Pré-scriptum :


Tout d’abord : une information plus ou moins importante : le téléphone de Pierre a décidé de jouer la fille de l’air et de retrouver une liberté brève et éphémère dans le métro de Mexico City, où l’on est pour l’instant. Petit rappel d’ailleurs pour les distraits que même en l’absence d’articles, la carte interactive qui reprend tout nos déplacements est, elle, quasi toujours instantanément à jour !




Ensuite, un peu moins important mais plutôt du côté du trivial : on a écrit une grande partie de ces lignes plus de deux mois plus tard, de retour dans le canapé de César et d’Eléna. Sur le moment c’était un peu « waouw, trop cool, quelle coïncidence ! Ça va être comique de publier ça en étant toujours là-bas » et puis bon, on a traîné et on publie ça de notre chambre de Mexico. Du coup, c’est un peu moins drôle.




Nous quittons San Gil sous une grosse drache le 2 juillet pour nous rendre à Giron (juste à coté de Bucaramanga). Là-bas, nous avons plusieurs rendez-vous. Tout d’abord, nous allons rencontrer Elena et César. Elena c’est la fille de Nathalie (ça vous fait une belle jambe). Nathalie, Clara l’a rencontrée il y a 13 ans au Burkina Faso lors d’un voyage avec sa sœur et Alice, la sœur de Pierre (alors que Clara ne connaissait même pas l’existence de Pierre, digne non?). Alice avait gardé contact avec elle du coup, nous voilà :-)). Ensuite, on a prévu de rencontrer César et Lis, deux couchsurfers du coin et Patty, qui est également une autre couchsurfeuse de Giron chez qui on avait initialement prévu de rester mais pour laquelle les plans ont changé.


Mais avant de faire tout ça, il nous faut d’abord arriver à Giron. Et, comme dit plus haut, il pleut un tout piti piti peu (pour les français qui nous lisent, s’il y en a, la « drache », ça veut dire qu’il pleut beaucoup beaucoup!). On a effectivement pris un bus pour Bucaramanga, à quelques kilomètres de Giron, mais on apprend que le bus va passer juste à côté du village. Après avoir demandé gentiment, nous voici donc déposés sur le bas côté de la grand’route, sous un petit crachin, et avec des blocs de bétons style « anti attaque à la voiture béliers » qui nous empêchent de repasser directement du côté un peu plus sécurisé de la chaussée. On vous a dit qu’il faisait nuit ? Bref, il fait nuit. On a une vague idée de là où on va. On trouve une passerelle au-dessus de la route, on traverse, on marche, dans la nuit obscure et sombre et peu peuplée, on n’est pas super super rassurés, on tourne un peu, Va-t-on arriver à bon port sain(t)s et saufs ? Bah oui, sinon on écrirait pas ça.


On arrive sans encombre chez nos hôtes franco-colombiens et y sommes accueillis comme des rois (des rois alcooliques, mais comme des rois quand même), avec de la bière et de l’aguardiente (alcool de Colombie qui goûte l’anis). Et dans des verres à champagne, parce que ça fait quand même plus classe !:)



Elena et César (son mari colombien) sont donc en train de transformer leur maison en pizzeria/ glacier. Et vu qu’en plus d’être super accueillants, ils sont super accueillants (et on n’écrit pas ça parce qu’on est justement de retour chez eux après un peu plus de deux mois), on a droit à notre chambre à nous.



On pensait rester seulement quelques jours dans cette ville…Visites et coupe du monde oblige, on finira par y rester 10 jours. On regardera la coupe du monde (bien obligé), on ira voir une belle cascade, on se familiarisera à l’un ou l’autre jeux colombiens, on boira de la bière ..belge dans un pub irlandais ! et on se dira même pendant un moment que ce serait un cool endroit pour ouvrir un hostel !


Alors les matchs importants programme : Colombie – Angleterre, Belgique - Brésil, France - Uruguay , France – Belgique. Vu qu’on sait comment ça s’est fini.. on va peut-être passer le chapitre ?

Allez non, on se lance !


Comme dit plus haut, le lendemain de notre arrivée, on avait prévu de rencontrer deux couchsurfeurs : Cesar et Lis. Ils ont comme projet de faire une école de danse pour les débutants ou les européens coincés qui arrivent, voire même de combiner ça avec un tourisme salsa dans la ville. Mais tous ces projets vont attendre car aujourd’hui, c’est le jour d’Angleterre-Colombie, en 1/8e de finale.


Nous voici donc invités à manger et à voir le match en famille, chez les parents de Cesar, avec la grand-mère, les oncles et tantes et cousins, nièces, neveux, etc. ça fait quand même une quinzaine de personnes tout ça. Chacun a sa vareuse, son drapeau, son « pouette pouette »…

La tension est à son comble. Tout le monde est debout pour l’hymne national et puis c’est parti. Le goal controversé de l’Angleterre jette bien entendu un froid mais l’égalisation dans les arrêts de jeu de la Colombie libère tout un peuple. On se serait cru lors de la dernière journée de championnat belge 2008-2009, Gand-Standard, pour lequel tout le monde a encore bien évidemment en tête l’arrêt du pénalty par Bolat en toute fin de match qui a permis au Standard d’accéder aux test-matchs contre Anderlecht et de finalement finir champions !

Bon, les tirs au but ont jeté un froid après une tension incroyable. L’ambiance n’était plus trop à la fête et on a préféré s’éclipser, pour mieux se revoir plus tard.


Le deuxième match d’importance qu’on a vu à Giron et finalement, celui qui a fait qu’on était bien obligés de rester là-bas, c’est bien entendu Belgique-Brésil. Après un anecdotique France-Uruguay, se présente enfin l’occasion pour la Belgique de laver l’injustice de 2002, que toute une génération a encore en tête.

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On a bien tenté d’aller le voir quelque part sur la place de Giron ou ailleurs, mais vu que le match est à 13h et que 13h, c’est l’heure du dîner, et que le dîner c’est sacré, le café est toujours fermé à 12h40. Vu qu’on ne veut rien rater, on regardera donc le match chez Elena et César (absents pour quelques jours à Bogota). Ben on a gagné ! C’était cool ! Mais quel dommage de ne pas pouvoir vivre ça en Belgique avec tout le monde ! Du coup, pour se consoler, on est parti boire des bières belges dans un pub du coin (Maredsous, Duvel, Delirium...le choix existait ! - Et on avait oublié à quel point ça pouvait tomber sur la tête le lendemain!)


Nous voici donc avec un France-Belgique en demi-finale du mondial. Et ici encore, on regrette de ne pas être au pays pour vivre tout ça pleinement…Mais on a quand même notre petite ambiance à nous, vu qu’on se retrouve, nous les « amis belges », dans la maison d’une française...On ne peut quand même pas partir avant de voir le match, non ?


Bon, on a joué, on a perdu, c’était nul, on a trop bu. Ça vous va comme résumé ?

Préisons quand même qu’on avait mis les petits plats dans les grands pour ce match. La dose de bières, des hamburgers fait maison pour accueillir les ouvriers qui travaillaient à la transformation du local pour la pizzeria et Cesar de Cesar et Lis (Lis ne pouvant pas venir).


Bref, le lendemain, on était malade et on est restés un jour de plus...Mais on se quittera quand même bons amis hein ! (Mais le jour d’après ).

Bon, ça, c’était pour le foot, mais il s’est passé quand même plein(quelques) autres trucs pendant notre dizaine de jours à Giron.


Déjà, on retrouvera César et Lis pour un souper chez Elena et César. Pour cela, Clara cuisinera un porc aux aubergines et Pierre sa fameuse mousse au chocolat. Pour ce faire toutefois, il lui faut du chocolat. Mais ici, c’est pas vraiment facile à trouver. On pourrait croire, comme ça, la Colombie, le pays du café et du chocolat...mais non ! Et vu que le p’tit Pierre, il ne veut pas se contenter du petit chocolat pas bon du coin, nous voilà bien obligés d’aller faire un tour à Bucaramarga dans un magasin pour « gâteau » afin d’en acheter.

Nous stressons un peu pour nos recettes, c’est qu’on ne cuisine plus beaucoup... et encore moins en invitant des gens. Elena nous rassure et nous dit de pas trop nous en faire, mais c’est quand la soirée débutera qu’on comprendra vraiment ce qu’elle nous disait...C’est que nous dire de pas trop nous en faire quand on est une top chef, c’est facile...Mais en fait, ça a fini par faire « tilt » quand tout le monde dansait après 3 minutes : le plus dur dans les repas avec les colombiens.. c’est d’arriver à les faire s’asseoir pour manger !

Nous avons donc bien dansé, bien mangé, ..et bien bu (encore).


Niveau couchsurfing, nous irons également voir une cascade avec Patty, d’autres couchsurfers et sa famille. En route, donc, le dimanche matin,… après notre soirée arrosée de la veille vers la cascade. On n’est pas très frais, il fait chaud, on est parti en 5 min pensant être en retard.. et on a attendu Patty et les autres presque une heure à l’entrée d’un supermarché. On se met en route en prenant un bus pendant environ 30 minutes jusqu’à Piedecuesta. On achète un poulet pour le dîner et nous voilà partit pour 45 min (enfin 1h30) de marche au soleil : c’est qu’il est déjà bien 11h30 et ça tape (on vous rappelle notre gueule de bois ?). Le chemin est assez facile au début et puis se complique un peu mais rien d’ infaisable. Pour arriver à la cascade, il faut payer une entrée de 2000 pesos car on passe par le terrain d’un particulier. La madame nous prévient de faire attention, un enfant s’y est noyé il y a quelques temps (c’est pas pour nous rassurer ça).

Mais à l’arrivée, on se retrouve devant une superbe cascade dans laquelle on peut presque se baigner. Presque car le courant est très fort et il est difficile de rester en place. Le petit groupe présent avant nous s’en ira vite et on aura donc la cascade rien que pour nous. Après une baignade bien méritée dans l’eau glacée, nous mangeons bien volontiers notre poulet, pommes de terre et yuka. Et comme dessert, une mangue et une pomme ! Yeah, des fruits !

Le retour se fera beaucoup plus facilement (en descente c’est mieux...).


Nous ferons également un tour de la ville avec Jorgé un autre couchsurfer. Nous y découvrirons l’université… beaucoup plus à la pointe et en vachement meilleur état que l’ULg. La ville est pleine de parcs, elle est d’ailleurs surnommée la ciudad de los parques (je pense que c’est possible que vous puissiez traduire par vous même, vu le contexte :D). On prendra un bus pour rentrer. Tranquille.

Au début de notre séjour, César et Eléna nous ont fait découvrir leur quartier : Giron. C’est la vieille ville colonial. Une belle ville blanche comme Villa de Leyva mais en moins touristique et donc moins artificielle. C’est une ville ou l’on se sent bien. On commence même, emporter par le lieu à faire des projets d’ouvrir un hostel dans le coin, c’est que le maire espère augmenter le tourisme dans sa ville et qu’il y a de bonnes places à prendre dans le domaine ! Une chimère pas trop concrète au final (n’est-ce pas là un beau pléonasme vicieux ? ;))


Ils nous feront également découvrir le « bolos », un jeu colombien. En gros, il y a trois piquets en bois alignés dans l’axe d’une espèce de grande piste de bowling en terre et en extérieur, qu’il faut faire tomber, d’assez loin, avec des balles en fer plus ou moins lourdes plus d’assez loin (les filles ont le droit de lancer de la moité du terrain). Pas facile !

Au bout du terrain, il y a un monsieur qui renvoie les balles et remet les piquets si on les a fait tomber ! (C’est pas 100 points si on le touche?).

On découvrira également un pub irlandais qui vent de la bière belge… et on y rempli notre gosier...et vidé notre portefeuille :-D.


Sinon en bref, on a aussi vérifier des projets de livres pour enfants de la mère d’Elena (et il fallait vérifier car il y avait pas mal de problèmes), on bossera un peu sur le blog, on souffrira un peu de la chaleur et du trop d’alcool.


Résultats des courses, on devait partir le lendemain du match France-Belgique, mais, Clara étant un peu malade, on reportera notre départ vers la grande aventure de Guadalupe au lendemain.


Une aventure formidable et pleine d’action dont on vous parlera dans un tout prochain article.