Samedi, nous sommes en route pour Quilotoa avec Carlos (vous vous rappelez?). Quilotoa est une ville au sud de Quito à environ 2h30 de route et à 3914 m d’altitude (soit environ 1.000 m de plus que Quito). Nous y allons en voiture, ce qui est bien pratique. Arrivé la-bas, nous sommes en haut du volcan. Il fait assez froid mais la vue est époustouflante. Nous descendons dans le volcan où, 150m plus bas, se trouve un lac. On peut y faire du kayak! C'est très paisible. La remontée est un peu plus difficile mais c’est pas grave : c’est bôooooo !

Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons pour manger une spécialité du pays : des cuys (à prononcer « couilles » s’il vous plaît !) Il s’agit tout simplement de cochon d’Inde. Pierre s’est régalé avec la tête! (enfin il y a renoncer au moment ou il a vu le piti noeil de la bestioler!) Niveau goût c’est pas mauvais c’est surtout bizarre à manger : tenir la patte dans une main et mordre les bouts de chair :-P


Le dimanche, nous changeons de logement… L’antenne de télécommunications ne nous était pas vraiment favorable. Nous n’allons pas très loin, de l’autre cote de l’axe central de Quito. Et cette fois, nous avons une petite cuisine et des machines à laver ! (Bon, les machines américaines sont différentes des européennes mais on s’en est sorti! (enfin, rendons à César ce qui est à César : Clara s’en est sortie !;))). En déménageant, nous trouvons la panaderia « les Quesadillas de San Juan ». Et ben c’était super bon ! Par contre, quand je tape « quesadillas » sur internet et bien je n’ai pas du tout la même chose que ce que nous avons mangé. Pour nous, c’était un peu comme des madeleines dans une très très fine pâte à pizza. (Aucun fromage là dedans – Pierre dit que oui, quand même).


Le lundi soir nous sommes invité chez Evelyn pour cuisiner des cevichochos avec Carlos. Le ceviche est un type de soupe froide, le chocho est du lupin si on a bien compris. Pour faire un ceviche de chochos il faut: des oignons blancs coupés en fines tranches à faire macérer dans du jus de citron. Préparer sur le côté, une sauce en mixant des tomate de arbol (tamarillo), du jus de citron, de l'eau et du sel. Ensuite, on mélange dans un grand saladier la sauce, les oignons et les chochos (acheté pré-cuit). On peut y rajouter du persil plat ou de la coriandre. On peut également le manger en écrasant des chips de bananes dans la soupe : un régale pour Clara (Pierre aimait bien – certains diront que ce n’est jamais que le maximum d’enthousiasme qu’il peut communiquer;)). (Clara : Je ne sais pas si on trouve des tomates de arbol en Belgique, j'en ai jamais vues mais j'en ai jamais cherchés ! Ça ressemble à des tomates mais c'est beaucoup plus amer et plus sucré en même temps. Et c’est bon !


Mardi matin, c'est le grand jour pour Pierre : on va enfin faire le Pichincha! Comme conseillé, nous voulons démarrer tôt. Il faut environ 5h pour faire l'aller retour et le temps est meilleur le matin (plus ensoleillé). Nous avons rendez-vous avec Sven à 8h au pied du téléphérique. Arrivés sur place, nous sommes étonnés de ne pas voir le téléphérique fonctionner ... en effet celui-ci n'ouvre qu'à 9h !!! Cela nous laisse le temps de rencontrer deux américains qui, eux aussi, on prévu de faire l’ascension. A partir de 8h45, les cars de touristes arrivent, on tente de garder notre place de premier dans la file, mais les gens sont assez civilisés donc ça va ! Bon, c'est enfin l'heure : nous pouvons monter dans le téléphérique qui nous amène à 4050m (enfin 3990m selon Viewranger*) en une quinzaine de minutes. Les deux américains foncent en tête, suivis de Pierre et Sven. Clara a décidé de ne pas participer à la course et de faire sa promenade tranquillement afin de profiter de la vue. Le début, ce sont les crêtes des montagnes, le chemin est très clair (pas moyen de se tromper). Ça monte beaucoup, ça descend.... un peu. Après 1h30 à 2h, on arrive au pied du Pichincha proprement dit. Là, ça commence à être compliqué, il y a un chemin difficile (pour ce chemin là, il vaut mieux être parti avec un guide car il faut escalader quasi à pic) et un autre parsemé de petits bouts d'escalade. Clara, bien derrière, décide de rebrousser chemin à ce moment, il faut dire que de gros nuages arrivent et commencent à englober le chemin (la vision est limitée à seulement 10m à cet endroit : peu d’intérêt de monter tout en haut si on ne voit rien). Les garçons, quant à eux, escaladeront la montagne. Après les américains, ils ont continués avec un français en béret (mais attention, ils n’ont parlé qu’en espagnol) qui les a quittés au croisement de chemin évoqué plus haut (il a choisi le chemin difficile, la « via de la muerte », mais on apprendra plus tard qu’il aura dû renoncer). Le chemin contourne le volcan par le Nord-Ouest et très vite ils se retrouvent dans les nuages. Ça monte raide et, avec l’altitude, il n’en faut pas beaucoup pour se sentir essoufflé et entendre son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine. Le chemin devient aussi nébuleux que l’atmosphère. Il semble qu’il y a autant de passages pour grimper que de randonneurs et, sauf les américains qu’ils aperçoivent de temps en temps devant eux, ils sont les premiers (de la journée). Ils se frayent un chemin en se disant « tant que ça monte c’est bon, et selon Viewranger, on est sur le bon chemin » et « bon, ça devient compliqué, on veut bien prendre un peu de risques mais on va pas se tuer pour grimper au sommet d’un volcan duquel, de plus, on ne verra rien » . Un pacte est ainsi scellé, si l’un veut arrêter, ils rebrousseront chemin. La grimpette continue.


(Pierre :) On arrive sur la crête au bout de laquelle se trouve le sommet. Un pas de plus perpendiculairement à celle-ci et on bascule sur les rochers volcaniques en-dessous. On suit la crête. A un moment, plus de chemin (ou presque). Une paroi quasiment à pic, en roches volcaniques. Il faut escalader. On commence, on s’essouffle, on est dans le brouillard, on ne sait pas où est le sommet. Des voix viennent de plus haut « Are you ok guys ? » Les deux américains, arrivés au sommet, nous ont repérés...on sait qu’on n’est plus très loin. Enfin, la délivrance. On y est ! Et bien c’est chouette ! Vraiment chouette ! On est à 4700 m (officiellement, 4650 selon View ranger), c’est le plus haut qu’on ait jamais été.


La descente se passe sans encombre, si ce n’est trouver le chemin entre les rochers pour les premiers mètres. Et est tout aussi amusante, à glisser dans le sable/cendre, tels des skieurs.


Sur le retour, les garçons retrouvent Clara qui faisait une petite sieste au soleil. Nous arrivons, après une marche de 4h (moins que les 5h annoncées), au dessus du téléphérique pour partager une bière bien méritées!


Mercredi matin, nous sommes en route pour Ibarra. Il faut une bonne heure et demi de bus pour arriver au terminal d’autobus (il fallait aller tout au nord de Quito … et Quito c’est grand!). Dans les bus, on rencontre beaucoup de vendeurs ambulants mais cette fois on a eu droit à un prêcheur … sur tout le trajet … on était heureux … tellement qu’on a réussi à se planter d’arrêt (on pensait devoir aller au terminus ... et ben non, le bus continuait après le terminal nord… ça s’appelle pourtant un terminal non ????). Enfin les taxis sont nombreux et pas très cher. Ensuite, on a pris un autocar pour Ibarra, 2h de trajet avec un film … on a pas eu la fin :-/ c’était « My name is Khan » pas mal d’ailleurs. Si quelqu’un veut bien nous raconter ce qu’il se passe à la fin, on est preneur (même si on a notre petite idée ;))


Arrivé à Ibarra, il …ha non ça s’est une autre histoire:-)


*Viewranger : une super application de randonnées pédestres et cyclistes, avec laquelle on peut suivre sa position en direct et enregistrer le tracé de sa promenade. Elle reprend aussi les principaux sentiers de randonnées. A la fin de la ballade, elle donne également tout un tas de statistiques (vitesse moyenne, dénivelés positif et négatif cumulés, altitude max., altitude min.,…). On s’en sert un peu pour tout.


Sinon, petites anecdotes accessoires :

- A Quito, après 22h, on peut brûler les feux rouges ! Légalement et tout et tout ! Chouette alors ! Sauf que l’origine de cette dérogation vient du fait qu’après 22h, les rues étaient peu sûres et s’arrêter à un feu rouge augmentait les risques de voir sa vitre fracturée, et le sac envolé. Après, pas mal de conducteurs appliquent cette dérogation à tout heure du jour et de la nuit.