) : c’est assez impressionnant, ils font des bons d’une bonne 20aines de mètres. C’est ici qu’on créchera ce soir là.

Après une petite sieste, nous allons à la plage « playa del Pilón de Azúcar » et on monte sur un point de vue magnifique. Il y a énormément de vent, mais c’est comique, Clara peut se la jouer Marilyn :-). Il y a du monde, on retrouve d’autres groupes en jeep (des gens de l’hostel aussi : des italiens bien sympas qu’on recroisera à quasi tous les endroits) : tout le monde fait plus ou moins le même tour. Mais c’est très impressionnant de voir la mer d’un coté (aux multiples couleurs) et un océan de sable de l’autre.

Et puis un petit tour dans l’eau, qui ma foi, n’est pas trop froide.

Les trajets se font donc dans notre super jeep, nous sommes 5, un à l’avant au coté de Winnie, deux au milieu et deux derrières. A l’arrière, vous avez vos jambes repliées sur la poitrine. C’est pas terrible. Nous changeons à chaque trajet.

La jeep est bien nécessaire : il n’y a pas vraiment de routes, il faut connaître et reconnaître les bonnes traces à suivre. Mais bon, le Winnie, il fait ça toutes les semaines depuis 20 ans, il maîtrise quand même.

Pour la dernière étape de la journée, nous allons à un phare pour voir le coucher du soleil. On y arrive dans les premiers, une bonne 50aines de personnes se joignent à nous. Tout ça pour voir le soleil se coucher … derrière les nuages… Bon ok, c’était pas le plus beau mais on a bien rit quand même ! (et le téléphone/appareil photo de Pierre trafique automatiquement les photos alors ça donne pas trop mal quand même!)

Comme prévu, nous rentrons à Cabo de la Vela pour un bon souper, quelques bières sur la plage et une bonne nuit en chinchorro. Enfin, en hamac quoi. Le chinchorro est un type de hamac dont les cotés se replient pour en faire une couverture. On est vraiment pas mal dedans en fait. La nuit n’est pas très chaude mais avec ce type de hamac, ça va. On a même le son de la mer en prime.

Le 3 septembre, nous nous levons et partons après une petite douche et un chouette petit dej, pour nous rendre à Punta Gallina : le point le plus au nord de l’Amérique du Sud. Pour ce faire, nous passerons par le parc Eólico, Puerto Bolívar et la baie la de Portete. On ira également à la playa de Taroa et à las « Dunas ». Vous voyez, on a pris de super notes… bon ok, maintenant quant à savoir ce qui correspond à quoi, c’est un peu plus compliqué ! :-D


De ce qu’on se rappelle, on a fait des arrêts photos dans des lieux divers : avec rien du tout, avec de la mangrove au loin, avec la mer, avec des cactus :-). Alors en bref :

- On a fait deux arrêts natations. Le premier, tôt dans la journée, qui s’est transformé en arrêt lecture pour ceux qui ne voulaient pas être plein de sel tout le reste de la journée (ben oui, il ne faut pas imaginer des douche non plus … c’est le désert hein!) - on pense que c’était la baie de portete.

- On a pris l’almuerzo dans un « restaurant » au milieu de nulle part avec des chèvres, avec un jeune garçon qui nous expliquait qu’il y a 5 millions de Wayuu (nom du peuple de la région). Bon en fait, c’est drôle car c’est plutôt dans les 500 000 personnes et encore en comptant les Wayuu vénézueliens (on n’est pas allés à la frontière mais elle ne semble pas être un mur fixe).

D’ailleurs à ce propos, il faut bien dire que nous n’avons pas eu beaucoup d’informations sur la culture Wayuu. On sait qu’ils sont connus pour le tissage et leurs sacs : sacs en bandoulière crocheté aux multiples couleurs qu’on retrouve partout en Colombie (en généralement des « faux » réalisé à la machine et non à la main). Il faut compter environ 15 à 30 jours de travaille pour un sac (en fonction de sa taille bien sur). Ils vivent dans ce milieu très difficile, quasiment sans eau (si ce n’est l’eau de mer mais bon, ça compte pas vraiment;)). Il y a des exploitations minières dans le coin qui on délocalisé les territoires des Wayuu (il nous semble que ce sont des mines de charbons mais on n’est pas certains). La déforestation a complètement changé le territoire ces 40 dernières années, transformant ces terres déjà difficiles en désert, condamnant la population locale aux pires difficultés.


Bref, revenons à notre almuerzo : on a mangé une soupe avec pas grand-chose dedans et de la chèvre grillée un peu coriace.


On a également été voir les dunes (ce qui doit certainement correspondre au point « las dunas » du programme du tour ^^). Ce sont des dunes (quelle surprise!) qui sont en bord de mer. C’est quand même bien stylé (et impressionnant, ..surtout quand il faut les remonter… et fun quand on peut les descendre en courant pour se jeter dans la mer). On retrouve encore les mêmes personnes des autres jeeps, dont nos fameux italiens. Ceux-ci nous racontent que la veille, ils ont été nager dans du plancton luminescent! On est un peu (beaucoup) jaloux car on n’a pas du tout pensé à aller voir (on ne nous dit rien à nous!!).

Le soir, on se retrouve au phare de Punta Gallina, le point le plus au nord de l’Amérique du Sud, pour admirer le début du coucher de soleil et faire quelques jolies photos. Ensuite on se rend à notre logement : un complexe de chincharros où beaucoup de groupes se retrouvent (sur le coup on est bien une centaine, si pas plus !).

On a chaque fois le choix du repas (poisson-grillé, porc, poulet, chèvre,…) : quelques-uns ont pris le poisson grillé...qui n’était pas grillé du tout mais bien en papillote et cuit vapeur. Ben, on se plaignait un peu que tout était gras et que, quand il y avait du poisson, il était systématiquement grillé ou frit, pour le coup on a bien regretté notre choix. Pour poissonneux, c’était poissonneux. A peine cuit et au goût super fort. Quand on n’a pas l’habitude, c’est dur d’achever…


Il y a également une tienda où l’on peut acheter quelques bières à boire à la lueur des étoiles avec les amis rencontrés. Pierre et Marc auront l’idée d’aller mettre leurs pieds dans l’eau et, bam, il y a du plancton ! On se retrouvera finalement tous les 3 à patauger parmi ces petites lucioles d’eau. On se serait cru dans Avatar ou Aquaman (ou dans un Disney selon vos références). Pierre voudra même s’y baigner complètement mais on est quand même dans un espèce de petit port et à moitié dans la vase et on ne sait pas trop ce qu’il y a dans l’eau…


Nous dormirons bien dans nos hamacs en rêvant de ces belles couleurs.


Le lendemain, nous partons après un petit déjeuner aux arepas. On vous a déjà parlé des arepas ? Soit on aime, soit on déteste… on fait plutôt partie du 2e groupe. Ce sont des galettes de farine de mais (500 g de farine de maïs blanc, 200 ml d’eau tiède, 100 ml de lait, 30 g de beurre, 1 cuillère à café de sucre, 1 bonne pincée de sel, huile). Ça n’a pas de goût et ça se mange avec des garnitures salées ou sucrées.


Winnie est parti avec sa jeep, alors que nous partons en bateau (c’est un peu plus court quand même). Ça nous donne l’occasion d’aller voir la mangrove d’un peu plus près. Ah oui, et aussi un gros crocodile plus ou moins à 100 mètres de l’endroit où on avait pataugé la veille au soir…


Nous avons pu également voir des flamands roses (alors que normalement ce n’est pas la saison) et pleins de pélicans, le tout avec plein d’eau dans la figure, c’était rafraîchissant ! Après cette balade d’une heure, nous retrouvons Winnie de l’autre côté de la baie.

Nous réalisons la dernière étape d’une traite, une route pour Uribia où nous avons notre dîner, avant de retourner à Riohacha (où Winnie fera le plein d’essence de contrebande vénézuélienne et cherchera à acheter de la bière de la même contrebande (mais c’est fin de semaine et les prix sont trop élevés : quand même 19.000 COP pour 36 bières, on trouvait pas ça si cher...mais paraît que le prix normal est de 13000 – 4 euros)).


On rentrera un peu fatigués quand même. Pierre et Marc iront encore faire un tour sur le front de mer et boire un petit truc, Clara ira se coucher...


(oui oui... on a un peu abusé sur le nombre de photo.. mais elles sont jolies non?)