Nous sommes le 19 mars 2018 et il est temps pour nous de quitter l’Équateur pour le Pérou. Pour cela, pour la première fois de notre voyage, nous allons prendre un bus de nuit (alors qu’on s’était toujours dit qu’on voulait passer la frontière de jour...comme quoi, les résolutions...). Nous partirons donc à 22h pour arriver vers 6h du matin à Mancora. Le trajet Cuenca-Mancora nous coûte 18$ pp. Le jour même du départ, on peut donc prendre tranquillement notre dernier repas à l’Hostal « Mi Casa » et Pierre peut donc même faire une partie d’adieu au Monopoly Cards !


Trajet Cuenca-Mancora et passage de la frontière


Pour aller au terminal, on ne s’embête pas et on prend un taxi. Nous arrivons, comme demandé, à 21h30 au terminal. Vers 21h45 on embarque et à 22h pile on démarre, tant pis pour ceux qui ne sont pas là (il y a d’ailleurs une certaine Hélène qui manquait à l’appel)! On est bien installé au premier rang, on a toute la place qu'on veut : la classe. Le premier rang, dans les bus équatoriens, c’est différent de celui de la TEC hein ! Il y a une vitre et une porte vers le chauffeur et du coup on a plus de place pour les jambes sans embêter personne. Lors des trajets de nuit, on nous donne même une petite collation : un jus de fruit et un paquet d’Oreo, miam (apparemment, ça arrive encore assez régulièrement dans certaines compagnies péruviennes mais à l’heure d’écrire ces lignes, on ne l’a pas encore expérimenté).


Niveau films, par contre, c’était pas exceptionnel. On a eu droit à une version latino et mariage du « jour de la marmotte » et à « comment devenir un latin lover ». Bon, ça passe le temps et l’espagnol n’y est pas trop compliqué... ça donne confiance. Les sièges sont confortables, on dormira même un peu!


Vers 1h du matin, c'est la frontière, on stresse un peu… C’est qu’on a entendu pas mal d’histoires sur les passages de frontière en Amérique du Sud (notamment des histoires de « petits pourboires pour faciliter les démarches ») et on se demande un peu à quelle sauce on va être mangé. Le bus s’arrête, les douaniers choisissent un bagage « au hasard » qui est fouillé...pas le nôtre, ouf! La personne concernée est appelée dehors par l’accompagnateur pour assister à la fouille. On est bien content de pouvoir regarder l’opération bien à l’abri dans le car...

On avance ensuite de quelques mètres et on descend pour aller faire les formalités.


Il y a beaucoup de monde dehors, sur les trottoirs, ils dorment, ils attendent... On pense que ce sont des réfugiés vénézuéliens et qu'il y a peut-être un quota de passage par jour?


Nous, on nous indique directement une file pour la douane, tous les passagers du car en file indienne (« Sigua sigua !! »). Ici aussi, on est le premier du groupe. La file avance assez vite et il y a même des panneaux pour nous inciter à dénoncer d’éventuels actes de corruption de fonctionnaire dont on serait témoin, c’est rassurant. En 1h tout est fait, la sortie d’Équateur et l'entrée au Pérou. On avait répété nos réponses les jours d’avant, pour si on nous posait des questions du style "combien de temps on veut rester", "qu'avons nous comme argent"... on est prêt ! On nous a à peine parlé, aucune questions et papiers en ordre ouf!


Et nous voilà au Pérou ! (Enfin, on remonte surtout dans le car pour continuer notre chemin, au milieu de la nuit, sans rien voir).


Sur la suite du trajet, le bus sera arrêté deux fois pour des contrôles de police. Contrôle de papiers aléatoire des passagers...


Arrivée nocturne à Mancora et bataille épique avec des chiens


Vers 5h du matin, le 20 mars donc, on arrive à Mancora. On est déposés au bord de la route avec plusieurs autres passagers. Le bus quant à lui continue sa route vers Piura.


Avec comme premier contact avec le Pérou : l’odeur...totalement différente de celle qu’on pouvait retrouver dans les villes équatoriennes...et franchement pas agréable...rues de sable/terre...déchet disséminés un peu partout...Ceci explique peut-être cela…


Les « tuc-tuc » (moto-taxis ici) attendent les gens pour les emmener. Un peu agressifs, un « on te saute dessus à la sortie du car » classique. Du coup, après s’être fait indiquer un prix de 10 $ pour 1,5 km, on se dit qu’on va marcher (le prix normal, apparemment, est de 5 soles, soit 6 fois moins – on vous laisse faire le calcul du taux du dollars ;)).


On commence donc à marcher, 5m...10m...20m, on tourne le coin de la rue...on s’avance un peu dans la ruelle, en direction de la plage (qu’on ne voit pas et qu’on n’entend pas, mais que google maps dit que c’est par là)...il fait sombre, le sable de la ruelle s’envole dans le vent, nos sacs sont lourds....On continue encore un peu… et là, tout d’un coup, 3 chiens se jettent sur nous à toute vitesse en aboyant...Bon, euh…, pom pom pom...demi-tour ? Demi-tourons...On revient pas trop fiers, les derniers passagers s’en vont à pieds vers un autre endroit, il reste deux-trois tuc-tucs (dont celui qui nous demandait 10 $), on en un qui nous propose 2 dollars, on ne fait pas fine bouche et on prend (plus contents que ce qu’on veut bien le laisser paraître…). Finalement, notre premier alpageur se retrouve sans personne et s’en va vers d’autres cieux, bien fait !


A Mancora on ne s’ennuie pas


Arrivés à l’hostel à 5h30, on ne peut pas encore avoir notre chambre (normal) mais il y a des hamacs dans lesquels on peut finir notre nuit et entendre les bruits de la nuit...le vent dans les palmiers, les vagues qui s’échouent sur la rive, quelques gémissements…C’est là qu’on se rappelle un peu ce qu’on a réservé. On a prit le moins cher (6$ pp/nuit en dortoir (il n’y a que ça)), dans un « party hostel » (The point), dont les slogans qu’on découvre au petit matin, sont « never drink alone » et « never sleep alone »...moyenne d’âge : 24 ans.


Coté dortoir, et bien il y a 8 lits superposés par chambre et donc 8 personnes. Il n’y a pas vraiment de place pour mettre son sac, seulement des petits casiers pour les objets de valeurs. Mais il y a un bar, un restaurant, une piscine et on est à 50m de la mer...et la bouffe sera bonne ! Dans l’ensemble, on n’est pas si mal...:-)


Du coup, quelques heures plus tard, après un petit déjeuner œufs, pain (qui pour une fois ressemble à du pain!), beurre et confiture de fraise (c’est la première fois qu’on voit de la confiture depuis qu’on est arrivé en Amérique du Sud...), il est temps d’aller explorer les environs. On s’en va donc vers la plage, qui n’est pas mal du tout. Naïvement, on se dit qu’on va aller nager. Et puis on a mis les pieds dans l’eau. Et bien c’est très froid le Pacifique au Pérou ! Pierre dira qu’à Mancora, ça allait encore, mais Clara, tremper sa punta del pie, c’est assez ! Du coup, on a marché vers la ville (un petit km de plage, l’hostel est un peu excentré). Évidemment, il y a du surf et des surfeurs.


Première mission du jour : trouver des sous ! (et oui, encore une fois, cette fois-ci, il nous faut des soles). On se dirige donc vers les distributeurs qu’on avait vu la veille...la tension monte… Premier distributeur qu’on essaye, bingo ! Ça marche du premier coup ! Super ! On est rassurés. On veut donc retirer un plus gros montant : « impossible, vous avez déjà effectué un retrait ce mois-ci »...gné ??? Bon ben, ça, ça fait une banque en moins pour le reste du mois…


Donc pour info : la banque BCP, c’est un retrait par mois et c’est tout !


L’autre distributeur d’à côté, quant à lui, réclame une commission de 5 euros par retrait...flûte !


Finalement, on trouve notre bonheur avec la banca de la nacion (« MultiRed »), qui ne prend pas de commission et auprès de laquelle on peut retirer jusqu’à 400 soles par jour (100 €). Toutes les autres banques qu’on a essayé prennent des commissions...pas cool les autres banques, pas cool !

Deuxième mission du jour : trouver une planche de surf pour Pierre. C’est que c’est un peu pour ça qu’on est à la mer. On trouve un stand de location sur la plage, avec une possibilité de reprendre des cours pour 10 euros + profiter de la planche le reste de la journée. Pierre fera donc ça.


Les cours ici sont bien différents de celui qu’on a eu à Mompiche. Ici, pour s’assurer qu’on puisse se lever et qu’on pense qu’on a appris quelque chose, ils poussent la planche (hyper large) dans la vague...se lever en devient très facile ! Mais le cours s’est plus ou moins résumé à ça : le moniteur, certainement un peu déçu que Pierre ne soit pas une jeune et svelte demoiselle en bikini, qui pousse la planche et qui vient le récupérer après la lancée. Pas de conseils...pas même de conseil sur comment tomber quand on arrive au bout... C’est que le spot de surf de Mancora est particulièrement dangereux, avec ses pierres acérées tout autour (et en dessous) et ses vagues de deux mètres...surtout quand on est un newbie. Par la suite, une planche trop large/lourde, quelques écorchures et des vagues trop grande pour son niveau auront eu raison de la détermination de Pierre.


Mais au moins, grâce à un gentil photographe complètement désintéressé (c’est cela, oui…), Pierre pourra dire aux personnes non averties qu’il est un surfeur accompli. (N’est-ce pas Arnaud !)


Clara, pendant ce temps, elle a lu à côté de la piscine...C’est que si le petit passage à Tena a servi à quelque chose (outre les chouettes rencontres), c’est bien de nous redonner le goût de la lecture ! (c’est qu’un Stephen King ou un Walking dead, c’est quand même autre chose qu’un statut d’une mutualité et d’un cours de Java...)


Le soir, on mangera à l’Hostel...On ne sait plus ce que c’était (c’est ce qui arrive quand on écrit 15 jours à la bourre…), mais en tout cas, il y avait de la mayonnaise...Partout ...C’est ce qui arrive quand on presse à fond un tube de mayonnaise dont le capuchon n’est pas retiré en se demandant pourquoi ça ne sort pas...Hein Pierre !?!? Heureusement, son voisin était sympa et n’a pas trop rouspété sur la grosse tâche sur son pantalon...c’est que c’était quand même comique :)


Pour la suite de la soirée, ben, c’est un party hostel, on ne va pas dormir, les boissons ne sont pas chères, autant en profiter ! On fera donc la connaissance d’une française et d’un québecois, on jouera au beerpong pour la première fois de notre vie, on se laissera tomber dans la piscine, on profitera des shots gratuits d’après souper...puis on ira dormir en se disant qu’on a fait le tour de ce qu’on avait à faire à Mancora….


En route vers Lobitos et achat de nos cartes sim péruviennes


Et donc, on se réveille avec une bonne gueule de bois... c’est qu’on n’a plus 20 ans.


La mission du matin, c’est de trouver un logement à Lobitos (ville où on veut aller ensuite). Pas de problème normalement car il y a le wifi à l’hostel (on n’a pas encore à ce moment pu acheter des cartes sim péruviennes et les équatoriennes ne fonctionnent plus du tout). Et bien, on commence à se rendre compte que le wifi au Pérou n’est pas toujours top. On en reparlera plus loin… Pour le coup, on finit par se dire qu’on s’arrêtera en chemin à Talara pour s’acheter des « chipes » et qu’au pire, on verra sur place ce qu’il y a comme hostel. De plus, on avait envoyé quelques candidatures pour des volontariats là-bas mais on n’avait encore eu aucune réponse. On voulait quand même pouvoir vérifier sur place !


Vers midi, on quitte donc l’hostel vers le centre ville (en tuc tuc, au prix normal de 3 soles). De là, on prend un bus vers Talara (8 sol/pp). C’est à ce moment qu’on se rend un peu plus compte de la nature de l’endroit où on est. Rappelez-vous, on était arrivés en bus de nuit : tout ce qu’on a vu du Pérou c’est la petite ville de Mancora. Là, on peut enfin découvrir les paysages péruviens ! En fait, la côte nord du Pérou, c’est assez désertique. Mais genre vraiment désert entre deux villes. Du sable, quelques dunes, des arbustes, des déchets, le tout à perte de vue... On doit avouer qu’à ce moment là (même si on se dit que ce n’est peut-être qu’une toute petite partie du Pérou), l’Équateur nous manque : Mais qu’est ce qu’on fout ici ? (Surtout après la belle ville de Cuenca).


A Talara, on fait notre petite pause pour acheter nos cartes sim. C’est qu’on se dit qu’il vaut mieux être dans une ville pour pouvoir aller dans une agence de téléphonie pour ce faire (il n’y en avait pas à Mancora). En cherchant Movistar, on est tombé sur Bitel qui semble avoir des plans sympas. Là-bas, on commence donc à faire toutes les manœuvres mais ça semble bien compliqué pour la madame qui finit par nous dire qu’elle ne peut pas nous encoder, son système ne marche pas aujourd’hui mais que si on va dans la rue, on pourra acheter des chips à des marchands ambulants et que c’est safe vu que les passeports sont déjà encodés ! C’est ce qu’on a fait.. Quelques minutes, plus tard et pour 30 sol, on a chacun une chips et du crédit mais on n’est quand même pas bien sûr d’avoir compris quel était notre plan tarifaire...on verra plus tard. Et puis, il faut bien boire un peu. L’eau de Mancora était affreusement mauvaise (en la filtrant avec notre super paille, merci Stany !). Dans un petit restaurant, on boit un coup et on réserve un hostel à Lobitos un peu cher mais qui semble très très beau.


Il est alors temps de prendre un collectivo* (4sol/pp), notre premier au Pérou, vers Lobitos (environ 30 min).


*Distinguons les collectivos et les combis. Les collectivos sont des vans qui ne partent que quand ils sont remplis (et bien remplis). Les combis, quant à eux, passent dans les rues et embarquent ceux qui veulent en s’arrêtant à peine.


Lobitos, sa plage, ses puits de pétrole, sa polleria


Arrivés à Lobitos, le collectivo nous laisse devant notre hostel réservé juste plus tôt. Comme le reste de la ville, il semble désert. On pousse la porte en bois pour entrer dans la cour, il n’y a personne. Il y a un bâtiment qui ressemble un peu à une mini pastelleria, et deux autres petites maisonnettes en bois qui semblent contenir les logements. Quelques tables et quelques chaises aussi. Ah, oui, aussi, il y a un puits de pétrole juste derrière la cours ! En fait, toute la région, désertique, est perforée de puits de pétrole...c’est peut-être pas le coin le plus idyllique du monde...On commence à se dire que c’est pas plus mal de ne pas avoir eu de réponse pour les volontariats...


On décide de se poser sur les chaises et d’attendre, puis de téléphoner. Anna, la proprio, n’était pas au courant de notre réservation par booking, elle arrivera dans 15 minutes nous dit elle. On râle un peu mais elle est très sympathique et nous promet des brownies pour se faire pardonner. C’est une Barcelonaise qui est partie faire le tour de l’Amérique Latine il y a 7 ans. Sa première étape était Lima où elle a rencontré Joachim, son compagnon depuis. Elle ne quittera pas le Pérou. Ils se sont installés à Lobitos il y a 5 ans pour faire cet hostel.

La chambre est un petit bungalow avec lits (c’est mieux!) et salle de bain, c’est assez mignon. Le problème, c’est qu’il n’y a pas beaucoup d’eau et qu’il faut lancer la pompe pour en avoir (pompe qui ne peut rester allumée que 20 minutes à la fois suite à des problèmes électriques). Il faut donc l’allumer et l’éteindre pour avoir de l’eau dans la chambre (l’interrupteur est hors de la chambre bien sûr). Le deuxième problème, c’est qu’elle ne se lance pas toujours et qu’il faut aller la relancer dans le fond de la cour...super pratique quand on est au milieu de sa douche...Et pas non plus pratique si on doit faire caca au milieu de la nuit ! Et enfin, l’eau n’est absolument pas potable, même pour se brosser les dents. Elle nous fait donc acheter un bidon d’eau.


On teste également, pour la 2eme fois, le wifi péruvien. En fait, pour avoir internet, il faut qu’Anna soit là pour partager sa connexion de son téléphone. Si elle n’est pas là, pas d’internet. (Et elle ne loge pas à l’hostel...)


Vu qu’on n’avait pas encore dîné, on quitte l’hostel pour trouver un resto ou une tienda pour souper (il y a une cuisine). Pour accéder au « centre ville », il faut marcher 5-10 minutes dans des rues désertes. Arrivés dans la ville qui est tout aussi déserte, on trouve la tienda indiquée par Anna. Il n’y a vraiment rien, sauf éventuellement pour se faire des pâtes au ketchup. Bof. Heureusement, on a trouvé un « resto » de poulet (pour changer) et d’hamburgers qui a l’air assez sympa, authentique, original ! On s’y installe et vous savez quoi ? On y trouve même d’autres personnes dont un américain qui est là depuis un mois pour Sevia, une entreprise pétrolière. Il y a de fait quelques (beaucoup) de puits autour de nous, sur terre et dans la mer on discute un peu avec lui. Il nous raconte qu’il va retourner dans la selva bientôt. « Ah oui, la selva, c’est quand même pas très cool pour les arbres, non, l’exploitation du pétrole ? » « ah vous savez, des arbres, il y en a beaucoup, j’ai voyagé des heures dans la forêt et c’était tout vert !». Bon, bonjour au revoir, Bruce Willis (il lui ressemblait vachement!).


Le poulet braisé/boucané, quant à lui, s’avère très (vraiment très) bon ! Rien à voir avec celui d’Équateur. Ouf, ça nous réconforte un peu. En fait, c’est jusqu’à présent le meilleur poulet qu’on ait mangé en Amérique du Sud et au Pérou (et ça, c’est l’avantage d’écrire avec 15 jours de retard;)).


Le lendemain, Pierre ira faire du surf dans la mer glacée (avec une combi) et Clara ira marcher sur la plage. On croise même quelques personnes (dans l’eau et sur terre)! L’après-midi, nous irons explorer les environs, histoire de voir si notre première impression relativement désastreuse du lieu peut être transformée (d’après Anna, il y a une « magie de Lobitos » qui fait qu’on tombe amoureux du lieu quand on se ballade sur la plage). Et bien on a trouvé pas mal d’hostels, un peu vide et en mauvais état (la faute aux tremblements de terre ? Aux Tsunamis...?). La ville fait un peu ville du Texas abandonnée qu’on voit dans les films. Un côté ville hantée également. Mais les 3 personnes qu’on croise sont sympas. Par contre, la magie on l’a pas vraiment vue...


On finit donc notre tour sans être plus convaincu que ça...Et à part le surf, il n’y a pas grand-chose à faire (et pour le surf, l’eau est glacée!) et on ne va pas passer une semaine à faire copain copain avec les crabes...Au temps pour la magie de Lobitos...

C’est pas tout ça mais on ne va quand même pas pourrir ici. Rien faire, c’est chouette mais à ce point là… On ne restera donc pas plus que les deux nuits initialement réservées et le lendemain, en route vers le sud, pour aller à Chiclayo.


Chiclayo, repos et musées


Pour ce faire, on reprend un combi (qui passe devant notre porte) vers 10h jusque Talara. C’est chouette les combis, quand tu es le premier à monter : tu fais tout le tour de la ville et de tous les quartiers à la recherche de passagers...et tu te rends compte que c’est pas beaucoup plus vivant que ce que tu avais vu. Mais le combi ne quittera pas ville sans un nombre suffisant de passager.. donc il faut être patient.

À Talara, on prend un bus pour Piura (15sol pp) et ensuite un bus vers Chiclayo qu’on atteindra vers 17h30.


Ici, on se dit qu’il est temps de se poser un peu. On a repéré plusieurs hôtels sur booking/airbnb/hostelworld et on s’en va à un histoire de ne pas réserver via et de pouvoir négocier l’éventuelle commission. On arrive donc à l’Hôtel Escala (oui oui hôtel et non hostel!!) et on demande ce qu’ils proposent. Une super promo : pour le prix de la standard, on peut avoir la deluxe avec un lit super large...Sauf que le prix est beaucoup plus cher que sur booking ! On se dit que du coup, la madame va s’aligner..mais non, elle nous conseille de réserver vite vite sur booking. Et c’est comme ça qu’on est amené à réserver sur booking devant la réceptionniste. Mais on a quand même la super chambre avec un lit 3 places ! C’est la première fois qu’on est dans un hôtel « hôtel »... et c’est chouette d’avoir des draps propres tous les jours, une salle de bain moderne, la clim, la télé et surtout DES ARMOIRES !!!! Il faut souligner qu’en général, dans les autres hostels où nous sommes allés, il n’y a ni table ni armoires, et qu’on reste donc toujours à moitié dans nos sacs.


Sur le trajet, on avait également repéré un restaurant bien recommandé coté et pas cher qui est dans notre rue ! On y va donc et on n’a pas été déçus. En particulier car c’était le soir du match amical Pérou-Croatie et qu’il y était diffusé. Le repas s’est donc passé dans une ambiance bien sympathique (surtout que le Pérou a gagné!).


Le 24 mars, on passe notre première journée à Chiclayo qui commence avec un petit déjeuné à l’hôtel. Pain (de mie…), beurre et confiture (de fraise) en barquette, jus d’ananas et d’un autre fruit indéterminé par nos papilles, fruits (sans goût), yaourt, omelette jambon et sans jambon, jambon plastique, fromage plastique, thé et café. Le café ici, était froid et présenté dans une carafe...Qu’est-ce donc que ça ? Après avoir signalé le problème à l’intendant (vous n’auriez pas du café chaud?) il nous explique qu’en fait le but est de prendre un peu de ce café fort et de remplir sa tasse avec de l’eau chaude, c’est le « café pasado ». Pas extraordinaire vous imaginez bien mais c’est compris dans le prix de la chambre et c’est quand même vachement pratique d’avoir une petit dej à l’hôtel avant de commencer sa journée.



Si on est restés sur la côte, c’est que cette ville est assez connue pour ses visites culturelles. (Chiclayo, bien que ce soit une ville à coté de la mer, il n’y pas d’accès plage à proprement parler). Pour faire les visites, on décide de regarder les tours. En effet, les différents sites (musées et ruines) sont aux quatre coins de la ville et les taxis sont quand même chers, les bus/combi n’y vont pas tous (ou prennent beaucoup plus de temps). De plus, les tours sont organisés avec des guides, ce qui est quand même plus pratique. On se laisse donc happés par une dame qui nous propose un tour à 50sol/pp pour une journée mais assez vite, elle nous propose des réductions. On finira par réserve un tour pour le lendemain à 35sol/pp.. On verra demain ce que ça donne !


Le reste de la journée, on va voir ce qu’il y a à voir dans la ville, c’est-à-dire un parc avec des statues antiques. Bof, venir au Pérou pour voir des statues de muses.. bon, on aurait pu rester en Europe quoi.


On a fait également un tour au marché, évidemment. Il est grand, il y a énormément de monde, beaucoup de bruit, beaucoup d’odeur (poisson, viande, fruit, légume, os (marché spécifique pour les « brujos » - les sorciers)), le tout se mélange dans des mixes parfois sympathiques, parfois un peu moins facile à respirer (surtout quand vous passez entre les « rayons » poissons séchés et poulets pendus, avant de passer entre les rayons « fruits de mer » et « viande au soleil ».


On découvrira que la nourriture est toujours meilleure au Pérou qu’en Équateur... et moins cher également (entre 5 et 12 sol pour un almuerzo (1,25 – 3 euros). Pierre ira également chez le coiffeur (7sol).. c’est qu’il fait, chaud tout de même.


Premier tour de visites


Le dimanche 25, on est partis vers 9h30 pour notre « tour ». Au programme : tombe du Seigneur Sipan, musée du site, Musée Bruning et Museo Tumbas Reales del Señor de Sipán,


On rentre donc dans le minibus juste après que la dame de l’agence nous ai glissé à l’oreille « Ne donnez pas le prix de votre tour aux autres car vous avez eu une super promo ». On se dit surtout que c’est pour nous faire penser, à nous, qu’on a eu une super promo…. Dans le mini bus, on a la surprise de se retrouver avec 3 français qui ont eu la bonne idée de réserver un guide en français (vu la liasse de billets de 100 sol qu’ils ont donnés à la madame de l’agence, on se dit qu’en effet ils ont du payer beaucoup plus que nous). On pourra donc en profiter…


Le premier arrêt se fait à « La huaca Rajada », qui est le plus important complexe funéraire de la culture Moche. C’est surtout un complexe funéraire qui abrite, entre autres, la tombe du Seigneur Sipan. Le site en lui-même n’est pas très parlant malgré la reconstitution des trouvailles dans les tombes.


Le second arrêt (à 100m) se fait au musée du site où l’on peut voir une partie des découvertes et en apprendre un peu plus. En gros, la culture moche (prononcé « moché », parce qu’elle n’est pas moche, on peut dire mochicat aussi) est une culture d’un peuple qu’on retrouve tout le long de la côte nord péruvienne, à peu près entre l'an 100 et l'an 700 ap. J.-C. Dans le musée, notre guide nous explique qu’il y avait de la céramique (on a pu voir la céramique), de la métallurgie (on a vu des bijoux en or), en gros, ces explications n’étaient pas très intéressante…Mais beaucoup de pièces authentiques, originales*.


*C’est donc de ce guide là qu’on tient cette expression, si vous vous demandiez ;-)


Ensuite, nous sommes allés au musée Bruning, basé sur les recherches de Hans Heinrich Brüning. Même chose pour ce musée, nous le visitons au pas de course, des « ici voici des céramiques », « ici voici de très beaux bijoux en or 24 carats ». C’est quand même plus d’informations que celles qu’on aurait eues en faisant la visite sans guide...


Et puis, ça y est, le moment est venu pour... une pause dîner (et non pas pour une kriek bellevue, bande d’alcooliques!). Évidemment, on nous dépose devant un restaurant « turistico ». Méfiants, on regarde quand même la carte avant de s’asseoir.. Heureusement, car c’est hors de prix, environ 30 soles pour un plat. On sort donc discrètement vers un autre restaurant (certes, moins classe) mais on s’en sort avec un ceviche en entrée, un seco de pollo, un jus de fruit et un dessert (bon ok c’était de la gelatina) pour 5sol/pp.


Le tour se terminera avec le Museo Tumbas Reales del Señor de Sipán. En fait, c’est là que se retrouvent les découvertes des tombes vues dans la matinées (pourquoi deux musées pour c’est tombes là et pas un seul ? Le mystère reste entier...). Cela dit, il y a largement de quoi remplir plusieurs salles. La bâtiment reprend la forme des tombes (ce qui est quand même un peu glauque quand on rentre dedans et également pas très joyeux comme idée de musée/tombe mais bon, c’est assez moderne). L’intérieur est très sombre et les pièces sont bien mises en valeur. Malheureusement pour nous, on doit toujours faire la visite au pas de course et suivre le guide qui nous rappelle à l’ordre si on préfère lire tranquillement les textes plutôt qu’écouter ses « explications ». Il faut aussi faire avec le fait que quelques pièces « phares » du musée ne sont pas là.. pour cause il y a une exposition en ce moment sur le Pérou au musée du quai Branly, à Paris : « Le Pérou avant les Incas : Au pied de la cordillère des Andes, sur la côte nord du Pérou, se trouve l'un des déserts les plus arides du globe. Un territoire inhospitalier sur lequel se sont épanouies de nombreuses cultures aujourd’hui tombées dans l’oubli, éclipsées dans l’imaginaire par l’Empire Inca. » (on aurait peut-être mieux fait d’aller la voir..).


Bon ok, on est un peu négatif mais on a quand même appris plein de choses :


  • La moyenne d’age des seigneurs étaient de 40-50ans seulement car ils avaient une mauvaise hygiène de vie et qu’ils devaient porter plusieurs kilos de bijoux sur eux (par contre, pas moyen, malgré plusieurs tentatives de questionnement du guide, de savoir quelle était la moyenne d’âge des autres personnes de cette époque). Lorsqu’il mourrait, le seigneur était enterré avec son épouse, ses maîtresses, ses éventuels fils illégitimes, ses commandants, ses gardes (à qui on coupait les pieds pour ne pas qu’ils puissent s’enfuir) et deux lamas. Évidemment, tous ceux-là n’étaient pas mort au début de l’enterrement... mais bien à la fin...
  • La céramique Chimu (c’est des autres) est souvent noir et reconnaissable grâce a des représentations de singes sur l’anse (ou d’oiseau mais ça on le saura plus tard).
  • Le prêtre est toujours reconnaissable car il porte une coupe en main (ou il y a le sang des vaincus).
  • Les principaux animaux représentés sont le serpent (pour l’eau), le condor (pour l’air) et le puma (pour la terre).
  • L’or péruvien est très bon « 24 carats, 24 carats ».
  • Il y a 7 sortes de couleurs naturelles de coton
  • 5000 (ou 50 000?) sorte de pomme de terre différentes au Pérou.


C’est pas mal non ? Et on l’a retenu assez longtemps que pour l’écrire !


Les deux jours suivants se passeront très tranquillement. En fait, on n’a pas fait grand chose mais c’est pas grave hein ? Par contre, on se décidera à quitter la côte péruvienne pour Cajamarca le mercredi 28.


Suite au prochaine épisode.