Tunja

Le 22 juin, nous sommes arrivés à Tunja vers 16h, un peu plus tard que prévu car les bus, en Colombie, prennent toujours en tout piti piti piti plus de temps que ce qu’on nous dit… Mais le bus était relativement confortable, du coup on ne se plaint pas (de trop) ;-)

Nous avons un Airbnb au centre-ville, pas exceptionnel mais pas mal non plus. Par contre, l’itinéraire googlemap nous a fait prendre la rue qui montait puis qui descendait avant de nous faire remonter à nouveau...plutôt que de prendre le trajet plus ou moins plat un peu plus au nord...Dur dur, sous le soleil avec son sac à dos !


Le but de l’après-midi est, certes, de découvrir notre première petite ville de Colombie, mais aussi de trouver un endroit où on pourra regarder le match de la Belgique le lendemain... à 7h du matin (Belgique-Tunisie).

Tunja est une petite ville sympathique. Chef lieu du coin, on y trouve des commerces, un peu d’animation, des gens sympas. Ce n’est pas exceptionnel mais on s’y sent déjà mieux qu’à Bogotá (plus en sécurité).


Voici ce qu’on dit de la ville sur Wikipedia (et dans les différents guides en générale) :


« Tunja ('tuŋxa) est la ville la plus peuplée du centre de la Colombie. C'est le chef-lieu du département de Boyacá. Elle se situe sur l'Altiplano cundiboyacense de la Cordillère Orientale des Andes. C'est la ville la plus haute du pays (2 820 m). (...)

Tunja est considérée comme l'un des centres historiques et culturels les plus importants du pays grâce à son ensemble architectonique de l'époque du Royaume de Nouvelle-Grenade et aux importants lieux sacrés de la communauté amérindienne Chibcha et de la période républicaine. Son centre historique est inscrit au patrimoine de la nation depuis 1959.

D'après le recensement du DANE, au premier janvier 2012, Tunja compte 177 974 habitants, mais son agglomération inclut quinze municipalités de la Province du Centre. La ville se trouve au cœur d’une riche région agricole. C'est l'un des principaux foyers pour l'enseignement et les arts en Colombie. Aujourd'hui la ville accueille de nombreuses institutions d'enseignement supérieur. Tunja est considérée comme la principale ville universitaire de Colombie. »


C’est assez étrange car on ne l’a pas ressentie comme ça (bon, on n’y est pas resté longtemps). Pour nous, c’était plutôt une petite ville calme (et sympathique, on l’a déjà dit, dans le même sens que nos « sympathiques » amis belges). Pas laide mais qui n’a pas beaucoup de charme.


On commence notre recherche par un café/restaurant à côté de notre Airbnb. Il y a les drapeaux de tous les pays accrochés à la façade et on se dit qu’il y a des chances pour qu’il diffuse le match. Malheureusement, notre match ne se joue que sur la chaîne payante et de toutes façons, c’est trop tôt... pas de bol. Pour nous réconforter, le monsieur nous propose un « tinto » « cortesia de la casa »… Pour nous, un tinto, c’est une « copa de vino tinto ».. et ben non en Colombie un « tinto » c’est un café noir… On est un peu déçus mais bon, on est quand même bien surpris de la gentillesse des colombiens !


En continuant notre chemin on trouvera plusieurs lieux potentiels pour le lendemain (ouf).


Et on trouvera même un café sympa où boire notre verre de vin. Malheureusement, c’est du vin chaud! Mais bon, la bonne nouvelle c’est que, contrairement à l’Équateur et au Pérou, ici, les gens boivent et on peut se prendre sa bière en terrasse (car oui il y a des terrasses!) ou son vin chaud à l’étage sans passer pour des extraterrestres !

On finira la soirée au café/restaurant « non diffuseur de match » d’à côté de notre airbnb. Il vient d’ouvrir et c’est super bon ! Un hamburger pour Clara et un Pépito pour Pierre (pour ceux à qui cette phrase n’a pas fait penser à la chanson « pepito mi corazon, pepito, pepito », maintenant c’est fait, ah ah ah *rire sardonique* - mais bon, ça n’avait rien à voir quand même : un pépito, c’est un genre de routier/mitraillette, sans les frites : un pain avec de la viande et de la sauce ).

Le lendemain, on se lève très tôt pour aller voir le match Belgique-Tunisie à 7h (depuis le temps qu’on en parle...). Le café qui nous avait assuré être ouvert pour la coupe du monde est fermé… mais on en a un autre ouf. On regardera le match en mangeant notre premier « caldo » (un bouillon) qui est généralement mangé au petit déjeuner. On peut choisir un caldo de poulet, d’œuf, de poisson, etc.

Comme vous le savez, le match se passe très bien. Et les colombiens sont pour la Belgique du coup, c’est chouette aussi.

On fera ensuite un dernier tour dans la ville, on regardera le match Allemagne – Suède (on y a cru jusqu’au bout...) après un poulet frit. Les gens sont bien sympathiques mais on a quand même du mal à se faire à l’accent colombien.


Villa de Leyva

L’après-midi, nous quittons déjà Tunja pour aller à Villa de Leyva en van (accompagnés de 5 français qui racontent leur vie bien fort… nous on écoute sans rien dire :-)).


On arrivera à notre hostel vers 16h30, ce qui nous laisse juste le temps de faire un petit tour dans cette jolie petite ville coloniale.


Villa de Leyva, c’est la ville où se rendent les habitants de Bogotá le week-end quand ils veulent changer d’air. C’est une ville assez riche à en croire les tarifs des restaurants et les superbes villas qu’il y a autour. On se rend compte des grosses inégalités qu’il y a ici. Elles sont beaucoup plus visibles qu’au Pérou ou en Équateur où on avait l’impression qu’il n’y avait pas ou très peu de riches. Ici, on voit très facilement les très riches et les très pauvres.

Notre programme foot continue le 24 pour le match Japon-Sénégal. Clara, elle décidera de faire une grâce matinée jusque 9H.

A 13h se passe un autre match important : Colombie – Pologne ! Il y avait une bonne ambiance, les colombiens vivent réellement les matchs de foot et heureusement, ils ont gagné. Pierre a quand même du mal à tenir pour la Colombie...c’est que si la Colombie se qualifie, il y a une chance sur deux pour que la Belgique joue contre elle et ça, ça pourrait être moins drôle (du coup autant que la Colombie soit éliminée, ça réglera le problème…)

L’après-midi, nous irons dans le vignoble du coin. L’endroit est très joli mais le vin n’est pas exceptionnel (même pas vraiment bon mais .. la madame est gentille).

Le soir, on se dit qu’on va se faire un restaurant rapide en face de l’hostel. On ne sait pas ce qui leur a prit si longtemps mais ils ont mis 1h30 pour un plat de pâtes…


Le lendemain, on a décidé de visiter la région en vélo. On a donc fait une étude de marché et trouvé à louer des vélos pas trop cher. Nous voilà donc partis vers les « pozos azules » et autre attractions touristiques du coin.


Avant toute chose, les vélos qu’on a pris, c’était du caca ! Ça grinçait, les freins étaient limites et surtout, mais ça, on ne s’en est rendu compte que lors de la première montée, soit déjà assez loin du point de départ, les pneus étaient sous gonflés ! Ben c’est dur les pneus mous !


Les pozos azules, on les regardera de loin car l’entrée est assez chère pour seulement voir des étangs avec de l’eau pas plus bleue que ça (pour les non hispanophones d’entre-vous, azul, ça veut dire « bleu »), qu’on voit de là où l’on est et qui ne semblent pas formidables.

Ensuite, direction el Museo Del Fosil : un musée avec un fossile de kronosaure. Ça nous a fait une belle jambe mais il est très bien conservé.

Ensuite, en route pour l’arrêt le plus sympa: le vignoble. On nous fait visiter les vignes... 10 minutes plus tard, Clara s’est déjà fait manger par les moustiques. Mais la guide nous dit que les moustiques ne sont pas dangereux… C’est toujours ce que disent les gens qui ne se font jamais piquer …

Vu qu’il n’y a pas vraiment de saison, ils produisent du raisin toute l’année avec pour conséquence que les vignes se fatiguent plus vite aussi. On a droit à 3 verres de vin assez bon mais dont les prix sont au dessus de nos moyens.

Après cela, on se dit qu’on va prendre l’option « l’agence vient nous chercher là où on est » car il faut tout remonter pour rentrer au village. Les vélos sont vraiment mauvais, la selle de Clara descend en permanence et les pneus ne sont pas assez gonflés. Le hic c’est qu’ils demandes plus du prix de location des vélos pour venir nous chercher. Du coup, on rentre en vélo, ce qui s’avère être moins difficile que prévus.

A la fin, on nous fera une réduction sur les prix de locations car ils étaient vraiment trop nuls comme vélo... c’est déjà ça.

Au final, on a vraiment pas trouvé la région extraordinaire. Le village est beau mais il reste assez commun, c’est une autre ville coloniale quoi.


Paipa

Le 26 juin, nous partons pour Paipa. Mais avant cela, on fait notre sac, on se brosse les dents et là, c’est le drame. Pierre s’appuie (un peu qu’il dit) sur le bord de l’évier et v’la ti pas qu’il tombe à terre et s’explose sur le sol (l’évier,...pas Pierre). Ça fait du bruit et c’est pas beau à voir…

Bon, on ne sait pas trop quoi faire à part appeler la madame pour lui signaler (on avait oublié la superglue, pas de bol hein? :D). Celle-ci, voyant notre désarroi nous dira en gros « à oui, c’est embêtant, mais bon c’est pas de votre faute » ouf. Du coup, on s’en va !


On reprendra un minivan vers Tunja (7000 pesos, 1h), puis un autre vers Paipa (5500 pesos, 40 min), puis un bus (2000 pesos, 20 min) jusqu’à notre auberge (qui est à Paipa Vargas).

On arrivera juste à temps pour que Pierre puisse voir le match de foot du jour. Ensuite, on va au thermes du coin (car c’est pour cela qu’on est là).


Ce sont des thermes très modernes et, pour notre moment détente, on choisit une option « un peu tout ». On commence par 20 min de piscine avec jets, ensuite un lit jacuzzi, un jacuzzi, ensuite un sauna, puis on s’enduit d’algue du coin et enfin un hammam. Bien relaxé, on rentrera à notre auberge familiale pour un repas au resto d’en face.


Le lendemain, on ira quand même voir le monument « Pantano de Vargas » qui se trouve à 20 mètres de notre auberge, qui rend hommage au 14 lanciers qui ont aidés à la libération de la Colombie lors de la fameuse bataille du 25 juillet 1819 que tout le monde a encore en tête aujourd’hui.

Par là, on rencontre un policier super sympa qui nous raconte un peu l’histoire du lieu. On rencontrera aussi un petit vieux qui nous expliquera que, dans le coin, les milices d’Uribe (ancien Président) ont tué pas mal de civils, puis les ont habillés en guérilleros afin de les utiliser à des fins de propagande « regardez comme ma campagne contre les rebelles fonctionne! »). C’est qu’il s’y était engagé, l’Uribe, à écraser la résistance une bonne fois pour toute, et par la manière forte s’il vous plaît bien ! Du coup, il fallait montrer des résultats, montrer l’efficacité de l’armée et tout et tout. Et donc aussi, montrer des dépouilles de guérilleros. Mais vu qu’au final, il n’y a que l’habit qui change, c’était plus facile de tuer des paysans et de faire croire qu’ils en étaient.

On a un peu du mal à comprendre cette histoire sur le coup, mais au cours de notre voyage, on aura l’occasion d’entendre plusieurs fois cette histoire et tout se fera plus clair.


Le lieu est vraiment beau, on se croirait à Herve (non sans blague). On hésite à partir le lendemain ou à rester. On penchera quand même pour continuer notre route vers San Gil.

Si jamais vous ne comprenez pas le titre, écouter ceci … on l’a eue en tête pendant quelques jours en voyant ces paysages :