Commençons par une petite anecdote : Taïwan est située pile poil sur le tropique du Cancer. Alors, ça, en soi, c’est déjà cool… Ensuite, on ne sait pas si ceci explique cela mais, entre Taipei et une ville (Hualien) située à juste à 120 kilomètres au sud, il y a une fameuse différence de climat. En 120 kilomètres, on passe d’un été belge assez gris à un climat « tropical » d’hiver : toujours gris, mais bien plus chaud !


Bref, tout ça pour dire que le 2 janvier, après notre expérience enrichissante au Starbox hostel, on se met en route pour Hualien, sur la côte est de Taiwan, histoire de visiter une autre ville avant de rattaquer un autre volontariat à Taipei.


Clara ayant travaillé jusqu’à 3h30 du matin (« ben oui, demain c’est ton jour off, tu peux prendre le shift de 23h non ? Tu pourras mieux profiter de ta journée... »), on quitte non sans émotion (à peine un « salut, merci d’être venu ») les lieux pour aller chercher notre billet « combi » bus-train pour Hualien à la gare des bus de la « Main station ».


On peut en effet y aller, soit en train rapide direct (440 TWD/personne – 2h), soit prendre un combi « bus-train » (222 TWD/personne – 3h). Comme 3 heures de voyage, ça nous paraît rikiki vu ce qu’on a déjà vécu en Amérique du Sud, la question ne se posait pas vraiment pour nous et on a opté pour le bus.


Et non seulement ce n’est pas beaucoup plus lent mais en plus, magie taïwanaise oblige, c’est super bien organisé. Tout se passe donc logiquement et facilement. Il suffit de suivre les flèches et de montrer son billet aux « gilets jaunes » de la gare des bus ou de la « gare gare » et nous voilà arrivés à Hualien, qui nous accueille... dans la pluie et la grisaille (damned!).


Notre hostel, le Bayhouse Comfort hostel, est situé à deux pas de la gare (plus exactement à 7 minutes à pieds) et nous réserve une chambre privée très spacieuse et bien confortable (les draps sont tout doux tout doux!). Ça nous change un peu.


Le soir, on veut se faire un bon repas original. C’est qu’on est en vacances pardi ! On tente donc un « hot pot » à base de bouillon de canard au gingembre. Une marmite de bouillon nous est donc présentée (sur des charbons ardents), dans laquelle baignent diverses parties de l’anatomie du canard et beaucoup de gingembre. A nous de rajouter ce qu’on veut y faire tremper : des petites boulettes, du soja, du choux, etc.. Miam miam non ? Mouais...disons que le canard était un peu coriace (on a même eu un doute sur le fait qu’il fallait bien le manger, mais apparemment oui, au vu des os jonchant les tables voisines), la viande qu’on y a mis à bouillir, peu tendre également, mais le gingembre rattrapait un peu tout ça...Jusqu’à ce que Clara découvre, baignant dans ce bouillon, la tête de Donald ! Le reste du repas sera pour Pierre…

Pour le lendemain, on s’était prévu un programme bien chargé : aller visiter les gorges de Taroko (en bus). Une excursion qui prendrait la journée et impliquerait un réveil à 7h30 du matin. Ouais ben non hein ! On est fatigués nous (rien à foutre de la chanson...)! On ratera ainsi notre réveil avec un sentiment alliant l’allégresse et la tête dans le cul. On ira faire un tour en ville et puis c’est tout ! Yeah, on verra la mer (quand même) !

On n’a pas fait grand-chose, certes, mais on a au moins eu plus de chance avec la nourriture. On s’est laissé inspirer par un restaurant Japonais de ramen et on s’est régalé. Ça rattrapait bien la tête de canard !


Du coup nous voilà fin prêts pour enfin explorer les gorges de Taroko, avec pour seule mission ce jour là : faire le Zhuilu Old trail. D’après les infos qu’on a pu glaner, c’est un des « top truc » à faire dans la région. Les différents blogs de voyageurs consultés nous promettent une aventures fortes en émotions. Et il faut même un permis pour le faire (ça va, on se dit que ça doit valoir le coup !). Enfin, surtout pour Pierre, la tonne d’avertissements font un peu peur à Clara (interdit aux enfants, aux personnes en mauvaise santé etc, on a l’impression qu’on va tenter le Kilimandjaro!).

Il s’agit d’un trail à flanc de falaise, au coeur des gorges, qui empreinte un vieux chemin de maquisards datant des japonais. Vu la difficulté annoncée, on se lève donc aux aurores pour prendre le premier bus de la journée, à 7h du matin, après un petit déjeuner « toast au beurre de cacahuètes ».


Cette randonnée s’avérera finalement assez facile. Après nous être acquittés du droit d’entrée de 200 TWD par personne et une montée d’une heure trente (des escaliers), on pourra se balader sur un chemin à flanc de falaise d’un bon mètre de large et super sécurisé d’environ 500m avant de faire demi-tour. Un bon petit chemin de montagne en sommes. Pas de quoi en faire tout un fromage. Mais on a vu des singes et ça c’est cool ! Mais vu qu’on nous avait vendu du rêve et de l’aventure on est un peu déçu.

On pensait n’avoir le temps de faire que cette randonnée sur la journée, du coup on n’avait pris qu’un aller retour en bus, et pas le pass d’une journée. Et re du coup, après être revenus au point de départ un peu avant midi, on n’a pas eu d’autre choix (raisonnable) que de rentrer faire la sieste, un apéro « monopoly cards » et un souper crêpes et cidre à la crêperie « Oh là là » (pauvre de nous ^^). Et décidément, on en trouve partout des crêperies :-))

Le 5 janvier, on s’attaque enfin à ces fameuses gorges. On reprend le même bus que la veille, à 7h du mat’, cette fois équipés de notre pass journalier. C’est-à-dire qu’on peut s’arrêter à différents endroits, faire un petit tour, et reprendre le bus vers le prochain endroit. Pour notre première ballade de la journée, on s’arrêtera près d’un pont avant de longer des gorges aux eaux turquoises. Un petit aller-retour gentillet et tout plat dans un décors assez joli. Au retour, alors qu’on a fait la ballade de 6 km (3 dans un sens puis 3 dans l’autre), on tombera même sur un groupe de coréens qui nous feront goûter leur eau de feu nationale (accompagnée comme de juste de poisson séché!) - il est 9h30 du matin.

Juste ce qu’il nous faut pour nous mettre en forme pour aller vers notre prochaine aventure : la traversée d’un sous-terrain obscur (et sombre), éclairé à la seule lumière de lanternes modernes et jaune, en vue d’atteindre le site inaccessible d’une shrine dont on a oublié le nom (bref, on a traversé un tunnel pour aller voir un temple super aménagé…).

Cette étape était sur un arrêt de bus du trajet retour (le bus ne prend en effet pas le même chemin à l’aller et au retour), mais vu qu’on était à côté, on a préféré faire l’aller-retour à pied, même si ça demandait un peu d’aventure. Si ce n’est la marche, le temple doit sa sympathie au fait qu’il se situe à flanc de montagne et qu’il « crache » de l’eau.

De retour à l’arrêt de bus, on aura un petit stress, certaines personnes (mal informées) nous disant que le bus qu’on attend ne viendra pas et qu’il faut attendre le suivant 1h30 plus tard. Le retard dudit bus semble être un signe dans ce sens... mais non, on vient à peine de s’installer pour manger notre pique-nique que le bus arrive, ouf, Pierre redeviendra de bonne humeur ! :-)


On restera dans ce bus jusqu’au bout de la ligne touristique, où se trouvent plein de restaurants, des toilettes, et un 7-eleven comme de bien entendu, pourvoyeur de nouilles chimiques mais instantanées. On recroisera deux irlandaises qui étaient avec nous au starbox, comique, puis on s’élancera vers notre dernière ballade.


Après avoir marché un petit temps sur la route, sans trop voir d’issue, on finit par trouver un passage sous-terrain (un vrai cette fois, même si techniquement, il faut l’appeler tunnel aussi et ça fait quand même moins classe), qui nous fait passer en droite ligne de l’autre côté de la montagne où nous attend un chemin, toujours aussi bien aménagé et en plus accessible aux PMR. C’est super joli, avec des montagnes, des cascades et tout et tout. L’absence de coréens partageurs d’eau de vie est cependant regrettable. On compensera en allant faire un tour dans une « grotte douche » : un passage souterrain, encore un, dans lequel l’eau s’infiltre en formant comme un rideau d’eau. La nature est quand même bien faite non ? Ben en fait, justement : non ! C’est que ce passage découle d’un ancien projet de tunnel (qui décidément sont en train de devenir la base de ce récit), abandonné quand les bâtisseurs se sont rendus compte qu’ils avaient percé la nappe phréatique du dessus...oups...donc en clair, cette eau de roche qui tombe, c’est une nappe phréatique qui se vide...re oups….

Sur le chemin du retour, Pierre se rendra compte qu’il a perdu son pass ! Dîdjû ! Qu’à cela ne tienne, Pierre expliquera son cas au chauffeur de bus (c’est-à-dire qu’il fera des mimiques et semblant de chercher devant lui jusqu’à ce qu’il ait pitié) et ça passera (hé ! Il l’avait payé son pass, hein ! c’est pas comme s’il fraudait, non mais!).


Au retour, après cette journée bien remplie, on se contentera d’un « restau pas trop loin mais pas hyper top » (oui, on a décidé de devenir un blog informatif, pour changer) et puis au dodo.


Le 6 janvier, c’est « repos ». on se dit qu’il faut quand même visiter un peu plus la ville. Mais avant toute chose, manger ! On se ballade donc tranquillement sur la route principale quand on croise un français, ancien guest du Star box (décidément bis), qui nous emmène dans un petit boui-boui qui ne paye pas de mine mais qui est tout simplement...délicieux ! Les meilleurs nouilles et dim-sum qu’on a mangé de notre vie (et en plus le propriétaire, un ancien prof de langue, parle anglais super bien !). Pour le coup, vu qu’on n’est pas des chiens, on vous file le nom donné par google : « restaurant servant des nouilles chinoises », vous ne pouvez pas le rater ! (ah ah, et oui, on se croit drôles :-D :-D). Allez, plus sérieusement, c'est ici.


Une fois nos 6 noodles et 20 dim-sum avalés (la prochaine fois, on en prendra 8, des nouilles, juste à deux), on continuera notre ballade pour se trouver un café à chats hors de prix (et aller voir l’ancien poste de commandement japonais (où on peut se déguiser en japonais et faire des photos) et un « parc à pins ». Rien de bien folichon quoi.


Le soir, on arrivera enfin jusqu’au marché de nuit (les autres soirs, on avait chaque fois essayé mais soit on avait la flemme, soit on avait la flemme…). Il est assez grand, super bien organisé avec pas mal de choix (beaucoup de nourriture mais beaucoup de jeux aussi). On prendra un jus de fruit et un espèce de mix de viande pas terrible avant de rentrer. C’est que finalement, les marchés de nuit, ils se ressemblent quand même un peu tous…


Et le 7 janvier, il est déjà temps de rentrer sur Taipei...Le temps ne passe pas moins vite de ce côté ci de la planète. Encore une fois, un trajet sans encombre (bon, on aurait peut-être dû regarder les horaires des trains avant, on a quand même dû attendre le nôtre 1h30, temps mis à profit pour aller casser la croûte avec nos carapaces, hé hé…), nous emmène jusqu’à notre nouvel hostel de volontariat, le Meander 1948, situé encore plus proche de la Main station que l’autre !


Direc’, on voit qu’on n’est pas dans la même catégorie ! Déjà, on avait eu pas mal de contact pour organiser notre planning...avant notre arrivée (merci Ben, si tu nous lis!), on a un uniforme (bon, un polo) mais le plus important c’est que l’hostel en lui-même est super classe ! Les douches sont hors catégories (pour un hostel...de cette catégorie;-)), on a un petit escalier pour monter sur le lit superposé (classe), et la déco est calme et relaxante. C’est un hostel neuf qui doit encore faire ses erreurs de jeunesse mais le niveau de responsabilité et de considération qu’on ressent est quand même d’un autre niveau (allez, après c’est fini, on arrête de balancer !). Ah oui, puis les gens sont sympas !


Demain, on commence à travailler !