Le 12 juillet, on se dit qu’on a assez profité de nos hôtes et on va vers Guadalupe. La pizzeria est censée s’ouvrir dans moins d’une dizaine de jours et on pense qu’on reviendra pour aider à ce moment là (plein d’entrain et d’enthousiasme).


Guadalupe, c’est un village pas trop trop loin de Bucaramaga...vers le sud (d’où on vient donc : on revient sur nos pas...la côte s’éloigne – on ne sait plus si on vous l’avait dit mais la côte, c’était quand même un peu l’objectif de nos premiers jours en Colombie...ça s’annonce mal !). Bref, c’est reparti pour quelques heures de trajet.


Départ vers 8h du matin pour le terminal de bus, où on prendre un bus Berlinas vers Oiba (à 30000 pesos pp quand même ! (on vous a déjà dit que les bus étaient cher en Colombie non?! Ben on vous le redit ! - Enfin, c’est encore rien comparé au Mexique, mais ça c’est une autre histoire)).

A Oiba, ville bucolique, fleurie et pittoresque (hum), on est largués au bord de la grand route. On n’est pas dans la meilleure des humeurs, le trajet de cinq heures dans les tournants précédans et les abus des jours d’avant (notez la rime) ont laissé des traces.

On fait la « connaissance » de gens pas plus sympas que ça mais on comprend qu’il faut attendre une jeep pour aller jusque Guadalupe (7000 pesos de plus) et que la prochaine part dans 1h30. Le temps de s’installer dans une boulangerie en face et de manger un bout de pain, le seul truc potable qu’on ait trouvé à portée de sac à dos. On y rongera notre frein en attendant la camionnette. Au final, on arrivera vers 15h30, complètement crevés (on n’a pas encore trouvé la solution pour ne pas être épuisés après les trajets en bus). Au moins, le trajet était joli et le chauffeur sympathique.

On avait réservé une chambre à la Finca de don Rafael. Malheureusement, notre réservation n’était pas passée et le proprio voulait nous mettre dans une tente au lieu de notre chambre privée réservée. Devant notre air pas content du tout style « non mais là ça va juste pas aller ! » (ben oui, on est fatigués et pour le coup pas super accommodants...ça arrive), le Don nous donne une autre chambre après avoir plus ou moins transformer les 3x2 lits superposés en un lit double. Bref, on a un dortoir de 6 lits pour nous. Le Don, lui, par contre, il l’est, accommodant.


L’endroit est très beau. On est impatient de le découvrir mieux le lendemain. Des petites ballades et tout ça.

Mais avant ça, une petite bouffe en ville. On tombe sur un burger pas mal du tout (mais à la patronne pas sympa du tout). Et puis, Pierre ne se sentant pas trop bien, et ayant froid alors qu’il fait quand même encore 22-23 degrés, on rentre dans notre chambre et on va faire dormir.


Le lendemain, c’est vendredi 13 et on nous fera bien sentir que la chance n’est pas avec nous. En effet, l’état de Pierre ne s’est pas amélioré pendant la nuit (du tout du tout). On n’avait pas pris grand-chose dans notre trousse de pharmacie, mais on avait un thermomètre et il a ainsi commencé son office : 38, 37, 39, un dafalgan, 37, plein de transpiration, ça remonte au fil de la journée et ça devient inquiétant. Clara le veillera toute la journée avec amour ;-)...Mais en fin d’après-midi, son état de s’améliorant pas et sur les suggestions poussées de notre hôte, direction l’hôpital du coin. Le neveu du Don nous y emmène, avec instruction de ne pas nous lâcher avant qu’on ait finit. Là-bas, Pierre aura droit à deux paracetamol et un test d’urine… on n’y découvrira pas de cocaïne mais bien une belle infection urinaire.

Après plusieurs heures « en observation » (et aussi passées à attendre que le piti Pierre ait besoin de faire pipi), nous rentrons à l’hostel à pieds munis d’une ordonnance pour des antibiotiques et d’une facture faramineuse de 14.500 pesos (4,5 euros, tout compris). Malheureusement, il est déjà tard, il drache et les pharmacies sont fermées. Le Don Rafael, qui s’apprêtait à venir nous chercher avec des parapluies et qui sera tout surpris de nous voir arriver tremper, marchant dans la boue de son champs, nous rassurera, insistera sur l’importance de commencer tout de suite le traitement, sera fort sec avec certaines personnes au téléphone...et enverra son neveu chercher les médocs à la pharmacie de sa sœur. Pierre pourra donc commencer ses médicaments le soir même. Ici les médicaments s’achète à l’unité, du coup, on a uniquement ce dont on a besoin.


Les journées continueront de passer (sans blague). Pierre continuera à osciller entre fièvre et lucidité. Mais au bout de 3 jours, il n’y a pas beaucoup de changement : Pierre fait encore des pics à 40 de fièvre. On retournera donc à l’hôpital où on lui prescrira, sans autres formalités que quelques tapes dans le bas du dos, d’autres antibiotiques. Ceux-ci feront effet, cette fois. Mais on n’est pas trop rassuré car des infos qu’on a recueillis auprès de la famille de Clara, les antibiotiques devraient être pris pour 10 à 15 jours minimum et là, on ne lui en a prescrit que pour 7 jours. Du coup, même si les symptômes disparaissent, la crainte d’une récidive existe.


L’hôpital n’est vraiment pas cher (on s’en sort avec des factures de 4euro environ), les médicaments non plus (une vingtaines d’euro pour tout : antibiotiques, vitamines et paracétamols).


Pierre restera un bon 10 jours alités pour se remettre.

Mais ne vous tracassez pas trop, c’est aussi à ce moment qu’il a découvert qu’il était possible de jouer à 7 wonders en ligne… coïncidence ? (Oui oui on avait une connections à internet pas trop mauvaise ;-)). Il prendra aussi son courage à deux mains pour s’asseoir sur une chaise avec sa couverture à carreaux tel un p’tit vieux pour regarder la finale de la coupe du monde sur un vieil écran cathodique. Le résultat du match ne l’a pas aidé à aller mieux… sorry pour les quelques français qui nous lisent, mais on ne veut pas décevoir nos nombreux lecteurs croates non plus !


Donc oui, la connexion n’est pas trop mauvaise mais Pierre ne se sent pas de rester dans cette finca. Pas du tout même.

Nous changerons donc d’hostel après quelques jours vers un hotel/hostal pas trop mal, mais à la connexion internet plus aléatoire. Qu’à cela ne tienne, les journées se poursuivront à jouer à 7 wonders et à manger des bridges au chocolat (c’est des biscuits de style centwafers, c’est bon !).


Pendant ce temps-là, Clara, à part courir dans la ville pour chercher les mets dont Pierre à envie (enfin, surtout des biscuits et des pommes), et prendre soin de son amour, ira deux fois aux gachas.

Les gachas, c’est la raison pour laquelle on est dans ce bled paumé… C’est une rivière avec des trous dedans (qui fait donc le bonheur des dentistes). Si un géologue pouvait nous expliquer le pourquoi du comment, on serait contents. C’est l’attraction du lieu. C’est très joli et paisible et à seulement une 30aine de minutes de marche de la ville.

Elle ira aussi voir la fête vierge Carmen. En gros, les voitures, motos et camions font le tour de la ville en klaxonnant et passent par l’église où le prêtre leurs jette de l’eau bénite dessus. Beaucoup de klaxon et de pollution. Beaucoup de bruit pour pas grand-chose...


On a également vécu nos plus gros orages là-bas (on en aura encore un plus gros quelques jours et semaines plus tard mais ça on ne le savait pas encore). Énormes orages donc, avec des pluies torrentielles et des pannes de courant, bien évidemment. On l’apprendra vite, en Colombie, les pannes de courants dans les plus petites villes sont courantes. Pas de trop gros dégâts au final mais quelques petites frayeurs, pour nous et pour le Don Rafael qui nous assure n’avoir jamais vu ça de toute sa vie !


Au bout d’une dizaine de jours, Pierre finira par aller mieux. Cette pause forcée nous aura amenés à une profonde introspection sur la suite de notre voyage. Un bref retour en Europe avant de repartir vers l’Asie aura même été envisagé. Finalement, nous prendrons la route vers Medellin, en passant par San Gil. (C’est que Pierre n’est pas encore assez bien que pour faire le trajet vers Medellin direct et de plus, on est dans un trou assez paumé sans connaître les horaires de bus). La côte caraïbe s’éloigne encore un peu plus...la verra-t-on un jour ? En tout cas, Pierre, il n’aura pas vu les gachas !


Avant ça, une dernière visite à la clinique pour s’assurer que toutes les vilaines bactéries sont bien parties (c’est apparemment le cas mais Pierre n’est quand même pas des plus convaincus).


Le trajet vers San Gil sera sans histoire et en deux temps : un bus direct (plus besoin de camionetta jusqu’à Oiba) vers Socorro puis un autre petit bus vers San Gil.


A San Gil, on restera dans un chouette hostel avec piscine (Sam’s VIP, rien que ça), qu’on avait repéré lors de notre premier séjour mais qui nous avait paru trop cher pour le coup. Ici, après dix jours à quasi rien glander, on a décidé de se laisser vivre un peu et de profiter. Et ça tombe bien, pour notre unique soir là-bas, on aura l’occasion, avec d’autres voyageurs de l’hostel, de retourner jouer au Bolo criollo (voir article précédent et ce lien :

)

et où on découvrira le tejo. C’est un autre jeu colombien dans lequel il faut faire exploser des pétards à l’aide de palets en métal (voir ici :

).


Le lendemain, avant de repartir vers Medellin, on mangera également le pire hamburger de tous les temps (viande pas bonne, pain sucré… on a laissé les 3/4 chacun et on devait pourtant bien manger avant un trajet de 14 heures en bus de nuit). C’est pas plus mal, impossible d’en remanger avant plusieurs mois (c’est bien pour notre ligne;-)).


Le voyage vers Medellin, c’est une autre aventure, légèrement pluvieuse !