Après notre petite étape à Banos, il est temps de se rendre à Campo Cocha pour notre prochain Workaway, où nous sommes, peut-être, attendus. On n’a plus trop eu de nouvelles depuis Canoa où César, interrogé sur ce qu’on pouvait ramener de la ville, nous avait demandé du Ron Anfitrion artisanal (impossible à trouver à Canoa, apparemment, c’était une boisson spéciale de Montanita… un rien plus au sud ! - google map est votre ami) – du coup on lui a pris de l’alcool frelaté de tienda à 2 $ le litre. S’il n’en veut pas, nous, on le boira !).


Pour aller à Campo Cocha, il faut prendre le bus pour Tena (3h, 5$ pp) et puis un autre bus pour Campo cocha (1h et 1,90$ pp.), puis marcher un bon kilomètre et demi jusqu’au Rio où se trouvent les Cabanas Nanambiiki de César (si vous cherchez sur google, vous trouverez pas mal de récits de bloggers qui sont passés par là). Il est également possible de venir en pirogue mais c’est un peu plus cher...


Pour une fois, on avait pris nos renseignements avant de prendre le bus (horaires, prix). On part donc bien à temps pour le bus de 9h30. Et bien, pour la première fois de notre séjour (mais on ne se fait pas trop d’illusions, on se doute que ça arrivera de plus en plus souvent par la suite), le bus est arrivé en retard (25 minutes) et a bien pris son temps sur le chemin avec une halte prolongée au milieu de nulle part à Puyo. Sinon, e trajet est assez joli, on a repris la route des cascades qu’on a poussée jusqu’à Puyo où la forêt amazonienne s’est ouverte à nos yeux (spoiler alert : c’est assez vert !) avant de remonter vers le nord et Tena.


On arrive à Tena à 13h10, avec 40 minutes de retard sur le planning. Du coup, c’est raté pour le bus de 13h pour Campo Cocha (on vous l’a dit, on avait tout planifié...ça nous apprendra!). Au moins ça nous laisse le temps de trouver l’arrêt de l’autre bus qui, étant plus local, ne se trouve pas au terminal terrestre de la ville. On ère un peu de bloc en bloc en suivant les indications contradictoires des passants (Quoi ? On aurait mal compris le premier type … ? Nann, pas possible ça….bilingues comme on est!) et on finit par trouver le parada (ça veut dire « arrêt » en espagnol, bilingues, on vous dit !). Listo pour le bus de 14h30.


Il est temps d’avertir César de notre arrivée imminente. Aussitôt dit, aussitôt fait. Réponse immédiate de l’intéressé : « Con quien ? » (« avec qui ? » Bilingues, on vous a dit !). Ben...avec Clara, ça fait quand même 2 mois qu’on dit qu’on vient à deux. A peine le temps de répondre qu’on reçoit un autre message du Cez’ avec son autre numéro « igual boy, 14h/3014hpm campo cocha » (notre bilinguisme nous permet de traduire ça par « peu importe, bien noté, bus de 14h30 à Campo Cocha »).


Nous voici dans le bus. On suit un peu avec notre gps et, au moment où on arrive à Campo Cocha, Clara s’en va demander au chauffeur si c’est bien là qu’on doit descendre. Intervient alors un petit monsieur qui lui dit « Clara, c’est pas ici, c’est un peu plus loin ». Du coup, on attend un moment et on suit l’hombre qui, apparemment, descend au même endroit que nous. Une fois descendu, les sacs sur le dos, on rejoint le type de l’autre côté de la route qui se présente « Hola ! Soy Cesar » (Ben, enchanté, sympa m’fi, c’est vrai qu’on n’était pas les seuls blancs dans le bus de 14h30 avec des gros sacs à dos (ah ben si en fait !), on comprend que tu aies hésité à venir dire bonjour avant ^^). Bon, il nous dit qu’il nous avait dit qu’il serait dans le même bus. « Quoi ? Mais pas du tout, on a rien reçu, nous...» Et puis le franc tombe : « Igual boy ! » = « Moi aussi » ! Bon, ben, au temps pour nous mais quand même…


On se rendra vite compte que les contacts avec les touristes ou les volontaires, c’est pas le plus grand trip de la 16.


On commence notre chemin vers les cabanas. Après un petit bout de chemin, on croise les premières habitations, et le terrain de football/volley. A chaque fois, on se dit « ça y est, on est arrivé » et puis, en fait, non. 20 min de marche sans savoir où on va avec un gros sac à dos et un soleil de plomb... c’est un peu long.


Enfin, on y arrive :


Une fois sur place, on rencontre deux groupes de volontaires et un couple de touristes (comprenez : des gens qui sont là (quasi) gratuitement et des gens qui payent). Tous des français.. nous voilà bien dépaysés ! Les uns dans les hamacs, les autres qui sortent juste d’une baignade dans la rivière. Car oui, juste à côté de notre cabana, coule une rivière assez sympa. On y nagera d’ailleurs l’une ou l’autre fois, au péril de notre vie, dans une eau infestée de piranhas, de caïmans et d’anacondas...Pierre avec l’assurance du guerrier, Clara avec l’assurance que Pierre est là pour la protéger (bref, en ayant un peu peur quand même ;))



On découvre notre chambre, dans la « maison des volontaires ». C’est un bâtiment en bois et bambous un peu surélevé par des pilotis. C’est un grand carré divisé en 4, mais le toit est commun et en taule (autrement dit, il n’y a pas de plafond pour chaque chambre et l’isolation lumineuse et sonore s’en trouve plutôt limitée). Pour le confort, nous avons deux lits simples, avec moustiquaires (trouées), qu’il nous faudra batailler pour placer.


Sur place, il y a quelques bestioles : des poules et un coq en liberté (le soir ils sont perchés dans les arbres pour échapper aux prédateurs), beaucoup d’oiseaux qu’on entend mais qu’on ne voit pas toujours, un chat.. dont on oublie toujours le nom mais qui est très câlin et il y a aussi la terreur du quartier, un animal redoutable .. principalement pour son odeur et ses puces : Pito, le chien qui veut qu’on le caresse tout le temps mais qu’on préfère éviter ! Bon, il y a aussi quelques moustiques, des tout petits qui piquent à travers les vêtements et qui passent au travers des moustiquaires. Ils étaient très copains avec Clara mais c’était pas réciproque. (Elle a arrêté de compter à 50 piqûres... sur une seule main :-/). Il y avait aussi Gudule la tarentule qui ne sortait que la nuit, sur le plafond de la hutte commune. Inoffensive, on nous a dit.... Jungle oblige : beaucoup de fourmis, des cafards (d’un bon 5 cm), ... Les lucioles qui nous éclairent la chambre la nuit, les singes qui viennent de temps en temps (mais pas souvent et seulement bien loin).


Au cours de la soirée qui suit, on fait un peu connaissance avec tout le monde. Notamment avec un groupe de trois volontaires qui s’en iront le lendemain. On apprend que le travail n’est pas des plus exigeant. César n’étant pas là la majorité du temps, ils seront restés 4 jours, et auront pu faire les mêmes activités que les touristes (sortie de deux jours dans la jungle, radeau, faire le chocolat, la chicha,...) sans avoir à travailler (beaucoup?). Trop chantmé quoi. Et ils s’en iront le lendemain. On fera aussi connaissance avec l’autre couple de bénévole, Charlie et Tina, un couple de marseillais (non peut-être ?) qui aiment bien dessiner et jouer à « 4 images – un mot ». Ils aiment bien les performances...et Polzo !


Et puis c’est l’heure d’aller se coucher pour notre première nuit en Amazonie. Une nuit remplie des bruits de la forêt et de ses habitants, mais curieusement apaisante et sans trop de moustiques.


Contrairement au groupe de trois volontaires, dès le lendemain, César nous envoie travailler au village/communauté d’à côté pour réaliser le plancher d’une maison traditionnelle sur pilotis (une église, on apprendra plus tard). En gros, on a marché 35 minutes jusqu’à la communauté, on a regardé comment les gens faisaient, et on a tenu des planches pendant qu’un autre clouait. C’est vrai qu’à 10 pour clouer un plancher, avec deux marteaux, c’était un peu 4 qui bossent, 6 qui regardent, et les femmes qui préparent la chicha. Oui, alors, la chicha, vu que c’est déjà la deuxième fois qu’on en parle ici, ce n’est pas la pipe bien connue de par chez nous, mais une boisson à base de manioc (en Equateur, car apparemment, en Colombie, c’est à base de maïs) fermenté. Les locaux adorent...nous, on a eu un peu plus de mal…


Sinon, pour la petite anecdote sympa, Pierre a dû faire un aller-retour jusqu’aux cabanes pendant la matinée. Pour aller plus vite, on lui propose de prendre le seul (?*) vélo de la communauté. Chouette se dit-il, ça ira plus vite ! On lui présente la bête. Plein d’allant et d’entrain, il monte dessus et là...c’est le réveil : la selle est super basse et s’en va en arrière, les pneus sont sous gonflés, il n’y a pas de frein, ça semble être un vélo 18 vitesses mais il n’y a plus rien pour en changer et les pédales sont entrain de se désolidariser…Le tout agrémenté du fait que Pierre pèse bien ses 80 kg (on va être gentil^^) et que les équatoriens, eux, ne sont pas des plus épais. Bref, après avoir fait laborieusement l’aller en déraillant deux fois et en ayant mal aux fesses, et ne voulant pas être responsable de la décomposition du seul vélo local, Pierre a décidé de rentrer à pied en poussant le vélo...


* Sérieux t’es un village dont les deux sites sont espacés de 40 minutes de marche, ton terrain est plat...et t’as pas de vélo ??


Après ce dur labeur matinal, Cesar nous explique en long et en large le travail du lendemain : couper un peu tout dans le « jardin » à la machette et à la débroussailleuse ainsi que déplacer des planches qu’un autre est un train de couper à la tronçonneuse directement sur le tronc et qu’il faut aller mettre sécher 200 mètres plus loin (Donc oui, il découpe des planches de 3 mètres de long, de 2 cm d’épaisseur et de 35 cm de large, à l’oeil, avec sa tronçonneuse à la lame de 75 cm...trop vénère !!). Et c’est ainsi qu’on va participer à la déforestation de la forêt amazonienne…


Le programme s’annonce donc chargé pour le lendemain.


Lors de notre deuxième nuit amazonienne, toutefois, on découvre la pluie amazonienne...Et disons qu’un orage et l’équivalent de trois draches nationales sur un toit en taule, c’est assez impressionnant...et c’est à se demander si les serpents ne vont pas décider de venir se réfugier chez nous...brrr.


La pluie a continué la journée du lendemain, du coup, s’amuser à défricher, ça n’allait pas le faire (**).


(**) En fait, sur les 11 jours passés là-bas, on ne fera jamais ce travail là...)


Du coup on a réalisé une table/bar dans l’espace principal de la maison. On en est assez fier :-)



Parlons en encore un peu, du boulot. Voici ce qu’on a fait lors de nos 11 jours en amazonie : creuser un canal d’irrigation pour une rizière que la Cez’ voulait planter, planté du riz, et c’est tout, si ce n’est qu’on devait aussi s’occuper des touristes, faire les chambres et parfois la bouffe (toujours pour nous quand on était tout seul et parfois pour les touristes aussi quand les cuistots n’étaient pas là).




Sinon, la cuisine n’était pas terrible terrible, avec deux bec à gaz rudimentaires (mais qui fonctionnaient bien!), un frigo et deux éviers. On a souvent mangé du riz, des bananes, des bananes écrasée, des bananes tranchées, des bananes frites (des patacones quoi, merci la Tina, c’était trop de la bombe !), des bananes à l’eau…


Viendra ensuite une famille de 4 personnes pour quelques jours. Parmi eux, une personne célèbre sur les autoroutes françaises dont Charlie est super fan ! Comme quoi, les coïncidences, le hasard, tout ça… trop stylée la vie quoi ! Quand même spéciale cassedédi à Tina et Charlie ont pris le parti de prendre l’accent marseillais pendant 3 jours...et s’y sont tenus ! Ça oui, ils s’y sont tenus, on en avait même oublié leur « vrai » accent...


Du coup, on a appris à faire du chocolat avec le groupe (c’est quand même la base, pour un belge, de savoir faire son chocolat, non?). Donc pour faire du chocolat, il faut du cacao. Attention, il y a du cacao blanc et de l’autre, le normal. Le blanc c’est pour manger grillé (pas super bon pour nous mais d’autres adoraient donc… les goûts et les couleurs...). L’autre, c’est pour faire le chocolat. Pour faire du chocolat :

- On prend le fruit du cacao, on l’ouvre pour en retirer les fèves qu’on fait sécher pendant plusieurs jours (15 jours environs) ;

- Une fois sèches, on fait griller (on torréfie) les fèves sur le feu pendant quelques minutes, jusqu’à ce que l’arôme du cacao se fasse un peu sentir et avant que ça ne sente trop le cramé… Dès qu’on peut enlever la coque de la fève, c’est bon ;

- on sort les fèves du feu et on enlève la coque de chacune, en éliminant d’office les fèves qui s’émiettent directement entre les doigts ;

- il faut ensuite retorréfier les fèves nues pendant quelques minutes. C’est la partie délicate du processus : si on chauffe de trop, on crâme les fèves et c’est pas top, si on ne chauffe pas assez, impossible de mouliner la deuxième fois, et c’est pas top non plus...

- Ensuite, on passe au moulinage. On moud le cacao. Et là, ça devient intéressant. On obtient une pâte/poudre, qu’on peut mélanger avec du sucre, selon les envies de chacun ;

- On repasse ensuite ce mélange au moulinage pour obtenir la pâte finale avec laquelle on pourra sculpter nos tablettes de chocolat (c’est quand même plus facile à faire comme ça qu’en faisant du surf).

- Chacun fait sa tablette qu’on met au frigo.


C’est prêt 30 minutes plus tard, et c’est bien bon !



Avec l’autorisation du Cez’, on a même retenté tout seul, mais ça a foiré, on a raté la partie délicate de la deuxième torréfaction et du coup, on n’a pas pu mouliner la deuxième fois. Mais bon, c’était quand même mangeable (pour Pierre).


Les soirées se passaient entre bénévoles/touristes et notre foi, c’était assez sympa… Fallait juste désigner un volontaire pour aller à la tienda (30 minutes aller-retour) pour aller chercher les bières. On s’est toutefois vite rendu compte, grâce à l’expertise de Luc (voir plus bas), notamment, qu’il était complètement inconsidéré d’aller à la tienda tout seul la nuit. C’est en effet à ce moment que sortent les bêtes les plus féroces de la jungle. C’est donc décidé : on partira à deux, à charge pour le survivant de ramener les bières intactes...


Pour vous, on a réussi à prendre, de dos et de jour, quand il n'est pas encore assoiffé de sang, la terreur de nos nuits, le démon des bosquets, le célèbre, l'impitoyable... : Pito




La famille partie, c’était au tour de Luc, un touriste (français, évidemment) qui voyage tranquillement et qui a décidé de passer 3 jours dans l’Amazonie dans les cabanas de César. Il voyageait seul, il avait certainement bien besoin de compagnie le petit...du coup on ne s’est pas fait prié quand on nous a proposé de faire certaines activités avec lui.


Le jour de son arrivée était assez mythique. César était parti à Tena pour faire des courses (notamment de nourriture car le frigo était vide) en nous disant « je reviens pour midi, 14h30 »...Luc arrive en pirogue vers 15h, la 16’ n’est toujours pas rentré. Le temps passe, on fait connaissance, on explique un peu le topo, c’est cool, mais on commence un peu à s’inquiéter : c’est qu’il va bien falloir qu’il mange le bougre (et nous aussi)! Les heures passent... et on commence à avoir faim. Luc également. Bon qu’a-t-on ? Un oignon, des lentilles, un demi brocoli et du sel. Bon ben, on a fait des lentilles aux brocolis. Bon c’était pas top top quand même (on apprend à manier l’euphémisme..)! Et, le hasard faisant bien les choses, c’est aussi au cours de ce repas qu’on a appris que notre cher nouvel invité Luc travaillait...pour les guides Michelin (heureusement, ici, il est en vacances). A notre avis, il ne nous donnerait pas d’étoile (bon ok, il est du coté du guide touristique principalement aux USA). On notera quand même sa délicatesse d’attendre deux ou trois jours avant de nous avouer que c’était franchement dégueu. Enfin, César finit par arriver vers 22h… pas de très bonne humeur… Luc n’a aucune idée de ce qu’il va faire le lendemain ni à quelle heure il doit est près pour partir. Nous non plus …


Le lendemain, on apprend que c’est le jour du tour en canoë et que l’on peut participer. Trop cool ! (si on excepte le fait que la moitié d’entre nous est malade et sait à peine bouger). Nous sommes donc partis en barque à moteur jusqu’au « AmaZoonico », une réserve d’animaux. Il s’agit d’un centre de revalidation d’animaux trouvés sur les marchés illégaux ou d’animaux de compagnie délaissés. Le but est de les soigner et de les remettre en liberté. Hors de question, donc, qu’ils s’habituent à l’homme. Par exemple, on a appris qu’il ne fallait pas faire parler les perroquets, car ceux-ci ont la capacité d’imiter les sons afin de dérouter ses prédateurs. Alors si à la place de faire le bruit d’un animal féroce, il dit « hola ».. et bien il va se faire bouffer ! Pour la petite histoire, un perroquet peut vivre jusqu’à 70 ans ! (125 ans pour le plus vieux recensé!). Du coup, c’est cool, tu reçois un perroquet pour tes 10 ans, ben il va te crier dans les oreilles et faire caca partout jusqu’à la fin de tes jours...et emmerder tes gosses après !


On a aussi vu beaucoup de singes, un anaconda, un tapir (c’est super grand en fait les tapirs!!), un koati, un léopard, des tortues,… et pleins d’autres.


Ensuite, nouveau trajet en canoë pour faire une autre activité originale, authentique : aller nourrir les caïmans. Pour cela, on passe dans une cabanes acheter les appâts et on s’en va vers la mare aux caïmans. On pourrait croire que ces bestioles assoiffées de sang se jetteraient sur lesdits appâts une fois qu’on les leur a lancés...mais ce serait sans compter qu’ils n’arrêtent pas de bouffer depuis le matin et que bon, « les touristes, c’est amusant un moment mais là, désolé, on aimerait bien dormir... ». On a même essayé avec un chien qui nous suivait (pas Pito !), le résultat n’était pas plus concluant (en même temps, le chien n’était pas vraiment de bonne volonté et à tout de suite voulu sortir de l’eau...pas cool, le chien, pas cool !)


Pour finir, on a appris à tirer à la sarbacane (qui doit faire facilement 2m de long).


A l’étape suivante, nous avons vu la réalisation de la céramique et puis on a eu droit à un repas local (poisson de la rivière avec...de la banane).


Pour Clara, la journée n’était pas formidable car le repas réalisé avec les restes de la veille était assez mal passé (ou était-ce la chaleur ?). Heureusement, 24h plus tard tout était rentré dans l’ordre, et c’est Pierre qui a commencé à se sentir mal pour une journée…


Pas de bol, cette journée suivante était la journée « ballade dans les bois ». Après moult hésitations, Pierre décide quand même de partir avec le groupe pour ne pas avoir de regret... c’est que ça allait être la seule occasion d’aller marcher dans la forêt amazonienne (après 10 jours) et c’était un peu pour ça qu’on était là.


C’est donc parti pour 10 km dans la jungle...où l’on a pu voir un peu de tout. Enfin, jungle, jungle, il faut le dire vite...Pierre dirait qu’entre ça et le bois de Seraing, il n’y a pas beaucoup de différence. Allez, il y a quelques plantes originales mais on ne doit pas non plus se frayer un chemin à coups de machette...On on a toutefois pu voir : un arbre à caoutchouc, un arbre « sangre de drago », dont la sève est curative de beaucoup de maux, des lianes à la sève empoisonnée (pour les fléchettes de sarbacane) ou qui permet de réduire les têtes, et un arbre qui donne de la force à celui qui parvient à l’arracher…



Pour finir, on a dû traverser un rio à pieds. En bottes me direz vous. Certes. Mais les bottes n’étaient pas assez hautes : spotch, splotch, splotch jusqu’à la cabane...


Le soir, vu que la moitié d’entre nous était encore un peu patraque, César nous a fait un petit rituel chamanique. Une petite préparation à coups de feuilles de bananier dans la figure suivi de l’absorption d’une décoction « sucre/gingembre/citron/cannelle » + un ingrédient secret pour lui donner un mauvais goût. Que ça soit ça ou pas, résultat est que le lendemain, on était déjà mieux.


Lors de notre dernier jour de « travail », on a bossé 45 minutes à creuser des trous dans un sol aride, afin d’y mettre les déchets verts, en espérant que quelque chose pousse...on a quelques doutes…


Et l’aprèm’, on a assisté à la démonstration du processus de fabrication de la chicha. Mais il ne fallait pas trop tarder car, Yvette la poulette est un peu vieille et doit passer à la casserole. Pour l’anecdote, César nous l’avait annoncé en riant le jour avant. Personne, sauf Clara, ne l’avait pris au sérieux. Et quand César revenait là dessus, tout le monde riait bien.. « m’enfin, Clara c’est une blague, il ne lui ferait pas de mal, à l’Yvette ». Mouais, jusqu’au moment ou on a entendu les cris d’Yvette ! Du coup, le soir, c’était soupe d’Yvette !


Après une dernière soirée en communauté française, il était temps de partir. Un peu plus tôt que prévus, mais on avait déjà fait le tour et le retour des Cabanas Nanambiiki et on ne peut pas dire qu’on se sentait des plus utiles en tant que volontaires. On profite donc du départ de Luc pour partir à 5 et partager le taxi. Direction Tena où nos chemins se séparent (sauf pour Luc qui nous accompagnera jusqu’à Banos)…


Au final, on ne peut pas dire que ce workaway ait été formidable. On rêvait d’aventure mais on a surtout lu et regarder des séries… La chaleur et les moustiques ont eu la peau et la raison de Clara. Il faut un break. On doit retourner à la montagne loin de moustiques.. c’est impératif !