Alors, reprenons, on venait d’arriver chez Patricio, dans sa casa de Villa Flora, un quartier un peu au sud du centre historique (35 min en bus – à l’échelle de Quito, on se rend vite compte que ce n’est pas grand-chose…) où pullulent les restaurants/snacks... de poulets rotis :). En fait, pour tout vous dire, la casa est située au-dessus d’un de ces resto/snacks. Du coup, nous avions tout le loisir de nous endormir et nous réveiller avec l’odeur de poulet roti, et au doux son des commandes passées au micro dans la cour en bas de notre « fenêtre ».


Le premier matin, Patricio nous a emmené prendre un petit déjeuner typique au marché couvert de la Villa Flora. Les odeurs de fruits, de légumes et de fleurs nous entourent. Nous suivons notre guide entre les échoppes pour arriver à notre « restaurant ». Particio nous explique notre choix : une soupe ou une salade. Ayant un peu peur pour notre estomac du premier jour, nous optons pour la soupe chaude. Mais pas moyen de retrouver le nom ! Peut-être une adaptation des « cevichochos » mais les recettes que je trouve ne correspondent pas totalement. Il s’agit d’une soupe chaude avec du porc, du yuca (manioc), des oignons, de la coriandre, … qui se mange avec du jus de citrons vert et de la sauce piquante (très ! piquante) : un délice pour Clara, un peu plus difficile pour Pierre, vu que lui et la coriandre, ça fait 3.


Ensuite, nous prenons le chemin d’un « lugar hermoso » dont on ne comprend pas bien de quoi il s’agit mais nous suivons docilement Particio dans un bus.


Les bus, c’est une aventure en soi, il faut sauter dedans et dehors quand on veut en sortir. Il faut dire que le chauffeur ne s’arrête jamais plus de quelques secondes (s’il s’arrête!). Par contre, ils sont à un prix imbattable : 0,25 $ par trajet (peu importe la distance – quand même 0,40 $ quand on sort de la ville). Les bus ont leurs directions inscrites sur leurs par-brises (et c’est parfois dur de s’y retrouver). Il y a bien parfois des numéros mais apparemment, il ne faut pas s’y fier.

Arrivé à la gare des bus, Paricio ne sait plus bien quel bus va au « lugar hermoso ». Nous, nous sommes toujours un peu dans le vide sans trop comprendre se qu’on fait. Lutrecia, une amie de Particio, arrive pour nous aider. Et nous voici dans un nouveau bus et puis un taxi qui nous emmène, après un voyage de plus d’une heure, à Amaguana !


A Amaguana se trouve un petit parc naturel avec un rio. L’endroit est calme. C’est parfait pour se remettre d’un voyage de 20 heures et d’une arrivée dans une ville bruyante, vivante, grouillante... nous avons même aperçus un colibri. Et là, les séances photos commencent. Nous en avons un paquet… peut-être en partagerons nous quelques unes ;-)


Ensuite, nous reprenons des bus pour aller se retrouver au pieds du téléphérique de Quito. La ville se trouve à 2800 m.s.n.m. (metros sobre el nivel del mar) environ. Environ car la ville est entourées de montagnes, parsemées de collines... suivant le quartier il peut y avoir facilement 200 m de dénivelé de différence ! Nous commençons donc l’ascension vers 4008 m.s.n.m. ! Le téléphérique monte a coté d’une foret d’eucalyptus, à ne plus savoir qu’en faire...(en Californie, ils les ont brûlés, ce n’est peut-être pas la meilleure des idées ^^)


Arrivé en haut, nous pouvons admirer, d’un côté, la magnifique vue sur Quito, de l’autre, le Mont Pichinia (également le nom de la province de Quito) qui surplombe la ville de ses 4500m. Le temps est un peu nuageux mais ça va, nous y voyons assez clair. Nous avons parcouru quelques centaines de mètres avec un petit dénivelé. Et bien, nous avions l’impression de porter un sac de 20 kg sur le dos ! Fatigue ? Mal de l’attitude ? No lo se ! Certainement un peu des deux, mais heureusement rien d’insurmontable, ce qui nous fait dire que c’est bon, on peut monter !… mais pas aujourd’hui. Il est temps de redescendre pour aller manger un bout. En effet, il est déjà 16h.


Particio nous emmène dans un resto/snack du centre ville. Entre temps, nous sommes passés dans la veille ville... un autre monde que celui de ce matin ! Nous y mangeons pour 2,5 $ (le prix moyen d’un resto/snack) du porc avec du riz (beaucoup de riz) et de la salade (une demi feuille) et bien sur un coca. Les sodas sont généralement compris dans le plat ... et l’eau, par contre, coûte plus cher !


L’eau, parlons en ! Il y a plusieurs écoles :

- l’eau de Quito est traitée, du coup il n’y a pas de problème ;

- l’eau est traitée mais on ne peut la boire qu’à nos risques et périls car il ne faut pas faire confiance aux tuyaux. Pour le moment, on choisit la prudence.


Le soir, nous sommes invité chez Lutrecia qui a cuisiné pour nous du poulet, du riz et des pommes terre, c’était bien bon ! Après cette journée aventureuse (toute proportion gardée;)), nous rentrons chez Patricio où nous nous écroulons de fatigue (on dirait que le décalage horaire nous a rattrapés).



Le deuxième jour, Particio doit travailler, nous allons donc visiter seuls le centre ville. Nous en profitons pour aller nous inscrire à la escuela Aiola.

La escuela de Aiola est en fait l’Instituto Superior de Español, c’est que qu’on apprend de la part du directeur qui nous explique tout le fonctionnement de l’école. Par exemple, il nous explique qu’il préfère que les professeurs ne nous parlent de pas de politique car … il nous explique pendant une bonne heure son point de vue sur la politique équatorienne actuelle … oui nous non plus on a pas bien compris pourquoi il parlait de ce dont on ne pouvait pas parler (mais c’était bien, il était fan de Correa !).

Ensuite, vient le moment du test : évidemment, on n’y était pas préparés. Pierre est niveau A2 (mais va devoir beaucoup travailler) et Clara niveau A1 (mais sera certainement dans les meilleures de sa classe). Ouf nous ne serons donc pas dans la même classe.


La deuxième mission de la journée : acheter des numéros de téléphones équatoriens. Pierre a été renseigné sur des cartes CNT (Corporación Nacional de Telecomunicaciones), nous en achetons donc. Ensuite, il faut les enregistrer. C’est là que tout se complique : il faut appeler un numéro, qui nous renvoie sur un répondeur... en espagnol évidemment. Après un moment, on arrive à comprendre qu’il faut s’enregistre avec un document d’identité. Mais où et comment c’est plus compliqué. Pierre parvient a avoir un téléopérateur en ligne et nous finissons par comprendre que pour les étrangers, il faut se présenter à la CNT, avec son passeport, pour qu’ils puissent activer nos cartes. Évidement, nous sommes samedi après-midi et tout est fermé jusque lundi.


Nous rentons fin d’après-midi chez Patricio et nous allons manger un pollo au resto d’en bas. Pour 2,5 $ encore nous avons un bouillon de poulet, du poulet, du riz (toujours du riz), et une feuille de salade et un soda. Malheureusement pour Pierre, le bouillon et la salade contiennent la fameuse coriandre dont il raffole hum hum. Il va falloir qu’il s’habitue le petit ! ^^


Pas encore totalement remis du décalage horaire, nous allons dormir bien tôt.


Dimanche, c’est le jour du départ de la casa de Villa Flora. Mais avant de partir, nous allons avec Patrico et Lutrecia au marché afin de prendre le petit déjeuner. Cette fois ce sont des « verdes con huevos » que nous mangeons. Ce sont des galettes de farine de yuka et bananes plantins, avec un œuf par dessus. Le tout servis avec une tasse de café au sucre (ou sucre au café) venu tout droit d’un seau. Le repas est vraiment bon (enfin peut-être pas le café que Clara n’a pas su boire mais bon). Sur le retour Clara apprend les noms des légumes et fruits du marché avec Lutercia. Pierre est impressionné par los « cangrejos » vivants !


Par chance, avant qu’on ne parte, Patricio règle notre problème de téléphone en téléphonant pour nous et en expliquant la situation. Pierre aura son numéro enregistré au nom de Patricio et pour Clara, il a pu faire enregistrer le numéro de passeport par téléphone. C’est bon, nous avons nos téléphones équatoriens ! Par contre, pas de datas… mais c’est une autre histoire. Nous nous en allons donc de chez Patricio, que nous allons bien sûr revoir, pour un AirBnB plus proche du centre ville.


Après un bus et une ascension avec sac-à-dos, nous arrivons à la casa Rocio qui est… waw ! Nous avons une vue panoramique sur la ville, une terrasse (avec un hamac!), du thé et café prêt et une douche qui nous fait vraiment du bien, tout ce qu’on pourrait imaginer ! (à part un frigo et une cuisine)

Wendy, notre hôte, nous accueille chaleureusement en anglais. C’est une équatorienne qui a fait ses études au Pays-Bas. A ce moment, il y a un immense soleil ! Tout est parfait. Nous nous installons tranquillement.


La chambre se trouve à quelques mètres du musée d’art contemporain de Quito. Nous y allons donc (surtout que c’est gratuit ;-) ). Il y a trois expositions en ce moment...très contemporaines. Une médiatrice nous propose une tasse de thé que nous acceptons. Nous voilà à prendre la thé avec deux petits équatoriens de 7 et 9 ans. Ensuite arrive une famille dont le fils doit réaliser une appropriation d’une peinture d’art nouveau. Il venait au musée pour avoir de l’inspiration et comprendre l’art nouveau qui est très européen. Clara a pu tenter de ne pas se perdre dans ses explications sur l’art. Bref, nous pensions rester quelques minutes au musée et nous sommes resté une bonne heure à discuter en anglais-espagnol-français.


Un petit souper dans un restaurant que l’on nous a recommandé au musée. Pierre se retrouve avec des fritadas (porc cuit à l’eau puis dans sa graisse, ça allait)), des pommes de terre (ça allait) une sorte de maïs bouillit (ça, c’était vraiment pas bon!) et une autre sorte grillés (ça, c’était juste pas bon). Clara a des fritadas et des « bolones de verde » : beignets de yuka et fromage.


Nous retrouvons notre chambre pour une bonne nuit de sommeil avant de commencer l’aventure des cours d’espagnol à Quito !


Si jamais vous vous posez la question… Nous n’avons encore eu aucun problème de digestion ;-)



P.S. : Ah oui, maintenant, on se réveille au son du chant des oiseaux et des poulets...qui chantent, et non plus qui rôtissent;)