A Riobamba


Alors revenons à nos moutons, on est en train de quitter la forêt amazonienne afin de retrouver la montagne et, surtout, de quitter les moustiques ! Les pauvres vont devoir se trouver un nouveau réservoir à bon sang... Notre but est de tout doucement nous diriger vers le Pérou.


Pour cela, on reprend donc le bus de Tena à Banos (avec Luc) et ensuite un bus pour Riobamba. Le trajet se fait sans encombre et, comme à notre habitude, la correspondance se fait dans la minute. On a à peine le temps de dire au revoir à Luc (mais on espère bien le revoir un de ces 4!(?)) qu’on doit déjà embarquer dans un bus déjà plein....Pierre sera à côté du chauffeur, et Clara au milieu dans le fond.


En arrivant à Riobamba, le 11 mars vers 15h, on est un peu paumé. Il faut bien avouer que les abords du terminal de bus ne sont pas des plus jolis… et les heures de trajet dans un bus qui tourne et qui tremble n’aident pas. Sans compter qu’on se reprend un bon petit 2.000 mètres dans les dents (le prix à payer pour échapper aux moustiques) : on est passé de 598m d'altitude à 2750m. En gros on n’est pas en grande forme (surtout Clara).


Sur le trajet, on s'est trouvé un hostel qui ne semblait pas mal. On s’était dit que, vu qu'on n’arriverait pas trop tard, ce n’était pas la peine de réserver avec des sites qui prennent une commission et on se dit qu’avec un peu de chance on pourra même négocier. Du coup, nous voilà parti à la recherche de cet hostel. On marche donc avec tout notre bardas une vingtaine de minutes (on ne dira pas qu’on a fait 5 blocs (x2) pour rien…) mais quand on arrive, tout est fermé (normalement, il y a une agence de voyage juste en dessous, mais là, on est dimanche...) : on sonne, on frappe à la porte, on va voir les voisins, on tente de téléphoner... rien n'y fait….Après 20 minutes, on abandonne et on trouve un autre hostel qui est sur la même route quelques kilomètres plus loin. C’est plus cher mais on est crevé et l’hostel a l’air pas mal. On s'y rend en taxi (1,5$! pas cher pour 10 bonne minutes). On tente de négocier le prix et on obtient un tout petit rikiki rabais (56$ pour deux nuits au lieu de 30/nuit). Après, l'hostel (Oasis) est bien beau, les gens sympathiques, le lit confortable ... et la douche hummmmm un bonheur. On y restera 2 nuits, le temps de voir un peu la ville, de se reposer, et de faire une lessive. A première vue, la ville est jolie mais sans vraiment plus (mais elle est plate, et ça, c’est toujours bien!). L’intérêt de la région est surtout les possibilités de trekking et d’activités diverses dans les environs, notamment l’ascension du volcan Chimborazo, le plus haut sommet d’Amérique du sud (6.268 m), qu’on peut apercevoir depuis la ville.


Après 11 jours en Amazonie, il est également temps de regoûter à la bonne cuisine traditionnelle de la Sierra. Du coup, pour la première fois depuis le début du voyage, on décide de se faire un (restaurant) chinois (chifa pour les initiés). Ben c'était pas bon du tout….


Le lendemain, on a une seule mission : laver notre linge ! C’est qu’après 10 jours dans l’humidité de la forêt, il n’y a plus grand-chose qui sent la rose. La lessive à la main et à l’eau froide de la rivière, c’est bien beau et bien éco et tout, mais ça a ses limites...sans compter que tout garde quand même une certaine humidité, même après plusieurs jours de « séchage ». On se trouve donc une laverie au coin de la rue, qui va tout laver pour nous ! Même pas besoin d’attendre à la laverie :-). Mission de la journée accomplie, il est 9h du matin ! On a donc tout le temps de se promener tranquillement dans la ville, qui est bien plus jolie que ce qu’on ne pensait.

Pour notre deuxième et dernier soir à Riobamba, on cherche un des restaurants bien coté sur tripadvisor et recommandé par notre hotesse mais .. on a beau faire la rue dans tous les sens, on ne le trouve pas... On se décide donc pour une pizzeria qu’on avait repérée la veille (et devant laquelle on s’était fait alpagué (mais quelle est l’origgiiinnne du verbe alpaguer...au pays des alpagas??) par une bande de jeunes évangélistes américains d’Arkansas (et pour la petite histoire, on ne prononce pas le « s » final du nom de cet état) qui venaient aider les pauvres petits peuples indigènes pendant une semaine et surtout raconter l’histoire de Jesus. En chemin toutefois, on aperçoit une autre pizzeria...beaucoup plus proche que celle projetée.


C’est petit, chargé (un décors far-west, avec drapeau US et confédéré, plaques d’immatriculation US)...est-ce la définition du kitch ?… Plusieurs tables sont occupées, mais personnes ne mange : l’un fait ses papiers, l’autre vend des chaussures. On décide de quand même s’installer pour le fun et puis, bon, il y a du vin et une pizza Iolo (véridique). Le tout était super copieux et super bon (en même temps, quand on nous avait expliqué la taille des pizza, on s’était dit qu’il nous fallait chacun là nôtre, et pas la petite…, on s’est fait eu! Enfin, on en a eu pour le trajet du lendemain, donc dans l’ensemble...), fait par un pizzaiolo italien installé là depuis 30 ans… Par contre, par soucis de déontologie, on va garder ce lieu magique et hors du temps secret...(tout ça pour ne pas dire qu’on a honteusement oublié le nom et qu’on n’a plus la moindre idée d’où c’était). Un indice toutefois : c’est situé sur une perpendiculaire à la rue Jose Veloz, sur la droite quand on remonte la rue vers le Nord ouest depuis l’hostal oasis).


Demain, départ pour Cuenca.


A Cuenca


Le 13 mars, après un trajet sans histoire (mais long, et plein de tournants), on arrive à Cuenca. Après quelques minutes à circuler dans la ville, on a vite compris que ce n’était pas une ville équatorienne comme les autres. Tout paraît beaucoup plus propre, organisé, lumineux, moderne, européen…


On sort du bus en se demandant si les filles en sac-à-dos qu'on avait vues monter dans le bus vont au même endroit que nous, qui sait, on pourrait peut-être partager un taxi… Il n’en est rien. Du coup on check les bus, sans trop savoir (ça m’apprendra, dira Pierre, à ne pas lire le mail de confirmation de la réservation….tout y était expliqué en long, en large et en travers), puis on chek les taxis...qui sont hors de prix, et franchement pas sympathiques : on a vu d’autres touristes carrément se faire rembarrer, alors qu’ils n’avaient même pas commencer à négocier. On décide donc de marcher... Après 5 minutes on croise un taxi qui nous emmène à notre hostel pour 1,5$ ! A l'hostel, nous sommes accueillis par Fernando un volontaire argentin.


De l’extérieur, l’Hostal Mi Casa ne nous semble pas hyper attirant. L’entrée dans les lieux permets toutefois de tout de suite voir que l’endroit est top. Il y a une super cuisine (on n’en avait pas encore vu d’aussi bien équipée), un super salon/salle à manger, un vaste patio). Puis les gens sont sympas, vraiment sympas, et l’ambiance est vraiment conviviale ! On fait vite connaissance avec tout le monde...on est tombé dans un piège ! Notre séjour de deux nuits va se transformer en séjour de 6 nuits…


On est d’ailleurs accueilli la première nuit par une « soirée Pizza » organisée (et pizzas préparées) par Mauricio, un volontaire (argentin aussi) qui est sur le point de partir.


Avec une telle cuisine, il serait inconcevable de ne pas se faire à manger nous-mêmes. On se met donc en route vers le mercado du centre ville, en la visitant un peu, cette ville, qui est vraiment bien agréable. Il y a une multitude de boutiques de tous horizons, pour tous les goûts et pour toutes les bourses, des petites rues pavées et étroites mais lumineuses quand même car elles ne sont bordées que de maisons à un étage maximum. Il y a aussi une petite rivière le long de laquelle les gens font leur jogging et au bord de laquelle on peut faire la sieste dans l’herbe...Pas étonnants qu’il y ait autant de petits pensionnés européens qui viennent y passer leurs vieux jours…Ce qui fait que c’est aussi la ville la plus riche et la plus chère du pays…

Pour tout dire, il y a même un restaurant « belge ». Enfin, on va le dire vite car il n’avait pas de boulets frites ni de Jupiler (ou doit-on dire « Belgium » à présent ? On a eu vent que la Jup’ avait changé de nom mais ce n’est pas une nouvelle qu’on a envie de vérifier...), ni d’ailleurs d’autres bières belges bien de chez nous….déception !


Le mercado en lui-même est un peu oppressant et on en ressort assez frustrés. C’est que si cette ville est certainement la plus belle qu’on ait vue en Équateur, c’est loin d’être la plus accueillante… Par contre, au supermercado d’en face, il y a du vin, et ça c’est bien !

Le 14 mars, on commence par faire un free tour de la ville, dans lequel on recroise les backpackers du bus (et plein d’autres touristes). C’est bien pour avoir un petit aperçu de la ville mais ça ne casse pas trois pattes à un canard boiteux non plus…


Le jeudi 15 mars, on ne fait pas grand-chose à part se promener dans la ville, faire le tour de quelques musées (sans grand intérêt, si l’on excepte cette tapisserie originale, authentique ... et faire la sieste le long de la rivière.

Sans grand intérêt, c’est Pierre qui le dit (il n’a retenu que la tapisserie!). On a vu le matin le Musée Pumapungo qui est le meilleur musée qu’on ait vu en Équateur! Il parcourt les différentes cultures d’Équateur, les régions, les vêtements, l’alimentation, les coutumes, les fêtes,… Il y a également une petite exposition sur le chamanismes et sur la réduction des têtes (c’est assez impressionnant à voir!) dans des salles toutes sombres ! On y trouve également un partie archéologie car le site est située à coté de ruines incas que l’on peut visiter aussi (mais sans guide c’est pas top top : « oh un muret ! Oh, regarde, un autre ! Ah ben, ils forment des carrés, ça devait être une pièce ! »).


Le soir, c’est l’occasion pour Pierre d’enfin s’essayer au Monopoly cards ! C’est comme le monopoly, sauf que ça se joue avec des cartes et que c’est vachement plus amusant (et rapide) que le jeu normal...et vachement addictif ! Pour tout dire, c’est le jeu emblématique de l’hostel, des parties s’y jouant tous les soirs... Pierre ne se débrouillera d’ailleurs pas trop mal:)


Le lendemain, on décide de s’activer un peu et on va faire une petite randonnée dans le Parque nacional « las Cajas »...c’est joli, mais ça ressemble un peu trop à l’Écosse pour Pierre (même la pluie vient nous faire une petite visite pour rendre le tout plus authentique). C’est un parc national situé à 4000 mètres, avec quelques lacs et de hauts piques abrupts (qu’on se dit que ce serait cool de monter au-dessus quand on est dans le bus mais qu’une fois arrivé, l’altitude, se rappelant à notre bon souvenir, nous fait dire qu’une petite ballade à plat de 3 heures, ce sera bien aussi)

Pour y aller, il suffit de se renseigner un peu avant et d’aller prendre le bus au terminal terrestre. Une heure de trajet. Le retour se fait en essayant d’intercepter un bus qui redescend vers la ville. Il faut parfois attendre un petit moment le bus pour rentrer, il y en a environ toutes les 45 min….À l’arrêt, on rencontre un couple de suisses (francophone pour une fois!..enfin déss fwaas). Ils viennent du Pérou du coup ils nous ont donnés quelques conseils pour les transports. On verra si on a l’occasion de les suivre (suite aux prochains épisodes…).


Le soir, après l’une ou l’autre parties de Monopoly cards, on va un festival rock qui se joue dans un parc de la ville. C’est gratuit et les gens sont cools...enfin, pas dans la fosse où les pogos et autres circle pits (en fait, surtout des circle pits, tout le temps…). Par contre, rien à boire ni à manger...ou si peu… (On vous a déjà dit que les équatoriens de buvaient pas…?).



Le 17 mars, on ne fait rien de spécial si ce n’est qu’on a de nouveau des problèmes de retraits avec la banque Pichincha...Comme la dernière fois, les retraits ont été comptabilisés mais l’argent n’est jamais sorti...C’est vraiment stressant de retirer des sous en Équateur… Il a fallu attendre le 28 mars pour que la situation soit régularisée, grâce encore au bon suivi du support de N26.


Le lendemain, dimanche 18 mars, on s’en va visiter les ruines d’Ingapirca. Vu qu’on est dimanche, on nous dit qu’il n’y a qu’une possibilité : prendre le bus à 9h et revenir avec le bus de 13h. 3,5 $ le trajet (14 $ pour deux en aller-retour) qui doit durer 2h (ce qui veut dire maximum deux heures sur place). On ne voit pas d’autre possibilités, du coup on prend. On verra plus loin qu’il y avait en fait d’autres possibilités.


Le problème, c’est que 2 heures sur place, c’est vraiment trop court ! Il faut attendre le début de la visite guidée, faire la visite guidée des ruines de 45 minutes, aller voir différents sites naturellement sculptés dans la pierre aux alentours (notamment une belle tête d’Inca), et on peut ensuite visiter le musée. Autant dire que le musée, il a été fait en vitesse (alors qu’une fois de plus, il paraissait super intéressant).


Le site Ingapirca est un site mixte, à la fois Cañaris et Incas. Les ruines représentent donc tant la culture et le mode de vie cañaris que le mode de vie Inca. Les premiers étant adorateurs de la lune, et les seconds du soleil. Il faut en effet savoir que les Incas, quand ils sont arrivés en conquérant dans cet endroit, ont proposé ce deal équitable aux habitants locaux : soit vous nous laissez rentrer et on cohabite et on s’implante, soit vous allez connaître la colère du soleil ! (plus ou moins, et ceci dit sous toute réserve car, comme dit plus haut, on n’a pas vraiment eu l’occasion de visiter le musée et beaucoup de nos questions sont donc restées en suspend – vu qu’on se disait pendant la visite guidée qu’on n’allait pas assommer notre guide par trop de questions…).


L’endroit est sympa et mérite clairement une visite de plus de deux heures !

Comme on l’a dit en introduction, il est possible d’échapper au tour « organisé » par la compagnie de bus de Cuenca. Il suffit de prendre un bus vers Cañar (et il y en a beaucoup vu que cette ville est située en plein sur la route principale Nord-Sud de l’Équateur) et de là, prendre un bus vers Ingapirca (qui est une ville aussi). Et pour le retour, faire le chemin inverse. Ou, encore mieux, prendre seulement l’aller pour le site d’Ingapirca à Cuenca, et faire le retour en prenant le bus vers Cañar puis Cuenca (nous, on n’a compris que trop tard pourquoi la guichetière nous faisait déjà acheter le retour…).


On a également passé plusieurs jours à s’interroge : « Où allons nous aller pour la suite ? ». On a pensé aller vers Loja et Vilcabamba (une petite ville célèbre pour la longévité de ses habitants). Loja est décrite sans trop d’intérêt autre que pour aller vers le Pérou et, en prenant nos renseignements, il n’y a plus que des vieux hippies américains à Vilcabamba… De plus, on a plus envie d’aller à la mer que de retourner dans la forêt. C’est donc comme cela que on fera le choix d’aller directement au Pérou par Mancora, en bus de nuit, pour la première fois...