Voyage et arrivée à Huaraz


Notre voyage continue par Huaraz (une ville dans la montagne). Pour y arriver, nous avons pris le bus de nuit MobilTour de Trujillo, la nuit du 7 au 8 avril. On avait des places tout devant, dans un bus 2 étages :-) c'était chouette ! Mais c'était la nuit... du coup on n’a pas vu grand-chose et on était entourés de fenêtres pleines de condensations.


C'est quand même autre chose que "Royal Palace". Des sièges "cama" (qui s'abaisse fort), un film ("Finest hour"), un en-cas, une tasse de thé : enfin tout pour passer une bonne nuit. Le seul mauvais point c'est que le trajet peut se découper en 2: la panamericaine (tout droit bien vite) et puis la piste dans la montagne. La 2eme partie était moins drôle mais on a quand même un peu dormi.


Nous sommes arrivés vers 5h30 du matin au terminal, le temps de récupérer nos sacs, de trouver un taxi et d'aller à notre hostel, il était 6h. Les taxis, cela dit, ne connaissent pas la ville (pas bien grande) comme leur poche non plus...Même avec la carte sous les yeux, ils n’arrivent pas à situer notre hostel (qui est certes, assez excentré) et il faut les guider avec le gps. C’est comique.


Mais le meilleur moment c'est quand on nous a dit qu'on pouvait déjà avoir notre chambre! On a donc pu finir tranquillement notre nuit et se lever vers 10h avec une douche chaude.


On décide alors de visiter la petite ville. Huaraz, c'est pas super beau. En 1970, il y a eu un grand tremblement de terre qui a fait 60.000 morts. Et tout n'est pas reconstruit, loin de là. Le seul intérêt de la ville est qu'elle est située au pied de la cordillère blanche qui est magnifique et qui, comme son nom l’indique, comprend des sommets bien bien hauts et bien bien blancs.

Pour une note plus joyeuse, on se trouve un bon almuerzo sur une petite place sympa à 10 soles avec soupe de poulet, pizza et glace en dessert.


Les ruines de Wilcahuain


L’après-midi, on décide d'aller voir les ruines Wilcahuain qui sont en fait des tombeaux Huari (peuple pré-inca des Andes, vers le début du 6e siècle). C'est pas très loin de la ville (14km). Au début, on se disait qu’on allait y aller à pieds. Réflexion faite et la journée passant, on y est allé en collectivo (bien remplis!), en se disant qu’on rentrerait à pieds. Sur place, la pluie a toutefois eu raison de notre déjà bien faible détermination et on est revenus aussi en collectivo.


Le collectivo c’est une aventure en soi. Déjà, il faut trouvé le point de départ, on peut aussi connaître son trajet et le prendre en route mais ...il faut connaître. Nous voilà au point de départ, et un collecivo attend un dernier passager pour partir. Malheureusement, on est deux ! Mais pas de soucis, par un jeu de tétris, l’accompagnateur nous trouve deux places. Au passage, les péruviens sont assez petits du coup, vu notre gabarits deux place de péruvien et bien ça reste très serré. On a bien fait rire tout le monde.


On est tout de même parvenus à entrer et nous voilà en route. Sur la route, le collectivo s’arrêtera encore plusieurs fois pour prendre des gens, toujours plus de gens, devant nos regards ébahis !... On était donc un peu serrés, la moitié des gens étaient debouts et il y en a même certains qui ont voulu aller sur le toit mais vu qu’il commençait à pleuvoir, on leur a fait (ils se sont trouvés) une place à l’intérieur…. La route, quant à elle, n’est pas faite pour aller bien vite, 20-30 km/h max, mais ça bouge beaucoup ! C’est une piste en terre qui monte et qui tourne. Du coup, ça barloque dans tous les sens !


Les ruines, en soi, ne sont pas hyper intéressantes et il y a un manque cruel d’explication... même s’il y a un petit musée où on a décidé de se réfugier en attendant la fin de la pluie. Les constructions sont en pierres, en parlant un peu avec le garde, il nous dit qu’elles ont été reconstruites. Du coup, on ne sait pas bien si ce qu’on voit ressemble réellement à l’original. Mais on a vu un bel alpaga, un rien poseur, et ça c’est bien !


Le soir, on profitera de la cuisine de l’auberge pour se faire un petit souper.


Clapi et le glacier (Pastoruri)


Le lendemain matin, nous voilà prêt à 8h30 après avoir pris notre petit déjeuné compris à l’auberge (35 soles pour une chambre double avec salle de bain privée et petit dej’ .. c’est pas mal!). En plus, il font aussi agence de « tours ». On a donc prévus de faire deux excursions « en tours » et une solo.


Il est donc 8h30 et nous voilà parti vers le Lac Pastoruri.


C’est une petite promenade d’acclimatation... à 5000m. On se dit que prendre la journée pour faire 3 km de marche c’est un peu n’importe quoi mais bon, c’est mieux de se tester sur une petit truc non ?

Donc on passe une bonne heure à tourner dans la ville avec un mini-bus pour aller chercher tous les excursioneurs (Le van partait de notre hostel, du coup on était les premiers). Ensuite on est partis pour une autre heure de bus en direction de la laguna. Vers 10h30, on s’arrête pour une pause pipi bienvenue, un mate de coca tout aussi bienvenu et faire une réservation pour le repas de « midi ».


Notre guide est a première vue… assez bizarre. Casquette argentée, lunettes à reflets jaunes, grosses bagues en or à chaque doigt et la chaîne en or qui brille (pas de pacotille) de rappeur et tout maigrichon :-)... Pas vraiment l’idée qu’on se fait d’une guide de haute montagne. Il doit savoir qu’il n’a pas le physique de l’emploi car il commence direct’ par énumérer ses diplômes et montrer ses cartes de guides. Il nous explique le programme en nous montrant des photos des paysages avec lui devant… souvent en petites tenues… même au milieu d’un glacier.


En plus plus tard, les choses sérieuses commencent, on entre dans le parc (prix d’entrée : 30 soles (environ 7.5€) pour la journée, 90 soles (22.5€) pour 3 jours et 150 soles (35.5€) pour plus de 3 jours (jusqu'à 30 jours). ) ou l’on fera quelques arrêts photos… L’eau pétillante qui sort de terre, les fashions lamas, les lacs, les plantes (raymondi) qui ne fleurissent qu’une fois et puis meurent, les peintures rupestres et enfin, on arrive au clou du spectacle, le début de la promenade vers la laguna Pastoruri.

Sur les 20 dernières minutes le paysage a pas mal changé : nous voilà dans la neige !!


On arrive à 4880 mètres. On a 1h pour monter les 120 derniers mètres de dénivelé pour arriver à 5000 m, et parcourir 1,5 km. On peut prendre des chevaux au besoin. On se dit qu’1,5km ça devrait aller ! Bon, on (Clara) a peut-être parlé un peu trop vite, il faudra bien l’heure entière pour arriver en haut. C’est qu’a cette altitude là… c’est pas si simple. Heureusement, on avait de la coca à mâcher.


Le chemin est très neigeux/boueux. Heureusement, l’auberge nous avait prêté des chaussures de marche un peu plus imperméable que les nôtres et surtout, des chaussures qu’on pouvait « tuer ». En générale, si on vous propose des chaussures ou des bottes pour une promenade.. faut accepter, ils savent ce qu’ils font.

Le paysage en haut en vaut la peine, même sous la « pluie/neige » (elle ne nous avait pas manquée, celle-là, brrr) : un grand lac entouré d’un glacier. Notre fameux guide, qui au final s’est révélé bien sympa, bien causant et bien compétent, ira y faire un tour en caleçon, faut bien continuer la collection !

La descente est plus facile mais tout de même éprouvante car on se retrouve dans une tempête de neige, il fait froid, et la neige est en train de se transformer en gadoue. Arrivés en bas, on prend un maté pour se réchauffer et...on attend les gens qui n’ont pas compris l’heure de retour. (Il faut dire qu’il est déjà bien 15h et qu’on commence à avoir vachement faim et qu’on a quand même un peu froid).


Au restaurant, on retrouve notre commande vers 16h, on a un mal de crane assez présent. A ce moment, on a juste envie de se mettre dans un lit bien chaud et roupiller. Mais il faut encore rentrer au bercail. On n’y sera que vers 18h.


Clara, après ce test, a pris sa décision : encore une promenade sur les 3 jours qui restent, mais pas plus. Les autres proposées sont beaucoup plus longue. Heureusement, grâce au tour organisé Pierre peut partir « seul » avec un groupe pour randonner.



Pierre et la laguna 69


Le 10 avril, Pierre se lève donc à 5h du matin pour partir à la laguna 69 (Sérieux les gars ? Vraiment ? Franchement dites...), un des « fleuron touristique » de la région.


Clara, elle, fera une grasse matinée, écrira le blog, ira au musée archéologique de la ville (très chouette avec un beau « jardin des pierres » et des cranes carrés) fera les courses, et le tout bien tranquillement.

Une petite pluie fine accompagne son départ. Il y a déjà du monde dans le van (petit), et je me dis (oui, je repasse en « je ») que ça va daller, tout compte fait, on ne sera pas une trentaine...C’était sans compter sur le fait que le petit van n’était qu’un moyen de locomotion vers le « grraand bus de l’aventure » !


Nous voilà donc parti pour 3 heures de routes, un bus rempli d’américains, d’israéliens, de canadiennes (qui se pâment devant les israéliens), de français etc.. On s’arrête pour une pause petit déj dans un restaurant bien turistico, aux pains à la confiture de fraise à 10 soles (on s’est fait eu!). Mais la vue est sympa.


Direction une première étape : la laguna Wilcacocha, au pied de la montagne sur laquelle se trouve la laguna 69, connue pour ses couleurs remarquables selon l’heure à laquelle on la visite, et également pour son flot de cars touristiques y associés. Bon, c’est vrai que la vue est sympa et que les photos sont pas mal !:)

Arrivés au point de départ de la rando pour la laguna 69, on se rend compte que la réputation touristique du lieu n’est pas usurpée. Nous sommes en effet une horde (plusieurs centaines?), à commencer ascension vers le lac : 700 mètres de dénivelé de 3.900 à 4.600 mètres. Le « guide » (ou plutôt en l’occurrence, l’accompagnateur, car il n’a pas guidé grand chose) a bien insisté : c’est 3h max d’ascension, 1h sur place puis 2h pour redescendre. Ceux qui ne peuvent pas tenir le rythme ou qui ne sont pas bien : retour au car et tant pis pour vous. C’est chouette les tours organisés, non ?

Cela dit, la montée se fait à un bon pas grâce à deux lièvres, un américains du bus qui me lâchera assez vite mais que je retrouverai plus haut et puis un français avec qui je finirai la montée (et une bonne partie de la descente).


La chemin est magnifique et on peut profiter de belles vues sur le Huascaran et sur de hautes cascades. Par contre, le chemin est boueux (sérieux ?) et je suis bien content d’avoir repris les chaussures prêtées par l’agence...D’autant plus que cette fois, j’ai pensé à prendre chaussures et chaussettes de rechange pour le chemin du retour !

Arrivés sur place, ben, ça vaut vraiment la peine et on comprend vraiment l’engouement pour ce lieu ! En, plus, le soleil est au rendez-vous et brûle bien ! On est arrivés en 2h20 et on a donc tout le temps pour apprécier la vue, les cascades, les pierres qui tombent de tout en haut du glacier…

La descente, par contre, se fera sous la drache et par conséquent d’autant plus vite : pas le temps de niaiser, si on ne veut pas être (trop) mouillé !


Retour sans histoire à l’hostel pour 18h30.


C’était bien chouette mais un peu fatigant quand même !


Petite grimpette à la laguna Churup


Le lendemain 11 avril, du coup, c’est congé pour tout le monde. On passera une bonne partie de la journée au « Cafe andino » qui est un chouette café avec du wifi et du bon café à la cafetière à pression, ainsi que du bon thé. C’est à ce moment là qu’on a pu écrire l’article sur Cajamarca :-) A midi, Pierre retentera le cuy (le cochon d’Inde) mais il n’était toujours pas top... en fait ça n’a pas énormément de goût comme viande.

Pour notre dernier jour à Huaraz, nous avons une journée chargée : randonner jusqu’à la laguna Churup et se préparer au grand départ en bus de nuit vers Lima, à 22h.


Départ à 6h30 de l’auberge (auparavant, nous avons déjeuné et surtout clôturé nos sacs). Nous partons en collectivo vers Pitek. Malheureusement, nous ne sommes que 4, nous et deux allemandes, (les collectivos rappelez vous n’aiment pas partir « vide »). Du coup, on attend, après un moment, il nous propose d’augmenter le prix et de partir. On finir par accepter (12,5sol/pp).

Nous arriverons sur place vers 9h à 3850 m. Il faut payer l’entrée au parc (30 sol/pp). Et là, en route pour le lac Churup à 4450 mètres.


On nous a dit qu’il fallait entre 2 et 3h pour monter les 600 m de dénivelé et les 3km de distance. Le début est assez facile, le chemin de pierres est large et très bien tracé. Ça monte tranquillement. Bon on fait quand même quelques arrêts pour respirer mais ça va. La 2eme partie du trajet se complique un peu : il faut un peu plus grimper dans les rochers. La montée est plus dure mais ça va. La 3eme partie est plus difficile. En effet, vers 4373m, il y a un « camping » situé au bord d'une cascade assez magnifique. C’est le signe que si tu le sens pas vaut mieux attendre là.

Nous, on a continué. Surtout, que tous les marcheurs de la journée nous avaient dépassés ... merci Clara. (Enfin pas tous quand même hein!). Donc cette dernière partie, il faut la grimper grâce à des câbles. Impossible de monter sans. Le problème c’est qu’à cette altitude, et bien le souffle manque et Clara a toujours un peu des problèmes d’équilibre. Du coup, c’est pas la joie (enfin si, c’est drôle) et on y arrivera sans trop d’encombre.


A un moment, on arrive à une rivière (celle qui se transforme en cascade un peu avant dans le récit), le seul chemin que l’on voit nous fait risquer de mettre le pied dans l’eau. Du coup, on se dit qu’il vaut mieux enlever ses chaussures et d’y aller pieds nus, « just in case » (On n’est pas aussi haut que l’autre fois, donc on est un plein soleil et la neige n’arrivera qu’une dizaine de mètres plus haut). Ensuite, on se retrouve dans la boue (presque jusqu’aux genoux) donc on ne remet pas ses chaussures. Le chemin est quasi inexistant, mais on se dit qu’il faut monter. A ce stade, Pierre gambade toujours, Clara agonise à chaque pas, un pied dans le boue et l’autre dans la neige en train de geler (on est toujours pieds nus, parce que bon, pourquoi pas?). Il faut avancer pour ne pas perdre un pied mais chaque pas est un effort important. La montée est aussi assez forte, les mains sont une aide précieuse pour ne pas glisser/ tomber.


Et puis, ça y est ! Clara arrive en haut (Pierre y est déjà depuis un moment et a déjà fait la connaissance de tous les marcheurs de la rando) ! Le temps de s’écrouler sur un rocher et de voir la récompense.


Le lac est magnifique. On est assez tôt et les nuages ne sont pas encore là (en général, il commence à pleuvoir vers 14h).

Et là, c’est le drame. Pierre se rend compte qu’il ne lui reste plus qu’une chaussure accrochée à son sac ! (« tu ferais bien de mieux les attacher » lui avait dit Clara « – meuhhh non, ça va aller », lui avait répondu Pierre). Il recourt donc dans tous les endroits, un peu en stress quand même ! et ouf ! Il finit par la retrouver...au sommet du rocher !

Soulagés, nous mangeons notre pique-nique au bord d’un lac magnifique. Il nous aura fallu 3h pour monter (Pierre aurait pu le faire en 2h facilement).


En discutant avec les autres marcheurs, on se rend compte que notre escapade pieds nus aurait pu facilement être évitée si on avait pris le bon chemin bien plus facile qui la traversait un peu plus en aval. Mais alors on aurait pas eu d’histoire drôle à raconter…


Voilà le moment venu de redescendre, Pierre voit alors un mirador.. il doit évidement y monter, Clara l’attendra sur son rocher pendant qu’il monte en 5-7 les 150 m qui le sépare du haut.

La redescente est évidement plus facile, environ 1h mais quand même un peu casse gueule, surtout avec le déséquilibre causé par l’altitude.

Nous arriverons à 14h au collectivo pour redescendre peu après, avec les deux allemandes du matin ainsi qu’un couple de Gantois ! Sur la route on échange quelques « trucs » de voyage et, arrivés à Huaraz, on se dit qu’on n’a pas besoin d’en rester là et on s’en va tous boire un godet bien mérité au café andino (qui a aussi des bières et des pichets de vin!).


L’après-midi/ soirée est très agréable, les 4 personnes rencontrées sont vraiment chouettes. Mais voilà, notre bus vers Lima est à 22h et nous devons rentrer à l’auberge pour prendre une douche et souper.


Conclusion et départ pour Lima


Il est déjà temps de quitter Huaraz qui est le paradis des randonneurs. Sérieusement, si vous voulez faire de belle randos, c’est le lieu, il y en a quelques unes de plusieurs jours qui semblent très belles. C’est aussi de par là qu’on peut voir la fameuse montagne « Paramount » !!


Il est 22h, nous prenons le bus de nuit « Oltursa » pour Lima, où nous avons droit à une petite couverture, un thé, un snack et un film (« daddy’s home 2 »… assez nul) mais on dormira bien.