A Dumaguete, ce n'était pas vraiment la joie. On séjournait en Airbnb chez une américaine très américaine qui avait tout fait tout vécu, qui ne s'en était pas laissé compter...et qui aimait bien le conter. Ce n'est qu'après 2h30 de monologue qu'on a pu prétexter qu'on était fatigués pour pouvoir se réfugier dans notre chambre. Elle faisait des bons petits déjeuner, c'est vrai, mais à part ça, si on pouvait l'éviter, c'était bien aussi. A Dumaguete, on a mangé dans un restaurant italien sympa, on a eu un chouette trajet en tryke avec un gars sympa qui nous a fait faire le tour des distributeurs de billets et Pierre a profité du fait que c'était la saison des "graduations" pour aller manger du cochon de lait chez les voisins (qui étaient quand même assez suspicieux de la nature de notre "amitié" avec la voisine américaine - le propriétaire de la maison était surpris qu'elle fasse du airbnb...). C'est assez sympa comme tradition : tous les parents qui ont un enfant qui finit l'école secondaire font une fête où le plat traditionnel est le cochon de lait. La fête ne dure pas nécessairement tard (comme ici) vu que les familles sont parfois nombreuses et que tout le monde est diplômé plus ou moins pendant la même période, du coup, les tontons et les tatas ont souvent plusieurs cochons de lait à aller goûter dans la soirée.



Bref, le 26 mars, donc, après quelques journées qu’on pourrait presque qualifier de perdues, nous quittons Dumaguete pour Siquijor. Cette fois-ci, c’est un peu moins l’aventure et on ne prendra que 3 moyens de transports.

 

Pour commencer, un tryke jusqu’au port et un bateau (250 php pp +15 php pp pour le port + 80 php pp pour les sacs...ça finit par être cher la balade en bateau – surtout que, comme souvent, rien n’est clair dès le départ et c’est chaque fois des petites sommes qui se rajoutent en plus : « ah, vous avez votre ticket ? C’est bien, maintenant allez vous enregistrer au port. Ah vous venez vous enregistrez ? C’est bien, mais vous ne pouvez pas prendre vos bagages avec vous, il faut les enregistrer aussi – non non, ce n’est pas ici, allez voir là-bas »). Bon, au moins, le bateau est super rapide et nous arrivons sur l’île vers 13h. 

 

 

Après un grand cinéma de n’importe quoi pour la remise des bagages sur le quai, il nous faut encore aller jusqu'à la ville/patelin de Tubod, près de San Juan, à une 20aine de km de là. Et c’est là qu’on prend notre troisième moyen de locomotion du jour : un tryke solitaire (après qu’on ait laissé passer la vague de ceux qui s’agglutinent à la sortie du port) qui essayera de nous faire louer le scooter de son cousin ou quelque chose comme ça...

 

On a une première nuit dans un hostel pas terrible mais qui a une bonne ambiance. Il est géré par trois sœurs qui tiennent également le restaurant d’à côté et qui louent des scooters. On y retrouvera une fille croisée à Malapascua et un gars de Moalboal (oui bon, tout le monde fait un peu les mêmes coins…). La nourriture aux Philippines n’est pas mauvaise du tout excepté qu’ils utilisent beaucoup de sauce soja.. du coup tout est très (genre vraiment vraiment) salé. Généralement, il y a des légumes cuits à la sauce soja, des rouleaux de printemps, du poulet à la sauce soja et évidement du riz (plein d’autres choses aussi hein).

 

Nous voilà installés sur une île pas trop grande, sans trop de circulation et avec ce qui semble être des routes en bon état...et comme dit plus haut, les trois sœurs louent aussi des scooters. On n’en a encore jamais fait vraiment (à part le scooter électrique à Taïwan), du coup c’est l’occasion. On le loue une journée et puis on verra ce que ça donne (au final, on s’en sortira bien, on le gardera tout le temps et il nous sera vachement utile). 

 

Mais il est déjà 16h, on a bien voyagé, on est un peu fatigués et on est sur une île au bord de la mer : direction la plage, à 500 mètres de là, pour prendre un peu la température. Juste en face de la plage, il y a une réserve de coraux où l’on peut faire du snorkeling. Il faut payer pour aller dans cette zone, mais pas si on va juste à côté. Et vu qu’il est déjà tard, on ne paye pas et on nage à 5 m de la délimitation. C’est joli aussi !

 

Le soir, on profitera de l’alcool pas cher et de la bonne compagnie de l’hostel.

 

Le lendemain, nous changeons d’hostel pour une cabane en presque bord de mer. L’île est réputée pour avoir, en son centre, des guérisseurs. On n’est pas vraiment malades mais on décide d’aller jeter un coup d’œil quand même « histoire de » (et puis il fait un peu moche aujourd’hui). Donc, en route pour San Antonio dans les montagnes.

 

Pour y aller on prend notre (déjà) fidèle scooter (qui n’est pas une petite bête électrique comme à Taiwan mais un vrai scooter). Ça monte, les routes ne sont pas trop mauvaises mais on y va doucement tout de même. Arrivés au village là-haut, on commence à demander notre chemin, mais on a un petit creux et une madame vent pour rien des « beignets de poissons » : ça ne goûte pas le poisson mais c’est très bon ! On trouvera enfin notre bonhomme, après environ 1h30 de route dans les montagnes. Ce qu’il fait c’est le « bolo bolo », qui permet de purifier le corps. Techniquement, il tourne autour de nous en soufflant avec une paille dans un verre d’eau (oui ça fait bolopbolop) avec une pierre dedans. Tant que l’eau devient noir, on continue (il change l’eau quand même), quand l’eau est claire et bien c’est fini. Bon, on ne sait pas si on se sent plus pure après mais c’était comique !

 

Ensuite, Pierre avait repéré une grotte à visiter dans le coin. Du coup, on se met en route vers là. Il a plu, la route est glissante, c’est un peu stressant mais tout va bien, on finit par arriver. Bon, c’est vrai qu’on avait vu les panneaux « interdit sans guide » … mais on est quand même aller voir. Evidemment, on est tombé sur un groupe sur le chemin du retour avec un guide, eux. Bon ben, on a fait nos innocents, on a fait demi-tour et pris les renseignements (c’est trop tard pour aujourd’hui). Le groupe paraît émerveillé, du coup on reviendra un autre jour !

 

Rentré au bord de l’eau, la cabane d’à côté était occupée par des françaises avec qui on a passé la soirée. Le lendemain matin, Pierre les aidera aussi à régler des problèmes de négociation suite à un accident de scooter (sans grand succès il faut le dire, mais il a au moins pu servir de traducteur vu que l’anglais, c’était pas leur fort, aux frenchies).

 

L’après-midi, on reprend notre scooter pour aller visiter la cascades « lagon ». On s’en sort bien, on commence à maîtriser la bête (même si la route est assez facile, à part la dernière partie qui est pleine de trous) et on finit par arriver au parking sans problème. Après avoir payé notre entrée à 50 php et nous être vu attribuer un guide, on arrive au lieu-dit qui est quand même pas mal du tout : un point de rétention d’eau dans la rivière, une petite cascade d’un côté, des rochers ensoleillés de l’autre, le tout surplomber de palmiers, et il y a même une corde pour se lancer dans l’eau, un toboggan naturel et une petite grotte de l’amour (un petit coin paradisiaque, quoi :-)). C’est très agréable pour passer l’après-midi et il n’y a pas trop de monde.

 

En fin de journée nous retournons nager à la réserve aquatique. On veut encore une fois nager avec des tortues et voir notre dose de coraux et d’étoiles de mer :-)

 

Ce soir là, nous rencontrons Nick et Paule, un couple anglo-lituanien. Nous prendrons l’apéro ensemble et, croyez-le ou non, on a trouvé nos maîtres de l’apéro. Des gens bien bien cool !

 

Le lendemain, on se lève malgré une bonne gueule de bois (c’est que, certes, le whisky, le rhum, le gin et la bière sont bon marchés...mais on ne parierait quand même pas sur le fait que ce n’est pas frelaté ^^), pour aller voir la « Cantabon Cave » (la grotte mentionnée plus haut). Ici aussi, le trajet est assez facile en scooter (c’est vraiment une bonne île pour débuter en scooter). Nous payons 600php l’entrée pour nous deux, avec des guides, des casques et des lampes…(c’est assez cher pour les Philippines mais ça vaut vraiment le coup!). On reprend donc le chemin sur lequel on avait été interrompus quelques jours auparavant et on arrive à un petit escalier particulièrement adapté aux contorsionnistes.


Une fois dans la grotte, on remonte une rivière souterraine assez chaude. C’est vraiment très beau : il y a beaucoup de quartz, des stalactites et des stalagmites, des terrasses et, à la fin, une petite piscine naturelle pour se baigner.

La visite est assez courte, je pense qu’on a tout vu en 45min, mais ça vaut vraiment la peine (faut quand même pas être claustro...). Malheureusement, prévoyant d’être trempés, nous n’avions pas pris nos téléphones ; du coup, pas de photos (mais il y en a sur Google).

 

Par contre, en revenant, nous nous sommes arrêtés à un sanctuaire de papillons et ça, c’était franchement pas top, vraiment pas de quoi arracher trois ailes à deux mouches. Du coup, on a continué vers le point culminant de l’île (en essayant de ne pas déraper sur les feuilles et en maîtrisant le scooter dans les descentes) qui nous a donné une belle vue panoramique, avant d’aller manger dans un beau resto de montagne avec une très belle vue (resto recommandé par Nick et Paule)!

 

Mais pas le temps de trop profiter, on doit rendre le scooter à 17h et, avant, aller à la « grande ville » pour retirer un peu de liquide (c’est toujours aussi compliqué aux Philippines : beaucoup de distributeurs ne marchent pas). Mais on arrive à temps pour tout ça.

 

Les deux jours suivant on profitera de la plage, de nos bouquins et du soleil. Pierre ira avec Paule et Nick un soir à une soirée dans le coin. Il se rappelle qu’il y avait de la bière et du rhum et qu’ils sont rentrés en zigzaguant… On quittera nos comparses...pour mieux les retrouver à Bohol, où on sera à partir du 1er avril.